L’œuvre de Muhya, de l’universel à Taqvaylit

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Muhya

Accompagné d’une forte délégation de militants du MAK adeptes inconditionnels du patrimoine culturel kabyle légué par Muhya, le conférencier a, après avoir souhaité la bienvenue à l’assistance, entamé la conférence dans une ambiance studieuse et pénétrée.

Connu pour sa connaissance profonde de l’œuvre de Muhya, Chemakh Saïd, a durant plus d’une heure, délivré à l’assistance plusieurs facettes de la production intellectuelle et culturelle de ce qu’il convient d’appeler désormais le géant de la culture kabyle dont le nom à lui seul évoque la conviction que la langue kabyle est soluble sans aucun catalyseur dans l’universalité avec son esprit et sa forme.

Au-delà de l’expression elle-même, l’œuvre et le chant général de Muhia ont remplacé les gués que l’on croyait à jamais torrentueux entre le peuple kabyle féru de verbes et l’extérieur par des passerelles qui permettent allègrement des va-et-vient entre ici et là-bas.

Dans un langage limpide, le Docteur Saïd Chemakh a su, avec bonheur, restituer la perméabilité et l’aisance d’échange entre l’universel et Taqvaylit au sens propre comme au figuré.

En s’appuyant sur des citations et des exergues, le conférencier a prouvé l’art inégalé de Muhya au grand bonheur de l’assistance.

_ L’illustre dramaturge kabyle de tout les temps a été boudé par la télévision algérienne pendant son vécu et continue à l’être après sa mort.
_ Comme beaucoup de ses frères de combat, il a subi le même sort pour avoir refusé de céder à la tentation du luxe et de la corruption.
Les hommes de grande valeur comme Muhya, Mammeri, Feraoun, Kateb Yacine, Matoub, Bessaoud Muhand Arab, Ferhat Mehenni et tant d’autres, considérés ailleurs comme des précurseurs sont, en Algérie, hélas interdits de télévision pour s’exprimer, poussés à l’exil voire même emprisonnés quand il ne sont pas éliminés physiquement.
_ Soucieux de préserver l’œuvre de l’écrivain-poète kabyle pour les futures générations kabyles, le docteur Saïd Chemakh, en intellectuel averti, entame un travail de synthèse remarquable sur l’œuvre littéraire, poétique et théâtrale du génie n Iεazugen, Mohia .
Le conférencier a demandé aux étudiants présents dans la salle de chercher à connaître profondément Muhya et son œuvre, de sonder L’homme qui a renoncé à son rang de mathématicien et au titre de doctorant pour se consacrer pleinement à la culture et à l’identité kabyle, pour justement empêcher les charognards et les vautours, qui n’attendent qu’une période opportune, de s’ériger en propriétaires ou inventeurs de ces œuvres et par conséquence piller le patrimoine kabyle.
_ Abordé par l’assistance dans le même sens ou comment préserver l’œuvre de Muhya, le conférencier dira que la meilleure façon de le perpétuer est de constituer des troupes théâtrales afin de reproduire et d’immortaliser ainsi ses œuvres.
« Enterrés, les hommes ne meurent jamais; oubliés ils disparaissent à jamais»

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