« La Kabylie, traditions ancestrales » – Livre inédit sur les traditions et les coutumes kabyles

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Aujourd’hui, beaucoup de valeurs humaines ont tendance à disparaître démesurément ; des valeurs supplantées par un matérialisme farouche. C’est, entre autres, pour cette raison que ce livre inédit est édité. « La Kabylie, des traditions ancestrales », écrit par Le Général DAUMAS (Conseiller d’État, Directeur des affaires de l’Algérie) est une œuvre d’une indéniable importance. Malgré certains passages racistes, où l’auteur met en marche la fameuse « tactique » coloniale, qui consiste à diviser pour régner, l’ouvrage reste un témoignage à ne pas négliger.

La Kabylie recèle des richesses inépuisables dans les coutumes anciennes.
Certes, certaines habitudes sont rétrogrades, mais d’autres pratiques font encore la fierté des Hommes Libres.
« La Koubba de Lella Gouraya, qui domine Bougie, éternise la mémoire d’une fille célèbre par sa science et sa piété. La légende raconte qu’elle revenait, après sa mort, instruire les disciples fidèles, qui s’assemblaient encore sur son tombeau », écrit l’auteur de ce beau livre, qui n’omet pas de consacrer des espaces pour l’histoire ancienne. Daumas tente aussi de comprendre les traditions et les coutumes kabyles, lesquelles sauvegardent une identité singulière.

« Politiquement parlant, la Kabylie est une espèce de Suisse sauvage. Elle se compose de tribus indépendantes les unes des autres, du moins en droit, se gouvernant elles-mêmes comme des cantons, comme des états distincts, et dont la fédération n’a pas même de caractère permanent, ni de gouvernement central. Autant de tribus, autant d’unités ; mais ces unités se groupent diversement selon les intérêts politiques du jour. Il en résulte des ligues offensives et défensives qui portent le nom de soff (rang, ligne). Les tribus ainsi alliées disent nous ne faisons qu’un rang, qu’une seule et même ligne.

Des intérêts communs, des alliances anciennes ou nouvelles, des relations de voisinage, de transit, de commerce, telles sont les causes qui déterminent la formation d’un soff.
Le « soff » oblige les tribus contractantes à partager la bonne et la mauvaise fortune. Il se proclame dans une assemblée générale de leurs chefs. On y règle aussi le plan des opérations militaires, le nombre, l’ordre des combattants, leur point de réunion ; enfin on élit un chef », précise le Conseiller d’État du 19ème siècle.

Daumas ne cache pas son émerveillement devant le fonctionnement démocratique de la société kabyle. « Les Kabyles, seuls parmi les nations musulmanes, possèdent un code à eux, dont les prescriptions ne dérivent ni du Coran, ni des commentaires sacrés, mais d’usages antérieurs qui se sont maintenus à travers les siècles, à travers même les changements de religion. C’est ce droit coutumier que les Amines consultent en toute occasion. Les vieillards, les savants l’ont reçu traditionnellement ; ils en conservent le dépôt pour le transmettre intact à leurs enfants », précise l’homme qui a analysé une société singulière et compliquée. « Notre conquête de la Kabylie n’est ni absolument complète, ni encore tout à fait inébranlable. Nos armes n’ont point encore pesé sur les Zouaouas, pas davantage sur une confédération voisine qui s’étend jusqu’au bord de la mer; toute cette région reste insoumise », écrit l’auteur de « La Kabylie, des traditions ancestrales ».

« La Kabylie, traditions ancestrales » d’Eugène Daumas, 112 pages, Editions Lumières Libres, Bougie , 360 DA

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