L’Université de Tizi-Wezzu sombre dans la mauvaise gestion

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Plongée dans la mauvaise gestion, l’Université de Tizi-Wezzu subit une véritable stratégie visant à la détruire. Son péché est d’avoir porté le flambeau des revendications identitaires et démocratiques en Algérie, depuis son inauguration officielle en 1977.

Trois ans seulement après son ouverture, les hostilités sont déclenchées. Ce fut le Printemps berbère d’avril 1980. C’est avec la réactivité de cette université que le Mouvement culturel berbère (MCB) était devenu la cheville ouvrière de la contestation à l’époque, lui qui portait, haut et fort, la revendication identitaire en Algérie et au-delà, devenant un acteur incontournable de la vie politique nationale.

Aujourd’hui, l’Université de Tizi-Wezzu va de plus en plus mal. Si le comité du campus d’Ihesnawen et d’autres comités autonomes sont toujours déterminés à la revendication des droits les plus élémentaires des étudiants, la stratégie menée par la Direction des Œuvres universitaires de Tizi-Ouzou pour la détruire semble bien arrêtée. Sinon, comment expliquer la pérennité de dysfonctionnements graves dans les campus et les résidences universitaires pourtant régulièrement dénoncés, depuis des lustres, par les étudiants de cette université ? Dans sa déclaration de dénonciation du 4 décembre dernier, le comité autonome de la cité universitaire d’Ihesnawen avait « décerné le prix Nobel de la mauvaise gestion » au Directeur général de l’Office National des Œuvres universitaires de Tizi-Wezzu (l’ONOU).

Le marasme se fait sentir dans tous les coins de l’université, chez les étudiants, les enseignants et le personnel. Le népotisme, la gabegie et l’immobilisme sont érigés en mode de gestion, au vu et au su de tout le monde. C’est l’une des constatations faites par le Comité autonome de la résidence universitaire d’Ihesnawen, qui déplorait, à travers la même déclaration, les conditions misérables dans lesquelles les étudiants résidents vivent au quotidien. Malgré la bravoure, l’abnégation des membres du comité et celui de milliers de résidents qui font de leur mieux pour améliorer les choses, on constate qu’ils ne peuvent désamorcer la situation et remettre les pendules à l’heure.

Pour constater la gravité de la situation, il suffit de rendre visite à un restaurant de la résidence universitaire d’Ihesnawen; un nombre largement insuffisant de chaises, plateaux, cuillères, fourchettes… Beaucoup d’étudiants sont contraints de manger debout la plupart du temps ! Ce qui laisse voir le degré du marasme, qui règne à ladite résidence universitaire. Si le menu n’est pas respecté, la qualité et la quantité des plats proposés, ne sont pas du tout appréciées. Les étudiants se plaignent de l’absence de spécialisation des cuisiniers et exigent de leur assurer une formation qualifiante au niveau de l’Institut de Tourisme de Tizi-Wezzu (ITHT) afin d’améliorer la qualité du service proposé. Par ailleurs, avant l’action contestataire du Comité de la résidence universitaire d’Ihesnawen, qui remonte au 10 octobre 2010, aucun système de contrôle systématique et effectif des cartes n’a assuré, instaurant ainsi maintenant une véritable anarchie.

La sécurité des étudiants, à l’intérieur des campus, comme à la résidence universitaire est devenue un calvaire quotidien. Chaque jour, des centaines d’extra ou simplement des voyous, pénètrent dans les franchises universitaire sans être inquiétés ou contrôlés par les agents de sécurité. Il est devenu habituel pour les étudiants, de partager leurs repas, avec des extra universitaires, qu’à travers plusieurs reprises, sème la panique, avec des agressions verbales ou même physiques. Il est temps d’assurer la sécurité permanente en procédant au contrôle systématique des cartes à chaque accès de la résidence ou du campus, plaide le comité de la résidence universitaire, dans la plate-forme des revendications, déposée auprès de la Direction des Œuvres universitaires (DOUH), le 12 octobre 2010.

Les autres volets ne sont pas plus reluisants que celui de la restauration. Selon le Comité de la résidence universitaire, il existe plusieurs étudiants non encore régularisés en matière d’hébergement, malgré l’achèvement du premier trimestre de l’année universitaire 2010-2011. Cette situation nuit considérablement aux étudiants, qui ne peuvent pas poursuivre leurs études dans de bonnes conditions. On apprend aussi que plusieurs pavillons de la résidence universitaire d’Ihesnawen 1 ne sont pas dotés de chefs de pavillons, une démarche pourtant nécessaire, dont l’objectif est de se rapprocher des étudiants résidents.

La question de l’entretien et de l’hygiène ne fait pas exception. Comment se fait-il que tous les travaux d’aménagement des allées et des trottoirs entre les pavillons soient quasiment à l’arrêt ? La résidence universitaire d’Ihesnawen ne dispose pas d’éclairage digne du nom, ni de salles d’eau, ni de chauffage des chambres. L’eau ne coule plus dans les douches. Quant à la réhabilitation des jardins et des espaces verts de la cité universitaire, elle n’est pas à l’ordre u jour.

Il faut souligner, aussi, le délabrement avancé des chambres universitaires. . Les portes et les fenêtres sont dans un état de dégradation totale, devant l’absence d’une clôture de protection de la résidence universitaire, d’une clôture digne de nom, des délinquants, accèdent le plus facilement du monde, à la résidence universitaire et menacent à travers plusieurs reprises les étudiants en utilisant les armes blanches, si leurs présences, n’est pas désirée par les résidents.

Si la toute première réunion, tenue entre le CUCH et la Direction des œuvres universitaires, en date du 19 octobre 2010, a dégagé des engagements pris par l’administration pour l’amélioration de la situation de la résidence universitaire, l’exécution ou bien la mise en œuvre du procès-verbal signé par les deux parties, reste à concrétiser. En effet, plusieurs observateurs préfèrent rester vigilants sur la suite que pourra donner cette réunion; la succession de directeurs à la tête de la résidence universitaire n’a, en rien, amélioré la situation.

L’observateur de la situation de l’Université de Tizi-Wezzu constate une instauration permanente de l’anarchie et de la mauvaise gestion menaçant les fondements même de cette institution.

Aussi, le comité autonome de la résidence universitaire d’Ihesnawen lance un appel, à travers la déclaration de dénonciation, du 4 décembre 2010, pour l’union des étudiants et pour une meilleure collaboration entre toutes les parties concernées, afin de pouvoir redresser la sitaution et sauver l’université du naufrage.

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