Secteur de la justiceLes Kabyles de Bouira discriminés devant la justice

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PALAIS DE JUSTICE
palais de justice

Cette spécificité est souvent à l’origine d’une politique de deux poids deux mesures en défaveur de la communauté kabyle de la région.

À titre d’exemple, le secteur de la justice dans la région kabylophone est considérablement défavorisé en matière d’infrastructures, contrairement à la région arabophone. Lakhdaria (arabophone) dotée d’un tribunal depuis 3 ans, illustre bien cette discrimination par rapport aux autres régions Kabylophones qui ne disposent même pas d’une antenne judiciaire.

Le secteur de la justice, est le témoin par excellence, de la marginalisation de la partie kabylophone de Tuβiret, on l’a comparant aux multiples projets, réalisé ou bien en cours de réalisation dans la partie arabophone.

Les Kabyles sont contraints d’effectuer des déplacements réguliers vers le chef-lieu de Wilaya, afin de se faire délivrer les documents administratifs indispensables, comme le casier judiciaire et le certificat de nationalité.

À Tuβirett, personne n’ignore que cette discrimination est entretenue par le gouvernement et ses relais locaux. C’est ainsi que le plan quinquennal 2009–2014 dote la ville Ain Bessem du projet d’un nouveau tribunal estimé à 27 milliards de centimes dont la construction a commencé le 10 octobre dernier. L’autre tribunal de cette ville composé de multiples chambres judiciaires n’est pourtant situé qu’à 20 km du chef-lieu de Wilaya (département). Cette nouvelle infrastructure permettra à cette ville arabophone de compter un tribunal central et une annexe juridique au bénéfice des citoyens.

Cette structure judiciaire n’est pas la seule en cours de réalisation, puisqu’une nouvelle cour de
justice est en chantier dans le chef-lieu de Tuβiret. Les travaux de réalisation, qui ont commencé
en septembre dernier s’étaleront sur dix-huit (18) mois.

Une fois la cour réceptionnée, elle sera, sans doute, destinée en grande partie aux Kabyles venant des différents villes et villages montagneux, afin de solliciter les documents administratifs nécessaires et plaider leurs causes. .

Depuis l’indépendance de l’Algérie, aucun parti politique, représenté dans les assemblées populaires n’a proposé la construction d’un tribunal au profit d’une des villes kabyles de Tuβiret.

La répartition des infrastructures judiciaires, sur le territoire géographique de Tuβiret, démontre le caractère raciste des autorités à l’égard des Kabyles répartis dans une vingtaine de villes principales, sans compter les villages, comme Ahnif, Ath Laksar, Ath Mansour, Ath Rached, Imccedallen, Saharidj, Aghbalou, Chorfa, Ath Laaziz, Lesnam, Haizer, Taghzout, Bechloul, Laadjiba, Ain Turk, Rafour et bien d’autres.

Les citoyens kabyles de Tuβiret sont ouvertement ostracisés par l’administration et leurs droits bafoués. Par contre l’État algérien attise, par ci l’insécurité et déploie, par là, ses troupes sous le fallacieux prétexte de juguler un terrorisme que tout le monde sait entretenu et favorisé dans le but de maintenir un état de violence chronique, seul garant de la pérennité du régime.

Devant cette ligne directrice raciste et belliqueuse ajoutée à la contrainte linguistique qui impose l’arabe aux Kabyles dans leurs échanges avec l’administration, les Kabyles se doivent de mettre en place un système judiciaire autonome pour mettre un terme aux brimades quotidiennes dont ils sont victimes de la part d’une administration plus encline à les réprimer qu’à leur rendre justice.

Amirouche Ait A

4 Commentaires

  1. Il ne tient qu’aux citoyens de refuser de parler arabe ou d’être jugé dans cette langue.

    Lors de la comparution des citoyens laïcs de Asqif (Michelet), le tribunal leur a proposé le choix de la langue dans la conduite du procès. Il a été décidé de laisser chaque partie souveraine de sa langue et les débats ont été menés en kabyle, en français et en arabe.

    Tuviret a plutôt besoin d’infrastructures économiques, sportives et éducatives. Et c’est là où la partie kabylophone subit la discrimination.

  2. Il ne tient qu’aux citoyens de refuser de parler arabe ou d’être jugé dans cette langue.

    Lors de la comparution des citoyens laïcs de Asqif (Michelet), le tribunal leur a proposé le choix de la langue dans la conduite du procès. Il a été décidé de laisser chaque partie souveraine de sa langue et les débats ont été menés en kabyle, en français et en arabe.

    Tuviret a plutôt besoin d’infrastructures économiques, sportives et éducatives. Et c’est là où la partie kabylophone subit la discrimination.

  3. Je te rejoins totalement Amirouche, je me rappelle etre passé en justice en tant que témoin, le juge m ‘avait dit : « tu ne peux pas parler arabe ? » (parce que je parlais en Kabyle puis en Français), je lui ai répondu que je ne savais pas parler cette langue, il m’a demandé si je voulais prendre des cours, je lui ai répondu que je n’avais aucune utilité à l’apprendre et à ma grande surprise il a fait venir un interprete pour lui traduire ce que je disais alors que lui même comprenait tres bien ce que je disais.
    Tu dois être comme eux ou c’est le rejet mais entre nous je préfère etre rejeté !

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