APC de Tizi-Ouzou, l’administration algérienne s’entête à ne pas reconnaître les prénoms berbères

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racisme anti-amazigh

TIZI-OUZOU (Tamurt) – Au niveau de la justice, on signifia alors au père d’y introduire en bonne et due forme sa requête. Celle-ci doit se traduire par la présentation d’une demande explicative quant au choix parental du prénom en question, une fiche familiale et un extrait d’acte de naissance n.12 de l’enfant concerné.

C’est la production de cette dernière pièce d’état-civil qui relève de l’inénarrable tant le fait est inédit. En effet, El Hachemi se fit délivrer l’extrait d’acte de naissance n.12 de son enfant mais le document ne releva pas le prénom ; seulement le nom patronymique et que ce soit en arabe et en français. Selon ses dires, c’est demain que le paternel de Doris-Tanina se présentera à la justice pour tenter de faire valoir le droit de son enfant à porter légalement et officiellement un prénom. Nos lecteurs et lectrices doivent savoir que le prénom Doris-Tanina est d’origine greco-berbère. Doris tire sa racine étymologique de la déesse de la mer. Quant à Tanina, c’est un bel oiseau appartenant à la famille de la perdrix.

Avec l’universalité, les cultures s’influencent à tous les niveaux, il n’est pas rare qu’un prénom soit utilisé dans plusieurs pays. C’est pour cela d’ailleurs que de plus en plus de prénoms sont reconnus comme “international”. Par ailleurs, hormis l’Algérie toujours en retard d’une guerre, il n’existe aucun pays au monde où l’administration impose à un parent le prénom de son enfant. Même le Maroc a fini par comprendre que la liste nationale des prénoms créait beaucoup plus de négativisme que de positivisme d’où sa décision de l’annuler.

Aux États Unis d’Amérique, il y a beaucoup de prénoms qui ne sont pas d’origine anglo-saxonne et qui, pourtant, sont inscrits sur les registres d’état-civil. En Algérie, pays où des millions des siens souffrent d’anémie parce que sous-alimentés ou à cause de la malnutrition, l’administration s’entête à refuser les prénoms d’origine berbère.

Oui en Algérie, au nom de la doctrine arabo-islamique nouvelle version, on continue à ignorer l’article 7 de la convention internationale des Droits de l’Enfant lequel stipule :
– « 1- L’enfant est enregistré aussitôt après sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom, le droit d’acquérir une nationalité et, dans la mesure du possible, de connaître ses parents et être élevé par eux.
– 2- Les États parties veillent à mettre ces droits en œuvre conformément à leur législation nationale et aux obligations que leur imposent les instruments internationaux applicables en la matière, en particulier dans les cas où faute de cela l’enfant se trouverait apatride « .

Serait-il juste que Doris-Tanina, Algérienne autochtone, soit dépourvue d’un prénom ou victime d’une apatride à cause de l’irresponsabilité des dirigeants algériens ?

Said Tissegouine

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