La Kabylie au Bundestag « La reconnaissance du GPK évoquée au parlement allemand »

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Lyazid Abid, Ulla Jelpke, Ferhat Mehenni
Lyazid Abid, Ulla Jelpke, Ferhat Mehenni

BERLIN (Tamurt) – Suite aux differentes visites du Ministre du GPK, Lyazid Abid, dont une accompagné par le président Ferhat Mehenni, au parlement allemand, une poignée de députés allemands, les députés allemands ont interpellé le Gouvernement de la Republque Federale d’Allemange, sur la situation des droits de l’homme en Kabylie, la tension entre la Kabylie et Alger et la reconnaissance du GPK et du MAK,  Ci-dessous, la traduction en français de cette interpellation écrite :

L’interpellation écrite sous la Référence nr.: 17-7242 comporte une dixaine de questions approuvée par le Bundestag et envoyée à la Chanceliere Angela Merkel qui doit répondre pour eclaircir les deputés allemand sur cette situation alarmante. nous vous livrons ci-après la traduction de cette interpellation.

Le Bundestag allemande
17e législature

Interpellation écrite des députés Ulla Jelpke, Andrej Hunko, Niema Movassat, Raju Sharma, Frank Tempel et le groupe parlementaire DIE LINKE.

Situation des droits de l’homme en Kabylie

Depuis l’indépendance de l’Algérie en 1962, la Kabylie est soumise à une politique d’arabisation imposée par le gouvernement central d’Alger. Les 7 millions de Kabyles représentent aujourd’hui le 1/4 de la population algérienne et forment le plus important groupe berbérophones du pays.

Depuis le « Printemps Berbère » en 1980, la Kabylie ne cesse de revendiquer la reconnaissance officielle de la langue et de la culture berbères. Lors de la vague de protestation qu’à connu la Kabylie entre 2001 et 2003, les forces de sécurité algériennes ont assassiné 128 jeunes kabyles.
Après la création du Mouvement pour l‘Autonomie de la Kabylie (MAK) en 2001 et la demande d’une autonomie politique et culturelle adressée aux autorités algériennes, Ferhat Mehenni créa, le 1er juin 2010, en exil, le Gouvernement Provisoire Kabylie (GPK).

Traditionnellement laïque, la Kabylie est soumise à la terreur des groupes islamistes armés, qui, selon le GPK, opèrent en toute liberté car soutenus par le Gouvernement algérien.

Rien qu’entre le 14 et le 21 août 2011, la Kabylie a connu 7 attentats terroristes qui ont couté la vie à 7 personnes et on fait plus de 50 blessés. Bien que le territoire kabyle ne représente que deux pour cent du territoire algérien, plus de 30% des forces armées algérienne y sont stationnées depuis 2004. La concentration des forces de sécurité, lourdement armées, pour lutter contre le terrorisme en Kabylie, n’a jusqu’à présent donné aucun résultat notable dans ce domaine. Au contraire, le nombre de victimes de la population kabyle ne cessent d’augmenter. Ainsi, le GPK met en garde l’Allemagne et l’informe que les armes vendues peuvent être utilisées contre la population civile même quand celle-ci manifeste pacifiquement. Les outils technologiques performants de fabrication allemande vendus à l’Algérie et destinés normalement à la communication et l’information, sont plutôt utilisés par le pouvoir pour surveiller l’opposition politique.

Bien qu’Amnesty International ait dénoncé plusieurs fois l’Algérie pour le non respect des droits de l’homme, l’Allemagne continue de vendre massivement des armes à l’Algérie.

Ainsi, le gouvernement fédéral allemand a vendu, entre 2000 et 2009, pour 51,9 millions d’euros de matériels de guerre.

En été 2008, la chancelière Angela Merkel avait accordé, après sa rencontre avec une délégation algérienne, la vente d’armes à l’Algérie : navires de guerre, technologie de surveillance, avions et véhicules militaires moyennant une participation accrue des sociétés allemandes dans l’exploitation des hydrocarbures.

Selon une information de Handelsblatt, le Gouvernement fédéral, a accordé à l’Algérie la vente d’armes et de matériels de renseignements d’un montant de dix milliards d’euros. Les multinationales Rheinmetall et MAN voulaient, via le montage d’une Joint-Venture avec RMMV, construire des chars de transport de troupes « Fuchs », en Algérie. Chez Daimler, il était question de vendre à l’Algérie des camions et des véhicules tout terrain. ThyssenKrupp envisage de vendre des frégates à l’Algérie et de former la marine algérienne. En outre, EADS (secteur sécurité), Cassidian, Rhode & Schwarz et Carl Zeiss voulaient produire pour l’Algérie un système de défense et de surveillance électronique des frontières. ([www.handelsblatt.com/politik/international/deutschland-gibt-ruestung-fuer-algerien-frei/4352684.htm->http://www.handelsblatt.com/politik/international/deutschland-gibt-ruestung-fuer-algerien-frei/4352684.htm]l)

Nous interrogeons le Gouvernement fédéral :

– 1. Comment le gouvernement allemand juge t-il la situation politique et sociale en Kabylie ?

a) Est-ce que le gouvernement allemand est informé des préjudices et des torts subis par le peuple kabyle du fait de son oppression par le gouvernement central algérien ?

– b) Comment le gouvernement allemand juge t-il l’attitude du gouvernement algérien vis-à-vis de la demande de l’autonomie revendiquée par les Kabyles ?

– 2. Le gouvernement fédéral allemand est-il informé de la teneur des exactions commises par les forces de sécurité et de l’armée algériennes :

  – a) en Algérie en général ?

– b) en Kabylie en particulier ?

– 3. Quand, dans quel cas et avec quel résultat, le gouvernement allemand a-t-il évoqué avec le régime algérien la situation des droits de l’homme en Algérie en général et en Kabylie en particulier ?

– 4. Y a-t-il des relations entre le Gouvernement provisoire kabyle et le Gouvernement fédéral allemand ?

  – a) Est-ce que le Gouvernement allemand est au courant de l’existence du GPK ?

– b) Quelle a été la réponse du Gouvernement allemand aux sollicitations du GPK ?

– c) Existe t-il une correspondance entre le Gouvernement allemand et le GPK ?

– d) Est-ce que le Gouvernement allemand a l’intention d’établir des relations avec le GPK ?

  – e) Le gouvernement fédéral allemand envisage t-il une reconnaissance officielle du Gouvernement provisoire kabyle ?

– 5. Le Gouvernement allemand est-il informé de l’utilisation des armes livrées à l’Algérie ou fabriquées sur place sous licence allemande et utilisées en Kabylie ?

– 6. La vente de matériel militaire allemand à l’Algérie est-elle soumise à des conditions ?

– a) Y’avait-il ou y’a-t-il un rapport entre les sociétés allemandes, exploitant le gaz et le pétrole en Algérie, et la vente des armes de l’Allemagne à ce pays ?

– b) Les livraisons d’armement ou l’octroi de licences de fabrication d’armes à l’Algérie étaient-ils et sont-ils liés à l’établissement et au respect des droits de l’homme, selon les « principes politiques du Gouvernement fédéral relatif à l’octroi des licences pour des livraisons d’armes ou des productions sous licences » du 19 janvier 2000 ?

– 7. Est-ce que le Gouvernement allemand est disposé à aider directement ou indirectement la Kabylie économiquement et culturellement ?

– 8. Est ce que le Gouvernement fédéral allemand est disposé à condamner officiellement le Gouvernement algérien et ses services de sécurité pour atteinte aux droits de l’homme en Kabylie ?

– 9. Quel genre d’information détient le Gouvernement allemand sur les activités des groupes islamistes armés activant en Kabylie ?

  – a) Combien d’attentats et de victimes d’attentats y a-t-il eu depuis l’élection du Président Bouteflika ?

  – b) Le Gouvernement fédéral allemand est-il informé des connivences qu’il y a entre les groupes islamistes armés et l’Etat algérien ?

Berlin, le 29 septembre 2011
Dr. Gregor Gysi et le groupe parlementaire

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