La haine de l’autre

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Grève dans les écoles

SOCIÉTÉ (Tamurt) – L’école est sensée être la mémoire et l’avenir d’un peuple. Elle est le premier contact de l’enfant avec le monde extérieur. En lisant sur Tamurt, Dihia, cette jeune fille kabyle qui veut changer son prénom, j’ai ressenti une charge aussi pesante que suffocante. Au-delà de l’exemple cité par le journaliste, on peut se demander comment est-ce possible que, Dihia, Koceila, Massinissa, et ceux d’hier encore Mammeri, Matoub, Abelkrim au Maroc,… soient jetés, comme des malfrats, dans la corbeille de l’histoire contemporaine. Cette réalité est écartée au détriment d’une imposture, d’une histoire mystifié qu’on enseigne aujourd’hui dans nos écoles et qui laissera des traces indélébiles dans le comportement de nos enfants.

Effectivement les manuels scolaire en Algérie sont très loin de refléter l’histoire ou l’environnement du peuple. Ils son calqués sur ceux d’Arabie Saoudite qui exaltent dans l’incitation à la violence, l’extrémisme et dans l’enseignement de la haine de l’autre.

Le 11 septembre et les recherches policières et scientifiques sur le phénomène Al Qaida n’ont apparemment rien apporté de neuf dans la lutte contre l’intégrisme musulman. L’école qui a produit Ben Laden et tant d’autres n’est pas inquiétée. Elle continue à produire d’autres Ben Laden qui commettront d’autre 11 septembre futures.

L’enseignement prônée par l’Arabie Saoudite où Ben Laden et la plupart des terroristes du 11 septembre ont fait leur études est toujours fonctionnelle. Un groupe d’experts chargés par le Roi Abdallah (à l´époque prince héritier) a déjà en 2003 relevé que « La violence envers les autres religions incitent à tort les élèves à penser que, pour sauvegarder leur propre religion, ils devaient réprimer violemment, voire éliminer physiquement l’autre »

L’autre, ce sont les juifs, les chrétiens, les infidèles, les polythéistes, les musulmans apostats, les blasphémateurs, ceux qui doutent, les adultères, les homosexuels et ceux qui pratiquent la sorcellerie, etc.

En plus de cet enseignement, le royaume saoudien, à travers son contrôle des deux lieux de pèlerinage les plus sacrés de l’islam la Mecque et Médine, arrive à faire circuler cet intégrisme nommé éducation religieuse auprès des millions de musulmans qui font le hadj chaque année. Aujourd’hui, internet constitue un levier extraordinaire de cette même idéologie.

Grace à l’argent du pétrole, le royaume Saoudien assure aujourd’hui environ 90% des dépenses de l’islam, alors que les saoudiens ne représentent que 1% des musulmans sur terre. Selon David Aufhauser, ancien directeur du service juridique du ministère des Finances américain, « l’Arabie Saoudite dépensait chaque année trois fois plus pour exporter l’idéologie salafiste ou le wahabisme, que les Soviétiques ne le faisaient au plus fort de la guerre froide pour exporter le communisme ».

Il est à signaler que pour les saoudiens, un peuple qui n’a pas été colonisé, les mouvements du djihad islamique ne sont pas allés assez loin dans l’élimination de l’influence coloniale dans les pays musulmans.

Les manuels scolaires traitent les juifs de diables et d’inhumains et les désignent comme cibles à abattre. L’Etat d’Israël est illégitime et doit être détruit. Les tests tendent à rendre les juifs responsables de tous les problèmes du monde. On enseigne aux élèves que « Dieu tout puissant les a attaqués, déversé sur eux humiliation et misère et les a égarés » Mentalement les élèves sont préparés à la guerre finale.

Un manuel de terminale commente « la vilenie » des juifs en déclarant : « les juifs sont un groupe hétérogène et dispersé, et ils n’ont jamais connu la paix avec une seule nation à cause de leur propension à tromper, mentir et conspirer. Rien ne le prouve mieux que ce que les musulmans ont connu avec eux à Médine, d’où le Prophète (loué soit son nom) les a expulsés en recommandant qu’ils soient chassés de la péninsule arabique. C’est aussi ce qui leur est arrivé dans les pays comme l’Allemagne, la Pologne, l’Espagne et d’autres ».

Aujourd’hui, on comprend mieux notre poète, Lounis Ait Menguellet. Dans sa chanson Eṭṭes eṭṭes, “dors dors”, il disait
– Femmes kabyles levez-vous
– Apportez moi un rameau
– D’où me l’apporterez-vous ?
– De La Mecque
– Quiconque s’en éventera
– Sombrera dans un sommeil d’où il ne s’éveillera pas

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