Elections législatives : Un régime théocratique ou rallonge de vie du régime actuel ?

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ALGÉRIE (Tamurt) – A fur et à mesure que l’aiguille temporelle rapproche les partis politiques de l’échéance électorale du I0 mai, les discours des uns et des autres augmentent de tonalité. Et la seule énigme chatouillant les esprits partisans de l’Algérie « unie et indivisible » n’est autre que l’après élection. En clair, la question se pose ainsi : est-ce que l’Algérie basculera dans un régime théocratique ou le régime actuel bénéficiera d’une rallonge de vie ; donc un sursis ? La partie de bras de fer entre les deux courants se fait de plus en plus dure.

A l’occasion de l’émission hebdomadaire Hiwar essaâ (dialogue de l’heure) animée par Farida Belkassam, animatrice vedette de l’ENTV, hier soir après le journal de 20 heures, MM : Amara Benyounès, président du Mouvement Populaire Algérien (MPA), Abdelmadjid Menasra, président du Front pour le Changement (F C) et Nourredine Bahbouh, secrétaire général de l’Union des Forces Démocratiques et Sociales (UFDS) , réunis autour du plateau, ont bel et bien donné le ton de ce qu’eux mêmes et leurs militants respectifs peuvent qualifier de l’ultime rendez-vous manichéen.

Le point commun des trois invités de l’émission : leur appartenance à un autre parti politique avant de créer leur propre parti. Farida Belkassam, très à l’aise dans son rôle d’animatrice, a d’abord saisi M. Abdelamadjid Menasra pour lui faire dire ses pensées sur l’état actuel de la chose politique et, par conséquent, sonder ses propres projets en la matière. L’homme ne s’est pas prié deux fois pour noircir les mœurs politiques actuelles. Sans prendre de gants, le premier responsable du F C a affirmé que « jusqu’à présent, le peuple algérien est empêché de vivre selon ses convictions culturelles et religieuses ». Sans tourner en rond, M. Menasra a plaidé à ce que les Algériens vivent selon les préceptes musulmans qui sont de leur essence naturelle.

Le deuxième invité que l’animatrice vedette sonda est M. Nourredine Bahbouh, ancien cadre du Rassemblement National démocratique (RND). Comme M. Menasra, le secrétaire général de l’UFDS a décrit les espaces de partis politiques comme « malsains » et qui friseraient presque la débauche. Au même temps, M. Bahbouh ne manquera pas cette occasion pour marquer sa séparation totale avec M. Menasra sur la question religieuse puisqu’il martèlera que « personne n’est plus musulman qu’un autre !».

S’agissant enfin de M. Amara Benyounès, dès le début de son intervention, il a prouvé sa grande aptitude à pratiquer la politique. En effet, le premier responsable de MPA a commencé par rendre hommage aux victimes de l’attentat terroriste commis le matin sur la RNI2 à Bordj-Ménaeil. Et aussitôt après, il dira que lui-même était cadre au Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD). « Je l’avais quitté, continue M. Benyounès, parce que à un moment donné les décisions politiques prises étaient contraires à mes convictions. Toutefois, je me refuse aujourd’hui de le critiquer ». A partir de là, le président du MPA fera le point sur la situation actuelle du paysage politique et, surtout, sur les retombées de la venue sur la sphère nationale de nouveaux partis politiques. Pour Amara Benyounès, la naissance de ces nouveaux partis politiques est une excellente chose car cela permettra d’élargir les débats sur les questions d’intérêts et, au même temps, permettra à chacun de se retrouver et de s’exprimer. « Avec la multiplication de journaux dont le nombre a atteint les 70, moi je l’ai saluée à cette époque car je considérais que le lectorat avait droit à une lecture diversifiée », expliquera Amara Benyounès. L’homme est très à l’aise dans sa position. Il a le verbe facile. Aux questions de Farida Belkassam qui s’enchaînent, le premier responsable de MPA dira haut et fort qu’il est avec le président Abdelaziz Bouteflika mais contre l’alliance présidentielle. A la question ayant trait au « Printemps arabe », Amara Benyounès dira que l’Algérie ne sera pas touché par ce phénomène car le peuple algérien est exceptionnel et l’Algérie est exceptionnelle. En développant sa thèse, l’homme affirmera que l’Algérie a vécu ses révolutions. « La première, rappellera Amara Benyounès est le Printemps I980, la seconde est Octobre I988 et enfin les années de sang ». Sur le même registre, le patron de MPA affirmera que « ces révoltes arabes sont le fruit de manipulation étrangère ». M. Nourredine Bahbouh adhérera complètement à cette thèse.

Quant à M. Abdelamadjid Menasra, il soulignera que la jeunesse arabe s’est soulevée de son propre chef pour lutter contre les régimes despotes et, par conséquent, elle n’a jamais fait l’objet de quelque manipulation étrangère ». « Je ne pense pas, dit-il, qu’il existe quelque Arabe qui acceptera de mourir pour le compte de Sarkozy ou autre ». Quant au cas de l’Algérie, plus exactement sur les mouvements de révolte de la jeunesse, le président du F C a effacé de son glossaire la révolte kabyle du Printemps I980. Pour ce responsable islamiste et architecte acharné d’un état théocratique, les mouvements kabyles d’avril I980 et d’avril 200I n’ont pas plus d’intérêt qu’un acte sexuel exécuté par un couple professionnel de pornographie. Pour M. Menasra, le premier mouvement de révolte en Algérie date d’octobre I988 et le dernier est celui relatif à la période du terrorisme. Le président du F C n’est pas le seul à exclure de son glossaire d’histoire le Printemps 1980 et le Printemps 2001. Tous les responsables politiques non Kabyles ayant défilé devant Farida Belkassam n’ont parlé que d’octobre I988 comme première action de la jeunesse algérienne contre le régime d’Alger.

L’émission Hiwar Essaâ d’hier soir a été, encore une fois, la preuve que seuls les Kabyles peuvent reconnaître le mérite des Kabyles et peuvent les considérer comme tels. Si Amara Benyounès a eu le mérite de parler le premier sur le plateau de l’ENTV du Printemps I980, c’est parce que justement il est Kabyle. Ce point fort important explicité, nous poursuivons la suite résultant de cette table ronde.

A la question relative au déroulement « propre » des élections prochaines, chacun est allé selon sa propre conception des choses. M. Menasra n’a pas caché son scepticisme quant au déroulement « sans tricherie » des futures élections. Comme ultime rescousse, il a invité les magistrats à faire preuve de loyauté envers le peuple algérien, et ce, en conformité avec les recommandations faite par le président de la république.

Pour M. Benyounès, la seule façon d’éviter la fraude, c’est tous les électeurs devront participer au vote le 10 mai. Pour justifier la participation massive comme le seul remède contre la fraude, le premier responsable du MPA a cité l’exemple des élections présidentielles de 1995. « Le président Liamine Zeroual a remporté la victoire haut la main », dira l’invité kabyle de Hiwar Essaâ. (La vérité, c’est lors de ces élections, l’homme que l’urne donna grand gagnant était feu Cheikh Mahfoud Nahnah. Même M. Amara Benyounès fait partie des personnes connaissant la grande vérité à propos de ces élections présidentielles de 1995). Sur ce passage historique, M. Menasra a préféré garder le silence.

Pour sa part, M. Nourredine Bahbouh a clamé également que les élections législatives de 1997 où son ex-parti (le RND) a remporté l’écrasante majorité des sièges de l’assemblée populaire nationale (APN) se sont déroulées sans la moindre tricherie.

Revenant ensuite sur la différence de taille existante entre l’Algérie et le reste des pays arabes, Amara Benyounès dira que l’Etat algérien n’est pas voyou. « Chez-nous, nous ne lynchons pas un chef d’Etat », argue-t-il. « Et le président Boudiaf ? », le pique aussitôt M. Menasra. « Ce n’est pas l’Etat qui l’a assassiné contrairement à ce que certains ont essayé de colporter. Feu Boudiaf a été assassiné par des islamistes. Boumarafi est vulgairement connu comme tel », a rétorqué Amara Benyounès. « Je n’ai pas dit que c’est l’Etat qui l’a assassiné », a tenté de se défendre M. Menasra dont la peur était visible sur le visage. (L’assassinat de Boudiaf est reconnu aujourd’hui comme l’œuvre de la mafia politico-financière et non des islamistes comme tente de le nier Amara Benyounès. Tous les intellectuels et universitaires sont unanimes sur cette question. C’est la conviction même de Nacer Boudiaf, l’aîné du feu président).
Quant aux massacres à grande échelle durant la période noire, M. Benyounès accuse l’ex-Fis d’en être le seul responsable. MM. Bahbouh et Menasra ont fait la moue. Ce qui veut dire qu’ils n’ont pas du tout adhéré à la thèse d’Amara Benyounès.

S’agissant enfin du volet économique, MM. Benyounès et Menasra ont enfourché le même cheval. Tous deux ont défendu la règle de l’économie de marché où le privé est roi. Pour les deux hommes, le secteur public est un désastre. Ce n’est pas du tout la pensée de M. Bahbouh. Pour le secrétaire général de l’UFDS, le secteur public doit jouer son rôle sur le volet économique car, à vrai dire c’est lui qui constitue la bouée de sauvetage de la majorité des Algériens. Sans le dire ouvertement, M. Bahbouh n’a pas caché pour autant son aversion pour le capitalisme sauvage. C’est sur ce point que Farida Belkassam dont le très beau visage remplit l’écran TV a annoncé la fin de l’émission et fixé un autre rendez-vous pour dimanche prochain.

Said T

12 Commentaires

  1. Les BENYOUNES sont des Agents du DRS : Père, frères et fils. Soleil voyages, c’est à eux. Et bien d’autres privilèges illicites et illégaux. Trafics en tous genres, passe-droits, infractions et délits, fraudes généralisées, népotismes, interventionnisme , etc sont leurs us et coutumes.

    Flash back : Benyounès Mohand-Akli, alias Daniel avait été retourné en Juin 1964.«de force », sous la contrainte par les hommes de Kasdi Merbah et Abdellah Benhamza, le Chef de la SM et son Adjoint. C’était au lendemain du plasticage-provocation du Port d’Annaba par la Sécurité militaire. Le coup a été imputé et collé à Mohand-Akli. Il fut arbitrairement arrêté. Au terme du marchandage, et devant la menace de lui ôter la vie, celui-ci finit par céder. Et depuis il faisait partie de la longue liste des « correspondants », rabatteurs, informateurs, agent s d’infiltration et de noyautage « retournés » de la me^me manière… et Benyounès fera recruter même son frère et son fils.
    Faut-il rappeler qu’à son passage à l’Université d’Alger, Amara Benyounès n’hésitait pas à menacer les étudiants contestaires., berbéristes, trotskystes et pagsistes. Et quant il avait intégré le RCD, il n’avait fait que rejoindre une Officine instiguée par les Généraux Belkheir et Ayyat (Patron de la SM)…

    A présent, les Benyounès sont dans une «lutte à mort» avec les Sadi et Nordine Ait Hamouda : les Benyounès roulent pour le Clan Boutef’-Zerhoun-O.Kabila (ex-MALG/SM), les Sadi et Ait Hamouda roulent pour le Clan Mediène-Tartag (DRS/néo-MALG), les deux Clans puissants et forts de leurs arrimages/amarrages/liens avec la Police politique….qui est le Sommet de la Pyramide du Pouvoir militaro-mafieux, et l’Enclave autoritaire principale qui commande tout, et bloque tout…..

  2. je pense qu´on parle des extra-terrestes ( les aliens ) envahissent tamurt par un scénario de fiction et l´absence de la vérité dans leur gueule et hypocrisis de l´un et de l´autre .

  3. TOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZZ pour tous ces lâches faux culs qui perpétuent le colonialisme terroriste mafio-arabo-allaho-genocidaire en Tamazgha centrale! Il n’y a pas plus lâches et hypocrites que ces enfants de Satan.

    Que fait votre Etat arabe sur notre terre amazighe iherqdine djedkum ayaraw leqhab?!

    A bas le colonialisme terroriste et genocidaire arabo-islamiste en Algerie amazighe et en Tamazgha!

  4. je ne vois pas pourquoi vous nous mettez cet article?
    la kabylie n’est pas concerner par cette elections des criminels
    et amara ben kaka le vendu ne represente que sa famille de harkis.

  5. encore un article pour le chorouk !… qu’est-ce qu’on en a à foutre de ce que font les araobo-islamistes de l’ângérie ? ! En quoi cela intéresse-t-il les kabyles et la Kabylie ?!

    quelle est au juste votre ligne éditoriale ???

  6. {{Au nom de quoi vous insultez les harkis M. Ouyahia ?}}

    Il faut savoir dire les bêtises que nous demande notre caractère… La sortie du Premier ministre frise le ridicule et nous laisse supposer que nos gouvernants habitent peut-être la planète de Mars.

    Je me demande en quoi cette mesure prise par l’Etat français, en faveur des harkis qui sont d’ailleurs des ressortissants français depuis 50 ans, peut gêner l’Algérie de Ouyahia ou susciter son mécontentement ? Au lieu de critiquer la France dans sa démarche de réhabilitation des harkis, je vous propose plutôt de s’inspirer de quelques préceptes , qui vous aideraient même sur le tard à mieux considérer ceux qui ont tout sacrifié pour libérer l’Algérie du joug colonial, car l’Etat algérien n’a jamais fait montre de respect ni pour ses morts ni ses vivants et encore moins pour ses véritables combattants.

    Pourquoi la réhabilitation des harkis qui n’est qu’une affaire interne de l’Etat français, provoque de l’urticaire à un régime conservateur déconnecté de la réalité du pays et qui s’apparente à un FN algérien, ayant fait l’unanimité autour de son incontestable performance dans la négation des valeurs du Premier novembre ? Un régime qui a perdu toute crédibilité aux yeux des Algériens qui ne voient en lui qu’une vaste entreprise de falsification de l’histoire, une bande de pilleurs aux ramifications tentaculaires et l’incarnation de la trahison du sang des chouhada, un système qui crache sur la France pour tromper le peuple par ses sornettes nationalistes sentant la rouille à plein nez. Et en cachette il rampe à plat ventre, pour servir allégrement ses maitres les Gaulois, leur concédant gracieusement, droits et privilèges que les nationaux n’ont pas.

    Au nom de quelle légitimité ou de quel droit vous insultez les harkis ? Votre patriotisme comique à deux sous ne vous a pas dit que s’il y a des mercenaires qui doivent rendre compte à l’Algérie, c’est bien vous et le régime que vous représentez et non pas les harkis. Vous qui avez baptisé des décharges publiques aux noms de nos valeureux chouhada. Vous qui avez l’habitude de recevoir en grandes pompes ou en catimini des harkis ou descendants de harkis qui ne cessent de déclamer leur fierté d’être harkis ou de descendants de harkis, aptes à mourir une deuxième fois pour la France.

    N’est-ce pas vous Monsieur le premier ministre qui étiez, muet comme une carpe observant un silence du cimetière et ne daignant dire un traître mot pour apaiser la grande colère des Algériens qui attendaient, désespérément, une réponse officielle de l’Algérie contre les insultes officielles proférées par l’Etat égyptien en 2009, traitant dans tous leurs canaux médiatiques, nos martyrs de batards, les Algériennes de prostituées et l’Algérie, de peuple barbare sans histoire apprivoisé grâce à l’intervention fraternelle et civilisatrice de l’Egypte!!

    Au lieu de faire de cette affaire franco-française un cheval de bataille pour les législatives qui n’intéressent plus le peuple, car il vous a vomis depuis belles lurettes, tout comme le FLN d’après 62….qu’avez-vous fait pour assainir le scandaleux dossier des faux moudjahidine ? Votre attitude peu honorable dans cette affaire, vous range parmi les gouvernants ayant cautionné d’une manière délibérée un crime contre la mémoire collective de la guerre de libération

    Le problème de l’Algérie ce n’est pas les supplétifs de l’armée française, mais le prolongement de l’ordre colonial dont vous êtes la figure de proue, avec Belkhadem, Ziari, Bensalah et said Abadou, etc.

    Laissez les harkis tranquilles et laissez-nous mourir à petit feu. 50 ans après le départ de la France, les Algériens meurent de faim, mangent des poubelles, attendent la providence du ciel pour trouver une bouteille de gaz à butane, dans un pays le plus producteur de gaz. Un demi-siècle de prédation des richesses de l’Algérie, de règne de la loi de l’Omerta et de la rapine, de la falsification de l’histoire, 50 ans on n’a pas vu un seul président de la République à la hauteur des sacrifices du peuple algérien. 50 ans d’allégeance servile à la France.

    Je suis une Algérienne issue d’une famille fortement impliquée dans le mouvement nationaliste depuis la glorieuse Etoile nord africaine ENA et j’en suis fière, cependant mon ennemi d’aujourd’hui,n’est pas le harki , lui et moi nous subissons 50 ans après la guerre les dommages collatéraux d’une colonisation inhumaine et d’une indépendance confisquée par les militants de la 25 e heure. Mon ennemi le traître c’est bien vous Monsieur Ouyahia et le régime algérien que vous servez. Mais rassurez-vous quoi qu’il en soit le peuple qui a enfanté Abane Ramdane, Ben M’hidi, Ben Boulaid, Djamila Bouhired, etc, ne lâchera pas l’Algérie. Nous n’avons pas un pays de rechange. Hier c’était la France qui a plié bagages, demain ce sera le tour des colons indigènes.

    La dynamique de l’histoire finira par vous rattraper Monsieur Ouyahia.

    Par Nassima Chaouech,

    – [Source->http://www.lematindz.net/news/7412-au-nom-de-quoi-vous-insultez-les-harkis-m-ouyahia.html]

  7. ce chien de amara ben kaka s’en prend a da farhat.le ridicule ne tue pas,,un minable chiate, famille de harki que tout le monde connais a michelet ,

  8. Merci Amokrane pour votre clairvoyance, vos rappels historiques.

    En effet, les Benyounès roulent pour les Services du DRS, « l’organisation criminelle » du Pouvoir militaire régnant depuis 1962…..

    Les Benyounès comme leurs rivaux et « ennemis » Ait Hamouda, Sadi, Aouli, Shemini, Rédjala, Hannaci, etc., etc sont au DRS. Ce sont des « Kds », destraitres…aui nous trahissent, en épaulant la Dictatue militzire criminalle et sanguinaire…

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