Elections législatives en Kabylie : Le FFS au bord de l’implosion, le MPA rejeté

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Election Algérie
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KABYLIE (Tamurt) – « Nos quotas sont là, donc, nous allons faire le maximum pour imposer des têtes de listes qui pourront faire avancer le combat pacifique pour le changement du système ». C’est là une déclaration d’un militant du FFS (Front des Forces Socialistes) devant plusieurs autres militants issus d’autres sensibilités politiques. L’annonce de la participation du vieux parti de l’opposition au prochain scrutin législatif par son chef charismatique depuis son exil helvétique, a fait monter à la surface les ambitions, des fois démesurées, des uns et des autres.

La guerre a définitivement pris place dans les rangs de formation d’Aït Ahmed, même si, ce dernier, laisse-t-on dire, ne fait usage de son veto que concernant les têtes de listes. Ainsi, pour la capitale, après que Ahmed Djedaï, ancien 1er secrétaire du parti, ait été désigné comme le militant idéal pour driver le parti à Alger, il s’est avéré que le chef historique a opté pour Me Bouchachi, président de la LADDH. Son entourage laisse dire que le chef du FFS avait agi de la sorte pour permettre d’abord à un de ses proches cousins de prendre la direction de la Ligue, ensuite, consommer définitivement le divorce avec son ancien compagnon de Sant’Egidio, Ali-Yahia Abdenour, qui, rappelons-le, a choisi le camp de Saïd Sadi lors des marches initiées par la CNCD l’an dernier.

Hormis Alger, qui pourrait à la limite apparaître comme un lieu de prédilection de plusieurs formations politiques, la Kabylie restera le champ d’action idéal pour le FFS. Le fief traditionnel de cette formation enregistre d’ores et déjà les premières victimes de la guerre acharnée pour les strapontins de l’Hémicycle.

Ainsi, Karim Tabou, partisan du boycott, avait compris dans le message d’Aït Ahmed qui lui promettait une ascension dans le parti, une occasion pour s’imposer devant les autres militants, lesquels étaient tous victimes de la politique d’exclusion unilatérale pratiquée par Tabou durant ses deux mandats à la tête du FFS. Sa proximité avec les Bahloul, véritables décideurs au sein du FFS, lui a donné aussi du « courage », malgré la ferme opposition des anciens du FFS dans la wilaya de Tizi-Ouzou, où le parti garde presque intacte sa structure, malgré la période d’hibernation qu’il a traversée depuis des années.

« Karim Tabou n’est pas le bienvenu pour mener la liste du FFS lors des législatives », confie une source à l’intérieur même du parti, qui précise en outre que « comme les Bahloul détiennent la commission de validation des candidatures et celle des recours, Tabou n’a aucune chance de figurer en tête de la liste, même si Aït Ahmed voulait le garder et ne pas le briser ».
Ainsi, des informations font état du fait que Rachid Hallet a été retenu pour être tête de liste à Tizi-Ouzou avec, comme décor, quelques jeunes filles repêchées par le fameux quota obligatoire attribué aux femmes.

Même guéguerre à Bougie, où Hamid Ferhat, actuel président de l’assemblée populaire de Wilaya (P/APW), veux prendre la tête de liste devant l’actuel chargé de communication du FFS, qui a fait tout le travail de sape contre Tabou pour l’écarter du 1er secrétariat. Selon des indiscrétions, c’est le fils de Hocine Aït Ahmed, Jugurtha, qui avait tenté de tempérer l’envie d’Aït Ahmed d’éloigner l’actuel chargé de communication pour des raisons que notre source n’a pas voulu dévoiler.

À Bougie, on signale aussi que Khaled Tazaghart se porte candidat à la candidature. Ce sont les militants du FFS de la ville de Tazmalt qui veulent imposer un « gars de la vallée » contre Hamid Ferhat connu pour « sa haine des gens de la Soummam », car, souligne-t-on, « il a toujours travaillé contre les Kabyles des montagnes et de la vallée ».

Tout comme Bougie et Tizi-Ouzou, Tuβiret n’échappe pas à la confection des listes à couteaux tirés. Messaoudi Zoubir et Ahmed Batatache se sont déclarés la guerre, surtout que la direction voulait imposer le second, enseignant à l’université de Boumerdès, en le désignant représentant du parti à toutes les émissions radiophoniques et télévisées auxquelles le FFS a été invité. Néanmoins, la base soutient Messaoudi, qui n’est autre que le porte-parole du Cnapest à Tuβiret.

Le FFS ne sera pas présent dans les 48 wilayas du pays. Il serait probable qu’une alliance se fasse avec le PT de Louiza Hanoune, une autre adepte du qui-tue-qui ?, au temps les plus chaud du terrorisme avant qu’elle ne change de camp au profit de Bouteflika dont elle est devenue un soutien servile.

Le MPA d’Amara Ben Younes hors course en Kabylie

Les démissions enregistrées par « le nouveau monstre des laboratoires algériens », ont fini, en un temps record, de briser les manipulations du DRS en Kabylie, en voulant présenter un personnage honni de toute la Kabylie comme porteur du projet démocratique de la région rebelle. On est tenté de dire que pour cette fois, le DRS n’a pas pu imposer ses choix électoraux malgré la volte-face du FFS.

Ainsi, l’analyse du RCD concernant l’agrément du MPA, qui dénonce l’ascension politique d’un personnage que la Justice devrait, au contraire, poursuivre pour détournements, informe sur les visées du régime.

Les informations concernant le MPA ne cessent de le présenter comme l’unique « parti », fondé par « un Kabyle » mais voulant à tout prix tourner le dos à cette région. « Tant mieux, la Kabylie ne reconnaîtra pas un tel scribouillard », avait souligné un militant politique aux accents autonomistes.

À Tizi-Ouzou la candidature d’un cousin du président du FFS, en l’occurrence, Cherif Aït Ahmed, n’a pas amorti le choc ressenti par les quelques militants de l’ex-UDR. Cet ex-président de l’APC de la ville des Genêts traînant beaucoup de casseroles, notamment ses affaires l’impliquant dans la dilapidation du foncier de la ville de Tizi-Ouzou, a mis la dizaine de « militants » du mouvement populiste d’Amara Ben Younes dans une mauvaise posture.

La semaine passée, 12 militants parmi les fondateurs de l’UDR avaient remis le tablier dans une déclaration politique qui attaque d’abord le patron Ben Younes sur la base de son évacuation de la Kabylie dans ses calculs électoraux. Avant, c’était Madjid Betache, député issu de l’alliance avec l’ANR de 2007 qui tire à boulets rouges sur ce nouveau promu. Un autre militant de Sidi Bel Abbés avait accusé ouvertement Ben Younes d’avoir monnayé les têtes de listes de son « parti ».

D’autres informations évoquent la vente à coup de milliards des têtes de listes dans plusieurs wilayas du pays. L’on parle avec insistance de ventes concomitantes à Batna, Oran, Saïda, Ouargla…

Ce qui se passe dans d’autres régions n’intéresse pas en premier lieu les lecteurs de Tamurt. Contentons-nous juste de ce qui se passe en Kabylie. Avec Dalila Aoudj comme tête de liste à Bougie, après éjection de Betache et sans liste à Tizi-Ouzou, Amara Ben Younes aura trouvé un moyen de changer son lieu de naissance, lui qui ne voulait pas assumer son appartenance à la Kabylie, avec laquelle il rompt le cordon ombilical. Compte tenu de son manque de principes, il rend un grand service à la région en ne voulant pas la représenter.

À signaler que d’autres formations comme les défenseurs de la nature, du PRA, du RND, du FLN, du PT et du MSP présenteront des listes en Kabylie. Les guerres font rage au FLN comme au RND, deux piliers du régime, que certains responsables de secteurs à Tizi-Ouzou tentent de soutenir en vue d’un retour d’ascenseur après le départ de Bouteflika.

 Amghid Illeli

16 Commentaires

  1. Y en a raz le bol! 50 ans après l’indépendance territoriale on est encore au stade de la néandertalsation des peuples amazighs d’Algérie!

    Ca pu trop! C’est insupportable! Iherqdine rebbinwen, taramagh dunit dizan!

    Allez izzaniser loin de nous svp!

  2. Du socialisme politique pure et simple – si seulement le regime octoyait une distribution financiere direct, il aurait moins de problemes !
    Grossier, de quoi vomir et se revolter…

  3. Azul irkelli
    Je ne comprends plus l’attitude du FFS qui à viré avec un virage à 180 ° ! Depuis son soutient au prossessus electoral qui etait argement pourtant favorable aux islamistes, ceux qui n’ont jamais caché leur haine des kabyles, du parti FFS et aussi de son leader; la raison : parceque non « arabe » et et parceque laïc, Dda Lhoucine avance comme les « yeux bandées ». Nos anciens dans les années 40, malgres les insultes et les menaces (de Messali Hadj qui insultat les kabyles en plein djurdjura, malgrés les insultes des oulemas qui qualifierent notre langue de jargon et si on ne l’abononerai pas nous serions pas des algeriens, etc..) dans ces discours). Malgres les trahisons dont etaient les nationalistes kabyles en etant livres aux services de police coloniale, ils ete les premier à ouvrir combat pour la liberation du pays tout en sachant qu’ils seraient des cocus aprés l’indépendance et c’est l’arabe qui recolteras la mise. En 1962, ils avaient simplement changé de maitre, celui de l’Occident par celui du maitre de l’Orient. Si Lhoucine avait eut le même comportement face à la situation de 1992. Aprés cela, le voila jusque dix ans en arriére qui dénoncait le parti RCD pourquoi etait-il l’allié des militaires ? Depuis 1992, le voila s’alliant avec l’aile la plus conservatrice et la plus anti-lkabyle, celle du clan du baathiste Mehri, du Hamrouche le modére et ensuite de Bouteftafa et son bras droit Zerhouni. C’est deux derniers sont responsables de l’assassinats de nos 150 jeunes et plus de 5000 blesses dont certains handicapés a vie. Dda Lhoucine ne trouve rien de choquant et d’immorale quant à s’asocier avec ceux et celles qui nous vouent une haine sans borne. Qu’attendra t-il des Kabyles demain maintenant ?

  4. « Boussouf, un criminel assoiffé de sang », disait Ben Bella. Extraits de l’entretien de Bélaïd Abane avec Ahmed Ben Bella, le 22 juillet 1999

    KalimaDZ ,le 20 mars 2012, http://lanationdz.com/2012/03/20/ben-bella-boussouf-un-criminel-assoiffe-de-sang/
    Ben Bella parlant de ses frères d’armes :
    – Sur Abdelhafid Boussouf : «Boussouf, un criminel assoiffé de sang. C’est le Beria de la Révolution. C’est lui l’assassin de Abane. Mais sans l’aval de Krim, Abane Ramdane n’aurait pas été assassiné. Boussouf est le plus grand criminel de notre Révolution. Il a fait assassiner 3000 djounoud à la base de Khemissat, au Maroc. A l’indépendance, il était venu me rendre visite à la Présidence, je l’ai chassé et sommé de quitter le pays. Ce qu’il a fait. Il n’est revenu qu’après le 19 juin.»
    – Sur Ali Kafi et ses attaques contre Abane : «C’est une infamie (…) Ali Kafi, hachak, est saoul à partir de 10 heures du matin. C’est aussi un qmardji (flambeur). Il a perdu 2 millions de francs au casino de Divonne-les-Bains et on se demande d’où il a pu sortir une telle somme. Ce n’est pas un comportement révolutionnaire. Parler de Abane est un non-sens de sa part car ce n’est ni la même stature, ni le même niveau de responsabilité. Win yaâraf Ramdane ? Où a-t-il connu Ramdane ? (…) Et dire que cet individu a été à la tête de l’Etat algérien ! Savez-vous que c’est lui qui a trahi Zighout Youcef ? C’est lui qui l’a donné aux Français…»
    – Sur les 3 B : «Ils portent une énorme responsabilité dans toutes les dérives de la Révolution et même celles qu’a connu, par la suite, l’Algérie indépendante. Dans toutes ces dérives, je ne peux pas trop charger Krim, même dans l’affaire Abane.»
    – Sur Bentobbal : «Voilà un homme qui n’a rien apporté à la Révolution. Elle aurait pu s’en passer ça n’aurait rien changé, ou peut-être qu’elle se serait mieux portée.»
    – Sur Mohamed Boudiaf : «Je m’étonne qu’on considère Boudiaf comme le père de la Révolution. C’est inexact. Alors que Mahsas (le recruteur de Boudiaf, ndlr) a joué un rôle plus important.»
    – Sur Abdenour Ali Yahia : «Un homme très courageux, pur et honnête. J’ai beaucoup apprécié son rôle en tant que conseiller politique auprès du colonel Mohand Oulhadj, au moment où je négociais avec le FFS.»
    – Sur les négociations avec le FFS : «Les officiers accompagnant le colonel Oulhadj étaient si nombreux que j’ai été amené à les faire asseoir par terre, dans les jardins du Palais d’été. Certains m’ont traité de dictateur. Alors je leur ai répondu : est-ce que vous connaissez un dictateur qui s’assoit par terre pour encaisser des insultes ? Ils ont, sans doute, apprécié ma boutade puisque quelques jours après, tout était rentré dans l’ordre et le colonel Oulhadj et ses hommes ont rejoint l’ANP pour aller défendre le territoire national à la frontière algéro-marocaine. En fait, ce qui a décidé Oulhadj à se séparer d’Aït Ahmed, ce sont les contacts que ce dernier entretenait avec le palais royal alors que nous étions en guerre contre le Maroc. Il existe (en effet) des liens familiaux entre Hocine et l’entourage du roi. L’une de ses sœurs était mariée à un proche de Allal El Fassi, le leader de l’Istiqlal.»
    – Sur Hocine Aït Ahmed : «Nous sommes très proches l’un de l’autre même si, parfois, il y a eu des différends assez graves. Nous avons vécu de grands moments ensemble, des moments souvent assez cocasses. Personne ne peut nous séparer. Hocine et moi on s’aime (n’thabou) comme des frères. C’est sur mon conseil que Abdelaziz Bouteflika a fait envoyer un mot gentil et un bouquet de fleurs à Hocine, lors de sa convalescence en Suisse à la suite de son surmenage dû à la campagne présidentielle, en 1999. J’ai dit à Abdelaziz que s’il y a un seul homme politique à honorer dans notre pays, c’est bien Hocine Aït Ahmed. C’est un historique. Si quelqu’un doit jouer un rôle majeur dans les institutions de l’Etat algérien, c’est Aït Ahmed. Je lui ai demandé de lui donner un poste très important. Si on doit impliquer un parti politique dans les affaires de l’Etat, c’est au FFS qu’il faut faire appel et non au RCD, qui n’est pas représentatif. Je suis désolé de vous le dire, mais le RCD a été concocté dans une officine, créé par le biais d’Aboubakr Belkaïd et de Larbi Belkheir.»
    – Sur Mohamed Khider : «C’est un homme sincère, un homme de bien et un grand patriote. Son assassinat a causé une grande perte pour l’Algérie.»
    – Sur les oulémas : «Ils n’étaient pas pour la Révolution (…) ni pour l’indépendance. Cheikh El Ibrahimi nous avait fait part d’un plan qu’il voulait proposer aux Français. Ce plan prévoyait l’indépendance de l’Algérie pour… 2034.»

  5. Le FFS de meiux en mieux.

    Un islamiste tête de liste du FFS

    Les mécontents évincés de la liste du FFS à Béjaïa se sont réveillés, hier matin, avec une gueule de bois. En effet, la liste arrêtée par la direction nationale, concernant la wilaya de Béjaïa, a assommé plus d’un ! et pour cause, selon des informations émanant de ce même parti, la tête de liste choisie par cette direction, un professeur d’économie à l’université de Sétif, serait un ex-militant du FIS dissous. D’autres critiques fusent de partout, concernant cette liste de la discorde. Les militants ont été surpris d’apprendre que des noms ayant déserté les structures locales, sections et fédération, depuis des années, ont été retenus, mettant les mécontents écartés et bons nombres de militants dans une situation embarrassante. Au total, il y a eu 79 candidatures déposées, au niveau de l’instance nationale du FFS, pour une liste qui devra aligner 12 candidats et 6 suppléants qui auront comme tâche de se lancer dans une course pour douze sièges à la députation, le nombre retenu pour la wilaya de Béjaïa qui avait, auparavant, onze sièges. On ne sait pas encore qu’elle serait la réaction de militants et cadres non retenus sur cette liste, pendant la campagne et le jour des élections, sachant que bon nombre d’entre eux ont perçu cette éviction comme étant une campagne de «détabousation» du FFS, depuis son remplacement par l’actuel secrétaire national, Ali Laskri en l’occurrence.

  6. Sallaam Ailaikoume,

    Cela fait exactemment 50 ans que certains hauts fonctionnaires prennent la vessie pour des lanternes : ils prennent le peuple comme un peuple d’imbéciles et d’ignares. Ils ne font que mentir à eux-mêmes, car le peuple est mature, adulte et généreux. Quand un ministre nous crache encore sa diarrhee verbale : « le danger des fils de harkis », cela s’ajoute a la cacaphonie politique appliquee depuis 1962. Les petits harkis, tu le monde les connais, le peuple leur a pardonné, mais la grande harka qui occupe de hautes fonctions, qui a été debusquee par Mellouk Benyoucef, avec un dossier avec des preuves a l’appui, que ce Ministre passe sous silence. Meme des Moudjahidines et les Presidents (Zeroual, Boutef, etc…) se sont derobes comme des lapins de leurs responsabilites, face a la verite, face a l’histoire, face au peuple algerien digne et fier. Si Mellouk va encore fouiller dans le passe et la famille de ce Ministre, il va trouver la harka de haut calibre. Pour plus de preuves, et ce n’est pas un mensonge, voir la video de Mellouk.

    http://www.youtube.com/watch?v=0KU22Va9EnA

    Merci Mellouk et que Dieu vous benisse. Des hommes comme vous, courageux, l’Algerie en a fort besoin, car le peuple est fatigue de cette machine de mensonges.
    Vive Mellouk !

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