Tizi Ouzou – Rebondissement dans l’affaire de l’assassinat de l’officier de police : Six suspects arrêtés et protestation des habitants d’Amechtras

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Police algérienne
Police algérienne

SOCIÉTÉ (Tamurt) – En effet, les habitants d’Amechtras ont observé aujourd’hui un sit-in devant le tribunal de Tizi-Wezzu (centre-ville) pour dénoncer l’arrestation « arbitraire » de sept de leurs concitoyens par les services de police. Ces personnes arrêtées et toutes originaires d’Amechtras-centre sont : A.S, R.B, B.N, A.T, B.M, O.Y et I.A.

La genèse de cette affaire qui est encore loin d’être élucidée remonte à la soirée du 02 avril dernier quand les nommés A.S et R.B, chacun à bord de son camion, se sont dirigés vers l’oued-Sébaou, aux alentours du Pont de Bougie, pour effectuer un chargement de sable. Notons au passage que cette activité sans autorisation exceptionnelle est prohibée et, par conséquent, toute personne passant outre la
réglementation encoure une peine d’emprisonnement et une amende. Il se trouve qu’au moment où les deux hommes viennent de charger leurs camions, une patrouille de police arrive sur les lieux. Un flagrant délit. Plus grave encore ! Le nommé A.S n’a pas son permis « C », appelé communément permis poids lourd. Donc, il a encore une double sanction. Hélas, à la vue de la patrouille de police, les deux hommes ont perdu leur sang-froid. En effet, au lieu de rester sur place et tenter de justifier leur présence sur les lieux en ce moment aux policiers, les deux camionneurs ont pris la fuite à pied laissant sur les lieux leurs véhicules chargés de sable. Il faisait sombre pour que les policiers soient tentés par une poursuite. Avec les camions laissés sur place d’où le relèvement des numéros d’immatriculation, les services de sécurités savaient que l’arrestation du propriétaire ou des propriétaires, donc des deux chauffeurs fuyards, n’était qu’un jeu d’enfant.

Dans la soirée même, A.S et R.B sont rentrés chez-eux. Le lendemain matin des policiers se sont déplacés sur les lieux où étaient laissés les deux engins dans le but évident de les récupérer et suivre ensuite la procédure légale. C’est au cours de la matinée du 03 avril que les trois malheureux policiers ont été ciblés par un attentat terroriste, et ce, sur la RN72, à proximité de la station d’épuration laquelle se trouve non loin du Pont de Bougie. Y a-t-il un lien entre la présence de ces camions dans l’oued-Sébaou et l’attentat terroriste qui a coûté la vie à l’officier de police ? L’enquête policière finit en tout cas par aboutir en date du 05 de ce mois, soit deux jours après l’attentat, à l’arrestation des deux chauffeurs fuyards et des cinq autres personnes. L’enquête révéla également que c’est B.N le propriétaire des deux camions.

Donc, A.S et R.B n’étaient que des employés payés comme conducteurs. Aussi, suite à ces arrestations, la population d’Amechtras répartie à travers trois villages se mobilisa pour crier et témoigner que les mis en cause n’avaient aucun lien avec le terrorisme et sont même connus « comme de paisibles et honnêtes citoyens ». Le soutien commença d’abord par se traduire par une pétition signée par les citoyens et même par les responsables de l’APC d’Amechtras, selon M. Makhlouf Ighobriouène, premier vice président de l’APC et président du comité inter-villages d’Amechtras. En se confiant à Tamurt, notre interlocuteur a souligné que « dans cette regrettable affaire, les deux chauffeurs étaient au mauvais endroit et au mauvais moment, et, par conséquent, sont victimes de mauvaises circonstances ».

Aussi, le sit-in organisé aujourd’hui par les habitants d’Amechtras devant le tribunal se veut comme « un appel aux autorités qu’elles sont sur une mauvaise piste en arrêtant les sept personnes d’Amechtras dans le cadre de la recherche des auteurs de l’attentat du 03 avril dans la matinée aux abords du Pont de Bougie.

Nos lecteurs doivent savoir cependant que l’arrestation de cinq personnes ne signifie pas que le dossier de cette affaire est clos, c’est-à-dire que leur inculpation est définitive. Les policiers doivent certainement approfondir leurs investigations lesquelles finiront par prouver l’innocence ou la culpabilité des mis en cause. Ce n’est qu’une question de temps. De cette affaire, un enseignement doit être également pris : la fuite devant des policiers ou des gendarmes, surtout en ces temps incertains, ne peut en aucun cas servir son sujet. Ce conseil est destiné à celles et ceux n’ayant pas commis un crime de lèse-majesté naturellement.

Said Tissegouine pour Tamurt

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