M. Amar Bouacha, président du Mouvement El Infitah : Pour M. Amar Bouacha « Dieu ne parle qu’arabe »

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ALGÉRIE (Tamurt) – Pour le président du MEI, la politique adoptée jusqu’à présent par l’Etat algérien vis-à-vis des prisonniers laquelle « consiste à les nourrir et à les engraisser aux frais du contribuable est loin d’être juste ». M. Bouacha a exprimé sa pensée et son projet vis-à-vis de la population carcérale après qu’il eut dénoncé la construction récente par le ministère de la justice d’une trentaine de pénitenciers à travers le territoire algérien.

Sur le même chapitre, l’orateur a affirmé qu’en cas de son admission à l’hémicycle Zirout Youcef, ces pénitenciers seront détruits et les espaces sur lesquels ils ont été implantés seront utilisés à accueillir des entreprises de production. Agissant dans le cadre de la campagne électorale, le président du MEI a abordé, à l’instar de ses concurrents, plusieurs volets. L’homme qui s’est proposé à propulser l’Algérie sur la scène des « Grands » a commencé par présenter son parti lequel a obtenu son agrément il y a à peine quelques mois de cela comme « présent à travers l’ensemble des wilayas de pays et à l’étranger, présent également aux Etats-Unis d’Amérique et en France ».

Quant aux adhérents du MEI, « leur âge varie entre 25 et 60 ans et tous sont universitaires, chercheurs et savants aussi bien ici en Algérie qu’à l’étranger ». M. Bouacha présente sa propre personne comme détentrice de deux magisters et un doctorat. Le titre de doctorat est obtenu dans le droit international. Après cette présentation à faire tomber « raide mort » de jalousie les plus grands experts et savants du monde entier, le président du MEI s’est attelé à critiquer la politique du pouvoir mise en application depuis 1962 et « démontrer » ainsi les raisons de l’échec. C’est pourquoi, M. Bouacha a plaidé pour la mise à l’écart des partisans de la gérontocratie l’oligarchie pour être remplacés par des jeunes et partisans de l’alternance au pouvoir. Bien sûr, l’orateur, faisant alterner le français et l’arabe, n’a pas manqué de relever que la Kabylie a joué un rôle très important durant la guerre de libération nationale et les faits d’armes des Kabyles sont connus de toutes et de tous. De même, le président du MEI a souligné que les Kabyles, de par leur bravoure et leur amour pour l’islam, ont réimplanté les zaouias dans les montagnes du Djurdjura après que les conquérants étrangers, Français notamment, les eurent obligés à les démanteler des plaines ».

L’orateur a ensuite affirmé qu’après la conquête, et pour assurer toujours sa suprématie sur les Algériens, la France a essayé de les diviser en créant des sentiments régionaux et racistes dans leurs esprits (esprits des Algériens). Se voulant plus explicite, l’orateur dira que c’est toujours cette France qui était à l’origine de cette idée des autonomies des régions dont celle de la Kabylie.

Poursuivant son discours sur l’autonomie, M. Bouache déclare cette fois-ci que « ce sont les Juifs américains qui sont derrière le plan des autonomies des régions d’Algérie ». « Selon leurs calculs initiaux, assure le président du MEI, il était question de pousser les régions chaouie et kabyle a demander, chacune, son autonomie. « Après avoir constaté, continue l’homme qui s’est présenté Docteur en droit international, la non rentabilité de la politique d’encouragement de la Kabylie à exiger son autonomie, les Américains ont fini par l’abandonner pour se consacrer au Sud ». Pour M. Bouacha, les Américains ont abandonné le projet d’autonomie de la Kabylie après avoir constaté que celle-ci (Kabylie) est pauvre ».

« Oui, continue l’orateur qui donne l’apparence d’un coq se mettant debout sur son ergot, il n’y a sur le sol de Kabylie que ravines et rocailles et quelques glands. Hormis cela, c’est un sol qui ne donne aucune autre richesse ». « C’est le pétrole qui fait vivre les Algériens parmi eux les kabyles », ajoute encore M. Bouacha avant de déclarer encore que « c’est dans le cadre des convoitises de notre pétrole que les Américains ont créé le mouvement Azawad ». Après avoir jugé « bon la leçon de géopolitique et de géostratégie », le président du MEI revient à la critique des dirigeants algériens. L’orateur les accusés d’être non seulement des égoïstes et des égocentriques mais aussi des incompétents de la gestion. Pour prouver leur « incompétence », M. Bouacha décide de revenir sur la victoire du FIS en décembre 1991. « Ils (les dirigeants) ont interrompu le processus électoral sans avoir réfléchi au préalable à la solution à trouver. Ils n’avaient fait aucune étude dans ce sens », souligne-t-il après avoir justifié la victoire du FIS à l’issue de ce premier tour par le fait que le FLN n’avait rien fait pour le peuple. Quant à l’égoïsme et l’égocentrisme des « accusés », M. Bouicha le « prouvera » par le refus catégorique de prendre en considération les solutions proposées par le MEI pour faire sortir le pays de la crise de peur « de céder leur place ». L’orateur ne ratera pas, par conséquent, sa présence à Tizi-Ouzou pour parler des propositions de son parti. Ainsi, en ce qui concerne le redressement de l’économie, le président du MEI a affirmé que son parti mobiliserait les compétences des chercheurs et savants algériens en activité à l’étranger. Il sera naturellement question de développer l’économie au-dehors des hydrocarbures et « d’autant plus, selon une expertise américaine récente, les puits de pétrole algériens arriveront à épuisement dans trente ans ». « Avec quoi, nous achèterions nos besoins nationaux dont le pétrole si nous nous mettions pas dès maintenant à développer les autres secteurs d’activité ? », s’est interrogé le président du MEI.

S’agissant des langues et de l’identité nationale, M. Bouacha dira : « L’arabe, langue nationale et officielle, tamazight, langue nationale et l’islam ». Pour la recherche scientifique, l’orateur penchera pour les langues étrangères. Cependant, M. Bouacha montrera son penchant et sa faiblesse pour la langue arabe et l’islam. Dans ce contexte précis, il citera une anecdote des plus inénarrables. La voici : « Lors d’un meeting que j’ai animé dernièrement à Béjaia où j’ai mis l’accent sur la valeur de l’arabe et l’islam, un jeune intervenant m’a demandé : « Donc, après la mort, on ne pourra pas parler avec Dieu en tamazight ? ». Je lui ai répondu qu’effectivement, que dans l’au-delà on parlera en arabe avec Dieu car c’est la langue du Coran ». Pour ne pas frustrer l’assistance, M. Bouacha dira cependant que tamazight est à présent langue nationale. « Personne ne peut interdire son étude à ceux qui veulent l’étudier. S’agissant enfin des élections du dix mai, le président du MEI voit deux options dans le cas où il n’y aura pas de participation où tout simplement sera faible. La première : il y aura une fraude et les choses resteront dans leur état actuel. Deux : il y aura une guerre civile. Toutefois, M. Bouicha ne désespère pas pour autant. En effet, il affirmé que « grâce à Dieu d’abord, le président de la république, M. Abdelaziz Bouteflika, ensuite, ces élections prochaines seront l’occasion d’un changement ». L’orateur ne manquera pas également cette occasion pour souligner que M. Abdelaziz Bouteflika est partisan du remplacement des dirigeants actuels « trop vieux » par les jeunes et la mise à fin du système oligarque. « Aidez-nous donc pour réussir ce changement ! », déclare M. Bouacha en guise de fin de son meeting.

Addenda :

Même le pire des islamistes n’a, jusqu’à présent, prononcé des fadaises et fariboles aussi grandioses que celles prononcées aujourd’hui par M. Bouacha qui, au regard de ses diplômes, a fait pourtant l’école de la rationalité. En effet, d’après le président du MEI, c’est « sûr et certain », la vie existe après la mort. Pire encore : Il décrète Dieu comme « monolingue ». La seule langue de communication admise avec Dieu est l’arabe. Mon Dieu ! Où est-ce que M. Bouacha est allé apprendre de telles âneries ?

S’agissant du président de la république, M. Abdelaziz Bouteflika, M. Bouacha le décrète « adjoint de Dieu ». Comment s’étonnerait-on que le Haut Commandement du Département du Renseignement et de la Sécurité fauche l’herbe sous les pieds des individus comme M. Amar Bouacha ? Il nous semble inutile de continuer à relever toutes les erreurs et tous les égarements du président du MEI. En effet, un homme qui affirme que le sol de Kabylie ne produit que des glands et que le projet de l’autonomie de la Kabylie est l’œuvre des Juifs américains et non des braves et vaillants militants du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) est dans le besoin urgent de bénéficier d’une solide cure psychanalytique. Ceci sans à considérer ses convictions concernant l’existence de la vie après la mort et, surtout, l’obligation pour le défunt de parler en arabe avec Dieu. Si vraiment M. Amar Bouacha est saint d’esprit, il ferait mieux de retourner à l’université pour apprendre cette fois-ci les sciences politiques.

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