« Eléments pour Décrypter le Vide Epistémologique de l’Afrique du Nord »

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Le professeur Vermondo Brugnatelli
Le professeur Vermondo Brugnatelli

CULTURE (Tamurt) – Auteur de nombreux essais sur la linguistique et la littérature comparée berbères, Le professeur Vermondo Brugnatelli travaille actuellement sur l’édition des textes berbères médiévaux qu’il a découverts lui-même, il y deux années de cela dans un manuscrit originaire de la Libye.

Il est également président de l’Association Culturelle Berbère, créée à Milan, et militant du Mouvement fédéraliste européen. Sur la toile internet, il a été l’un des promoteurs de l’édition de Wikipedia en langue berbère. Afin de contribuer à mieux faire connaitre ses réflexions auprès du public francophone, notamment ceux qui n’ont pas eu accès à ses écrits dans la langue italienne, nous proposons ici une traduction en langue française d’un de ses textes du type synthèse ditactique, où il tente de déconstruire un mythe qui perdure depuis des siècles, relatif à la catégorisation sociolinguistique des Nord-Africains dans ce qu’on continue toujours d’appeler “Monde arabe”.

Bien que ce texte ait été rédigé il y a presque 3 ans de cela, i.e., bien avant les grands bouleversements sociopolitiques qu’a connus récemment l’Afrique du Nord, depuis notamment la fin de l’année 2010, improprement dénommés par “Printemps arabe”, ce texte s’avère toujours d’une impressionante actualité et peut constituer de ce fait une très bonne introduction à la dichotomie arabe/berbère. Ce texte s’adressant notamment à ceux qui souhaitent se faire une idée rigoureuse sur les éléments sociopolitiques de l’Afrique du Nord, prérequis indispensables pour initier l’étude de la langue et la littérature nord-africaine, expurgée de toute altération idéologique inconvenante.

1. African = Black ?

Black Athena, “Athéna noire” est le titre qu’en 1987 Martin Bernal donna à un livre, destiné à susciter un débat, dans lequel il se proposait de dénoncer le mythe eurocentrique de la civilisation classique, soulignant que la civilisation occidentale a une grande dette envers les civilisations les plus anciennes du Proche-Orient Ancien, en particulier ceux de l’Egypte et la Mésopotamie.
Le titre-choc découle de la prise de conscience (déjà très répandue dès l’Antiquité) de l’identification de la déesse grecque Athéna avec la déesse égyptienne Neith. Mon propos ne consiste aunement ici de discuter la validité de la thèse de Bernal.

Ce que je voudrais souligner en revanche, c’est la facilité avec laquelle cet auteur (et avec lui tous ceux qui étaient intervenus dans les débats autour de ce livre fortement controversé, qui étaient soit favorables soit opposés à ses positions) considérait « noir » comme synonyme de «africain». Ni les Égyptiens de l’Antiquité, ni les peuples de la Mésopotamie n’étaient en effet de peau « noir ». Et même tous les peuples d’Afrique du Nord de l’Egypte à l’Atlantique. Tout au plus, ils avaient des cheveux bruns et le teint qui se prétait facilement au bronzage, à l’instar d’ailleurs de tous les peuples autour de la Méditerranée. Mais le qualificatif « Black » est justement utilisé ici pour signifier « mélanodermie »: « negro » comme on dit en italien, et comme c’est un tabou aujourd’hui à le dire en anglais.

Aux États-Unis, comme vous le savez, chaque fois que vous voulez parler d’une personne de race noire, on évite de faire allusion directement à la couleur de sa peau, et nous utilisons le terme «Africain». De cette manière, cependant, on «force» quelque peu le sens littéral du mot, en faisant coincider l’ »africanité » avec une caractéristique donnée que possèdent seulement les peuples de l’Afrique au sud du Sahara (la pigmentation foncée de la peau), et on escamote ainsi dans l’ombre une grande partie du continent, dans la mesure où nous savons, au moins depuis le néolithique, cette région est peuplée de gens de peau blanche. L’exemple choisi pour illustrer mon propos est pour ainsi dire symptomatique d’une grave lacune dans la représentation du monde par la culture actuellement dite «occidentale».

Les Nord-Africains sont-ils des Africains ou non ? Bien qu’il s’agisse d’une question triviale, à laquelle pourtant beaucoup, non seulement en Amérique, réponderaient certainement par non, tant l’habitude de ne considérer africain que ce qui est « noir » est profondément incrustée dans les réflexes de la pensée. Par ailleurs, j’ai été perplexe en apprenant de mes amis qu’aux États-Unis, on a meme refusé « gentilement » à des associations berbères leur demande de prendre part à des manifestations culturelles « africaines », motivant courtoisement leur refus en invoquant l’argument cité plus haut.

2. Nord Africains = Arabes ?

En fait, l’opinion commune qui, plus ou moins inconsciemment, accompagne implicitement cette incertitude sur le statut réel des Nord-Africains, est qu’ils sont «Arabes». Un avis d’autant plus conforté par le fait que de nos jours les langues les plus parlées en Afrique du Nord sont en effet des dialectes arabes. Et le terme consacré avec lequel il est de coutume d’appeler cette partie du monde, « Maghreb » est un mot arabe qui signifie « l’ouest » et indique l’extrémité ouest d’un monde qui a son centre ailleurs. Il en résulte ainsi l’expression ambiguë «arabo-berbère», qui est improprement utilisée dans de nombreux manuels et encyclopédies pour définir « ethniquement » la population de ces pays. Alors, à l’adresse de celui qui fait observer que les Nord-Africains sont d’abord des Africains, on lui objecte qu’étant «arabo-berbères », ils doivent etre par conséquent considérés comme une population allogène et donc, elle ne s’est établie dans ces régions qu’à des époques plus ou moins récentes. Cela relève en fin de compte d’un court-circuit mental qui ne prend en considération qu’une composante fortement minoritaire (les Arabes n’ont en effet jamais peuplé massivement l’Afrique du Nord), mais qui permet dès lors de continuer à employer l’adjectif « africain » comme un substitut commode pour éviter des termes appropriés, plus directs, pour nommer les Noirs.

Qu’est-ce qu’un «arabe»? De toute évidence, c’est un habitant des régions de l’Arabie et ses contrées voisines. Ainsi par exemple, un «Asiatique» (même de l’Asie occidentale), ne saurait certainement pas etre un Africain ! La civilisation de l’Egypte ancienne n’était évidemment pas arabe, et n’étaient Arabes ni Massinissa et Jugurtha, ou saint Augustin ou Apulée et beaucoup d’autres Nord-africains qui furent connus depuis l’antiquité. A l’époque où le roi d’Afrique du Nord – Plus exactement maurétanienne, i.e. marocaine – Juba II était un modèle de culture raffinée, les habitants du désert d’Arabie vivaient comme des sauvages, à la marge de la civilisation du monde antique.

3. Un vide épistemologique

Cette sorte de nébuleuse qui entoure l’Afrique du Nord, que peu de gens arrivent à saisir comme un monde à part anthropologiquement et culturellement, constitue un véritable «trou» épistémologique, d’autant plus préjudiciable que nous n’y voyons que ce que nous sommes volontairement disposés à « voir ». C’est-à-dire ce que nous sommes capables de classer dans nos propres catégories. Et si daventure une catégorie « Afrique du Nord » n’existe pas dans notre perception, pour traiter des populations de cette partie du monde, nous sommes amenés à en référer, usant des raccourcis tortueux et biais tordus, qui déforment irrémédiablement la perception de la réalité, à d’autres catégories tout à fait inappropriées qui, il s’en suit, rendent la compréhension rigoureuse de l’objet de notre étude vraiment hypothétique sinon carrément inacessisble.

Ainsi, en parlant de l’Afrique du Nord/Maghreb, on ne peut s’empecher de penser aux Arabes, y compris tous les «Arabophones». Mais les Nord-africains ne sont certainement pas arabes, ceux qui parlent encore le berbère, demeurent pour ainsi dire un objet mystérieux, suscepibles des représentations les plus fantésistes. Ce qui fait que d’une part ces Berbères constituent une attraction de prédilection pour l’industrie du tourisme. Ainsi, les Berbères ne sont perçus au mieux que comme une marque d’exotisme: « Par ici touristes, nous vous emmenerons dans des endroits vraiment sauvages: pensez que dans ces contrées là il existe encore des Berères… ». Ne parlons pas encore des plus exploités parmi eux, du fait qu’ils suscitent bien d’images mythiques et héroïques: Les Touaregs, dont l’évocation du nom ou de leur culture constitue également une source inépuisable d’approvisionnement en marques d’automobile et de moto …

D’un autre côté cependant, les Berbères sont les «mauvaise conscience» des Arabes (et Arabisés): leur survie jusqu’à aujourd’hui est à meme de raviver la réalité d’une invasion et d’une conquête, et l’existence d’une civilisation bien plus ancienne que celle arabo-islamique que l’establishment des divers pays cherche à imposer comme la seule véritablement nationale. D’où les réactions de rejet allant de la negation pure est simple jusqu’à l’éradication de l’existence meme des Berbères (comme en Tunisie, où peu de gens savent qu’ils ont des compatriotes locuteurs natifs d’une langue différente de l’arabe) et à la vraie persécution (ainsi durant longtemps, en Algérie et au Maroc, le berbère et les Berbères souffrent encore de beaucoup de discriminations).

4. Causes

Il n’est pas facile à expliquer comment est-on arrivé à cette situation, ceci dépend d’un certain nombre de facteurs dont les racines remontent à très loin. Il suffit de penser que dans les temps anciens, les rois de la Numidie déjà flanquaient à leur langue le punique et ne dédaignaient nullement à apprendre et à utiliser le latin et le grec. Parmi les cas les plus récents, nous devons rappeler d’une part les pressions de la politique d’arabisation menée par la puissance coloniale française, qui disseminait des « bureaux arabes » y compris dans des territoires où la berbérophonie est demurée très compacte (on sait que Napoléon III rêvait de devenir le chef d’un royaume « arabe » s’étendant de l’Afrique du Nord jusqu’aux confins de la Syrie), et d’autre part, le panarabisme de Nasser, qui s’identifiait comme un modèle de réussite dans tout le monde arabo-islamique à l’époque où les pays d’Afrique du Nord accédaient à l’indépendance. A cela s’ajoute le statut spécial que l’Islam donne à la langue arabe, la «langue de la révélation » (et théologiquement, comme étant la vraie et effective « langue de Dieu »). En conséquence, aujourd’hui les Nord-Africains qui ont adopté la langue arabe sont considérés logiquement appartenir au peuple arabe. Il s’agit en réalité d’un vrai phénomène d’assimilation linguistique et culturelle qui a duré pendant des siècles. Déjà au XIVe siècle Ibn Khaldoun rappelait:

« Les Beni-Ifren et les Houwara sont soumis à ces Arabes et les accompagnent dans leurs courses nomades; ils ont meme oublié la langue berbère au profit de celle de leurs maitres, desquels ils ont aussi adopté tous les caractères extérieurs.» (Histoire des Berbères, t. I, p.197).

Asummer une autre langue est un phénomène qui peut se produire dans l’histoire d’un peuple, mais faire coincider ce changement avec une abrogation pure et simple de sa propre identité d’origine est quelque chose de profond et d’inquiétant, voire troublant. Ainsi, par exemple, meme en Irlande d’aujourd’hui, il y a très peu de locuteurs qui utilisent encore l’ancienne langue indigène (l’irlandais), et la majorité écrasante parle anglais. Mais ceci n’a jamais entrainé les Irlandais d’etre tentés un jour de s’identifier aux Anglais! Je me souviens une fois en parlant avec un ami irlandais, je me suis laissé par inadvertance à prononcer l’expression «Archipel britannique» pour signifier brièvement l’Angleterre et l’Irlande: Il s’en fallut de peu, que mon ami me refusat meme le salut !

Il s’agit par conséquent d’un problème épineux qui est lié à cette vision déformée de soi et la question linguistique. Depuis l’indépendance de ces pays, plusieurs campagnes d’ « arabisation » furent en effet menées à la hussarde afin de substituer l’arabe à la langue laissée par la puissance coloniale. Un demi siècle après, ces campagnes d’arabisation ne sont pas pretes de terminer. Apparemment, la population n’est pas suffisamment « arabisée ». Il semble tout de meme étrange qu’un peuple ne parvienne pas en un demi siècle à « ré-apprendre » sa propre langue en disposant de tous les moyens logistiques de « son » Etat, si celle-ci était vraiment « sa » langue. Le fait est que la langue parlée dans les pays d’Afrique du Nord d’aujourd’hui est très différente de la variété formelle utilisée comme un modèle par les institutions. Ainsi, dans les constitutions de ces pays d’Afrique du Nord, vous ne trouverez pas des articles du type « La langue officielle de l’Algérie est l’algérien» ou «La langue officielle du Maroc est le marocain ». On y lit seulement en revanche : « La langue officielle est l’arabe», c’est à dire la langue d’un autre peuple vivant dans un autre continent ! Peu de gens ont été clairvoyants pour remarquer ce problème. Un grand intellectuel algérien Kateb Yacine, a résumé la question ainsi: «Si nous sommes déjà arabes, pourquoi nous arabiser? Et si nous ne sommes pas arabes, pourquoi nous arabiser? ».

5. La quete identitaire

Une certaine responsabilité de cet état de faits est à imputer aux Européens. Volontairement ou non, c’est de nous que les pays d’Afrique du Nord puisent de nombreux concepts et les catégories d’interprétation de la réalité contemporaine. Et l’absence, dans la culture européenne, d’un cadre conceptuel autonome spécifiquement dédié à cette partie du monde indépendant, ne leur facilite guère leur recherche identitaire, quand celui-ci ne la rend pas encore bien plus laborieuse.
Le thème de l’identité est en fait très récurrent dans les pays d’Afrique du Nord. Nous les regardons, nous ne les “voyons” pas pour ce qu’ils sont, mais seulement comme une émanation d’un autre monde. Lorsque les Marocains, dont le pays est appelé Al-Maghreb al-Aqsa (soit littéralement « l’Extrème Occident » : en fait il est en Afrique du Nord et à l’ouest par rapport à l’Italie), se voient pourtant répertoriés comme «Orientaux», il n’est pas surprenant qu’ils puissent se poser la question « Mais qui sommes-nous? ». Un risque qui a été rapporté par beaucoup est que, en l’absence de réponses sur leur origine ethnique et leur langue, parce qu’ils ne peuvent pas objectivement se définir comme «arabes» et personne ne sait ce que signifie «Nord Africains », ils finissent par trouver une identité-refuge dans la composante religieuse: « Si en tant qu’Arabes, nous ne sommes pas crédibles, en revanche nous sommes des musulmans, ça c’est certain !» Et le zèle religieux qui émerge souvent dans le but de souligner cette appartenance, s’il est malintentionné, il peut, de nos jours, s’en saisir pour l’exploiter et la mettre au profit des extrémistes ou pire encore.

Il ne serait pas hasardeux de parler d’une aliénation effective induite: Tels que nous les voyons nous, ainsi qu’ils ont tendance à se regarder eux-memes. La référence aux réalités externes (car telle n’est pas seulement une culture européenne, mais aussi nord aricaine) est un sérieux handicap pour le développement de ces pays, car cela conduit à avoir des modèles exogènes, d’ailleurs largement mythifiés, puis reproduits sans esprit critique et d’une manière stéréotypée. Deux exemples parmi tant d’autres: d’une part, toujours la religion. La religion islamique est en effet de plus en plus imitée et suivie selon une interprétation « Saoudienne », un caractère beaucoup plus rigide et intolérant des pratiques religieuses traditionnelles de l’Afrique du Nord, avec l’abandon et parfois une condamnation zélée de plusieurs comportements et pratiques indigènes ; et d’autre part, l’écrit: pendant des siècles en Afrique du Nord la langue arabe a été écrite selon une tradition scripturale propre : ce style est connu comme « Maghribi », qui, aujourd’hui, n’est plus utilisé ou enseigné dans les écoles, à tel point que les nombreux documents importants pour l’histoire de ces régions ne sont hélas accessibles qu’aux spécialistes.

6. Le role de l’université

A défaut de reconnaître la spécificité de l’Afrique du Nord, qui nous permet de l’accoster seulement à travers la «médiation» des autres langues et cultures a de graves répercussions dans le cadre scientifique et accadémique. En vertu de la correspondance indiscutable Afrique du Nord = (partie du) monde arabe, un chercheur italien qui souhaite enquêter sur l’histoire contemporaine de l’Afrique du Nord et de sa culture se trouve automatiquement orienté vers un cursus «arabistique » qui touche principalement à l’étude laborieuse de l’arabe classique, les divers auteurs orientaux et que rarement seulement il se trouve dirigé vers un cursus et des programmes d’étude et de recherche axés spécifiquement sur le domaine de l’Afrique du Nord proprement dite et uniquement celle-là. Aucun État en Afrique du Nord, à ma connaissance, n’offre des bourses d’études pour les langues locales, et même en Europe, les quelques départements, instituts et quelques centres d’études consacrés à l’Afrique du Nord sont maintenus comme un domaine réservé à très peu de spécialistes, comme s’il s’agissait d’une curiosité scientifique érudite de langues et cultures de l’antiquité ancienne ou des terres lointaines, définitivement perdues.

Mais, il s’agit de l’Afrique du Nord, située juste en face de nos côtes: en vol aujourd’hui, accessible en l’espace d’une heure, et déjà meme à l’antiquité, Caton pouvait facilement obtenir des figues fraîches de Carthage afin de démontrer la proximité effectives de ces territoires. Pourtant, les études de littérature moderne et contemporaine de nos voisins traitent presque exclusivement sur la production en français ou en arabe classiques : les langues de l’élite. Bien que la langue réellement parlée par le peuple, les langues de la plupart des textes de la littérature traditionnelle («populaire») ont été étudiés par un nombre très restreint de spécialistes. Comme si pour étudier la culture de l’Europe d’aujourd’hui, il faille d’abord former un certain nombre d’experts dans le latin médiéval et du droit canonique, laissant seulement un tout petit nombre de chercheurs l’occasion d’étudier et d’enquêter sur la langue et la littérature, française, italienne , etc.

En vérité, un champ d’étude axée sur l’Afrique du Nord comme cela existe déjà: c’est les soi-disant «antiquités libicoberbere »: l’étude d’une époque pour laquelle il est impensable de recourir au paradigme arabe. Avec cela, cependant, les Nord-Africains ne peuvent être vus que comme une pièce de musée: une réalité aujourd’hui totalement disparue, qui a cédé la place à la civilisation d’aujourd’hui, dite « arabo-berbère ». Et pour les temps modernes les études sont fragmentées selon des cadres divers, très spécifiques et souvent ne communiquant pas entre eux: la langue et la littérature berbère (celle qui devrait être la discipline la plus caractéristique, pour laquelle il existe un seul département dans toute l’Italie!), la langue et la littérature arabes (cours beaucoup plus répandus en Italie et à l’étranger, évidemment focalisés sur la langue «classique», que les Nord africains eux-meme éprouvent d’énormes difficultés à étudier), l’arabe dialectique (Le Cendrillon arabistique d’entre les disciplines, à laquelle on consacre également que quelques cours dans toute l’Italie), la littérature francophone, etc.

C’est pourquoi l’ouverture aujourd’hui d’un cours consacré aux langues et littératures d’Afrique du Nord dans son ensemble, le premier de son genre dans les universités italiennes, peut-être une première étape dans une nouvelle direction et il me semble utile de souligner explicitement.
Née du Lac Tritonien (en Afrique du Nord, près de Djerba), Athena – blanche par la peau, nous pouvons être sûrs – a été célébrée par les anciens peuples de la petite Syrte avec des affrontements entre les rituels guerriers vierges: les rites qui continuent de se répéter dans le XXe siècle, pratiquement inchangés, une oasis dans le désert libyen. Espérons que, la déesse de la sagesse éclaire les esprits de l’Académie et veiller à ce que désormais l’ »Afrique du Nord » puisse assumer de plus en plus une physionomie perceptible en tant que telle, sans nécessité de passer par d’autres mondes et d’autres cultures pour l’étudier.

Milan, le 1er Octobre 2009

Texte traduit de l’italien par Dr. Dahmen At Ali

Titre original de l’Auteur : “White Atena”, ovvero il vuoto epistemologico del Nordafrica.

Source :

http://www.brugnatelli.net/vermondo/didattica/bicocca/Nordafrica_e_Nordafricani2011.pdf

Bibliografie citée:

Martin Bernal, Atena nera. Le radici afroasiatiche della civiltà classica. Vol. I: l’invenzione dell’antica Grecia, 1785-985, Parma 1991 (London 1987).

Ibn Khadoun, Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l’Afrique septentrionale, trad. Baron de Slane, Paris, 1852-1856 (4 voll.).

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