Alors que Tabbou est déclaré « persona non grata » au meeting du 12 juillet : Le FFS face à son destin

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KABYLIE (Tamurt) – En effet, et dans un entretien accordé à un journaliste, Y. Benzatat, publié par Médiapart, ce cadre du FFS jette un véritable pavé dans la mare. Il confirme ainsi le deal, toujours caché, non assumé et « rejeté » par les instances du parti, passé entre le parti de Hocine Aït-Ahmed et le pouvoir en place pour la participation de ce dernier aux élections législatives.

Bouakouir, rappelons-le qui était candidat malheureux aux élections législatives en France, avoue ne pas avoir été au courant de ce rapprochement qu’il dénonce aujourd’hui alors que le parti vit sa crise la plus aiguë. Les artisans qui ont menés ces tractations sont désignés nommément. « Pour être transparent vis-à-vis de l’opinion publique, je dois avouer que j’ignorais tout du rapprochement entrepris sous l’instigation du chef de cabinet du Président, et des deux conseillers de ce dernier, l’ancien ministre Cherifi Mohand Amokrane et Salima Ghezali.

Je tiens aujourd’hui à le dire clairement : Mon élimination sur instruction la veille du scrutin, soutenue de l’intérieur de la direction, était liée au fait qu’en aucune manière, j’aurais pu cautionner ce qu’il faut bien appeler une compromission.

J’attends de ces personnes qu’elles sortent de leurs mutismes pour s’expliquer devant la base militante et l’opinion publique ». Cherifi et Ghozali, le feront-ils ?

Diront-ils qu’ils ont effectivement mené ces tractions ou nieront-ils ce qui vient d’être perçu comme un coup de massue qui tombe sur la tête du FFS, déjà sérieusement éclaboussé, lui, qui est aussi accusé de s’être démarqué de l’essence même de son existence ?

Rien ne l’indique à priori.
Ces révélations sont donc faites à quelques jours seulement du meeting qu’organiseront les frondeurs le 12 juillet (le lieu n’est pas encore connu, ndlr) à Tizi-Ouzou, rencontre considérée par les observateurs de la scène politique comme fatidique. Ce rendez-vous revêt en effet une importance capitale dans le sens où non seulement il est «un test de vérité», mais aussi et surtout pour l’objectif qui lui est assigné : « rendre au parti sa ligne originelle, radicale et pacifique».

Certaines choses, pour les appeler ainsi, et qui se passent au FFS, s’approchent non seulement du loufoque et du ludique, mais trahissent aussi un jeu « malsain » qui se déroule au niveau de ses hautes instances. Nous avons appris de sources proches du parti que la direction du FFS a saisi le ministère de l’intérieur pour qu’il interdise la réunion des contestataires de ce 12 juillet. Une première dans les annales de ce parti, qui a pourtant toujours défendu la liberté de réunion.

En plus, nous apprenons aussi que d’autres figures du parti comme Djamel Zenati, Ali Kerboua, ou encore Mustapha Bouhadef s’opposent à la participation de Karim Tabbou au meeting du 12, bien que ce dernier eût été parmi les premiers qui avaient chauffé la percussion de la contestation.

Il est à rappeler à juste titre que Tabbou et la direction de son parti jouent au chat et à la souris : le parti lui demande de remettre son mandat de député, Tabbou nargue les instances du FFS, à qui il demande dans ce cas de se retirer de l’Assemblée.

Le FFS se trouve aujourd’hui «à un tournant politique historique» de son existence. Ce feuilleton est loin de connaître son épilogue surtout que l’Algérie se dirige droit vers un autre rendez-vous électoral, les élections locales du mois de novembre.

Lounès O

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