6ème édition de la fête de la figue à Lemsella

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Figues kabyles
Figues kabyles

TIZI-OUZOU (Tamurt) –  Ce fruit consommé frais ou séché, a été à travers les siècles un important moyen de subsistance, non seulement pour les habitants des hautes montagnes, mais aussi pour ceux des plaines. En effet, remplir son grenier de figues sèches en prévision des temps de « disette » était une assurance, une sorte de sécurité alimentaire. Et pour cause, Mouloud Féraoun le disait si bien et fort à propos dans L’Anniversaire : « un merveilleux festin d’imma Thamer’rousth (ma mère figuier), plats du bon Dieu offerts pour tous et que tous doivent goûter».

De ce fruit partagé dans la communauté, le fils du pauvre dira également, « Parce que, cela il faut le dire, nous avons un très vif amour de la propriété : chacun mange jalousement ses poires, ses glands ou ses pommes de terre mais ses figues, non. C’est un don d’en haut qu’on ne peut refuser au pauvre».
Nommé communément lakhrif, ou tabekhsist, ce nom est synonyme de « régal » en Kabylie où de nos jours, avec la disparition graduelle des figueraies pour cause d’abandon et des effets des incendies, on n’hésite plus à le qualifier « Un fruit nommé désir ».

La figue a donc toujours occupé une place de choix sur l’échiquier économique du pays des Kabyles. Après l’olivier, le figuier est l’arbre le plus cultivé aux quatre coins de la Kabylie, à l’instar de tous les peuples de la méditerranée. Des familles entières, jusqu’à la fin des années 1980, vivaient de ce fruit.
Mais ces dernières années, avec les mutations économiques du pays, cet arbre est délaissé. Mais il occupe toujours une place hautement symbolique. La figue est très prisée par les consommateurs. Un kilo de figues coûte jusqu’à 300 dinars sur le marché. Les figues sèches (figues conservées) coûtent excessivement cher. Un kilogramme de première qualité coûte parfois plus de 800 dinars.
Certaines traditions liées à l’activité de la figueraie sont préservées jusqu’à nos jours. Dans le but de redorer le blason de cet arbre, l’association culturelle Tighilt, du village Lemsella, dans la localité d’Illoula Oumallou, 60 km à l’est de Tizi-Ouzou, dédie depuis 2007 une fête, une semaine durant, à la figue.
Avec des moyens dérisoires, cet événement culturel est devenu grand, au fil des éditions. Un programme riche est proposé chaque année. Plusieurs exposants viennent de nombreuses régions de la Kabylie. Plus de 40 qualités de figues sont exposés. La placette de village grouillait du monde à Lemsella, un très beau village cerné par des figuiers, des oliviers, des caroubiers, des rênes et d’autres végétations sauvages. C’est un écrin de verdure. Depuis une semaine, les artères de Lemsella, sont d’une propreté exceptionnelle, et abritent des expositions de différentes qualités de figues.

Le rôle que peut jouer, en outre, la figue dans l’épanouissement et l’essor économique locale, est inestimable. Malheureusement, l’arboriculture est négligée en Kabylie. Il est temps de relancer cette activité agricole qui faisait la fierté de notre région et qui nourrissait des villages entiers des siècles durant. Pour nos aïeux, l’arboriculture était une activité essentielle. Les arbres comme le figuier ou l’olivier, étaient presque vénérés.
Cependant, une bonne partie des figueraies a été décimée par les incendies ravageurs. Les caroubiers, un autre arbre important sur le plan économique, est aussi en voie de disparition en Kabylie. Qu’ont fait nos soi-disant élus pour préserver l’arboriculture en Kabylie. Rien !

Les jeunes du village Lemsella méritent d’être encouragés. Leur initiative est salutaire à plus d’un titre. Pour revenir au programme de la fête, on notera que le premier jour a été marqué par un spectacle de rue, suivi d’une visite des sites d’exposition et le premier tour de manivelle pour la réalisation d’un film en Tamazight. Le public aura droit aussi, en plus du marché de figues, à des expo-ventes de bijoux, de poterie et de robes kabyles avec la participation de plus de 30 exposants.
Des communications et conférences aussi importantes les unes que les autres seront animés par des spécialistes en la matière. Elles porteront sur l’agriculture de montagne, son rôle et son apport à l’économie locale. Citons aussi une exposition-dégustation en plus de la vente de figues fraîches et sèches et autres produits tel que le miel, l’huile d’olive, les fromages ainsi qu’une autre exposition-démonstration des procédés modernes de séchage des figues et une exposition-projection du palmarès du film amazigh.

Une autre activité similaire, mais thématique portera sur l’histoire, l’environnement, la culture, l’art plastique… Elle se tiendra avec la participation des associations culturelles d’Illoula, Etoile culturelle d’Akbou, Itran de Taqerbust, Horizons d’Akbou, Tagmat Ighil Ali et des artistes peintres… Les sujets s’articuleront autour des produits du terroir et leur valorisation. Et en sus, une importante activité culturelle et d’animation artistique marqueront cette manifestation. Ceci sans oublier le concours de la meilleure recette à base de figue.

Nadia Iflis

14 Commentaires

  1. Les figues ne sont pas exclusivement Kabyles, on en trouve à Jijel, Skikda, Annaba, Cherchell et sur toute la côte méditerranéenne. Les figues d’Algérie sont de qualité mauvaise, la preuve est qu’elles ne sont même pas répertoriées parmi les variétés existantes dans le monde, voir lien: http://nature.jardin.free.fr/arbre/ft_ficus_car.html
    Les meilleurs figues sont celles de la Turquie ( la ville d’ Aydın sur la mer d’Égée) et de la Grèce classées premiers producteurs dans le monde, puis celles de l’Italie, et du Portugal. Et malgré l’influence du froid d’Europe sur la côte méditerranéenne française, les variétés de la plaine de Soliès au nord est de Toulon, question qualité et goût, dépassent de très loin celles de la Kabylie.

  2. {{Il y’a une bonne variété de figuiers et chacun a son nom mais si le notre est appelé le figuier de Kabylie car il est bien spécifique. Le figuier kabyle est très connu pour être autogame se reproduisant par autofécondation donc qui n’a pas besoin d’agents externes pour accomplir ou assurer cette tâche donc évitant ainsi l’implantation des oeufs de larves. Le figuier kabyle est de loin meilleur que le reste des variétés que nous appelons chez-nous Adukar ou Laxrif Ahram…D’ailleurs nos petites filles l’appellaient de Laxrif du maquillage puisqu’il est tellement rouge est acide qu’il laissent les lêvres bien rouges lol.
    Ici à Tel-Aviv en Israël ou à Santa Catarina au Brésil,j’ai deux plantations de figuiers de toutes variétés uniquement kabyles originaires de Taqarvuzt,Icuqar(Sumam),At Jelil,Sam3un,Guinduz(At R-zine),Vuzegan et Amalu.

    Alors je vous conseille d’assister cette vidéo qui illustre bien la variété du figuier kabyle qui reste la meilleure au monde.
    http://www.youtube.com/watch?v=iWe7wplRX0o&feature=channel&list=UL

    Ham si Tel-Aviv…Vive la Kabylie libre e vive tout ce qui est kabyle!}}

  3. {{@Salim:
    Je suis sûr que vous ne serez pas censuré sur http://www.tamurt.info car,comme vous devez bien le savoir que le peuple kabyle a dans le sang la démocratie et la liberté puisque même son nom est Amazigh donc très attaché à la liberté et qui dit liberté celà vous dire tout. D’ailleurs si le peuple berbère était comme vous le pensez,il n’aurait pas accueilli à bras ouverts les pauvres arabes ses futurs traîtres. En parlant de la figue,il me semble que vous manquez de l’élément le plus important qu’est l’imagination,même s’il est très clair que le figuier kabyle est l’unique qui résiste à tous les climats et types de sols vu dans quelles conditions il pousse,qu’il fasse très froid ou très chaud,humide ou sec donc très adapté et se développe aussi bien dans les climats chauds subtropicaux ou tempérés. Le climat de Santa Catarina est subtropical humide . Les températures moyennes varient considérablement en fonction de l’emplacement:sont plus faibles dans les régions montagneuses (où il peut neiger en hiver) et plus élevées sur la côte, dans le sud-est et à l’ouest de Santa Catarina. Les précipitations sont bien réparties tout au long de l’année, atteignant une moyenne de 1.500 mm par an. Il faut bien lire avec plus d’attention ce que j’ai écrit auparavant au sujet du figuier kabyle qui est autogame donc n’a pas besoin d’agents pollinisateurs externes à savoir les blastophages comme le reste des autres variétés répertoriées comme vous n’avez pas céssé de le répéter. La figue kabyle est charnue à 95% avec une fine enveloppe ou écorce et mieleuse tandis que les autres sont charnues à 55% faute d’une pollinisation totale par les blastophages donc non mielleuses ce qui pousse les gens à les passer à la poêle en les frittant pour les consommer avec de la confiture ou du miel.
    Si vous n’êtes pas convaincu ou vous ne voulez pas comprendre,le mieux pour vous sera de consulter la chamelle de Mohamed qui fut sa conseillère lors de la décision du choix du lieu de l’édification de la première mosquée dont la forme d’ailleurs fut inspirée de la chamelle même puisqu’il voyait en elle une sainte plus que son troupeau de fidèles.

    Obs: Cliquez sur ce lien pour bien voir que la figue kabyle est répertoriée parmis les variétés: http://fr.wikipedia.org/wiki/Figue

    Ham si Tel-Aviv ta3zizt…Vive la Kabylie libre et indépendante!}}

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