Des militants de la base protestent à Ath-Laâziz (Tuβiret) – Le FFS peine à Tuβiret (Bouira)

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Ainsi, et après les multiples dissidences de plusieurs cadres du parti et notamment celles de l’ex-premier secrétaire du FFS, Karim Tabbou, l’on ajoute les voix contestataires des anciens responsables du secrétariat national, à l’image de Djamal Zenati, Mustapha Bouhadef, Ali Kerboua, Djoudi Mammeri, c’est désormais au tour de la base militante du FFS de passer à la dénonciation des méthodes de gestion du parti.

Dans une déclaration rendue publique, avant-hier par la section du FFS d’Ath-Laâziz (10 km au nord du chef-lieu de Bouira), des militants dénoncent l’usage d’une méthode inappropriée et illégitime, lors du dernier congrès de la section, qui s’est déroulé le 1er septembre dernier, une réunion organique qui devait élire, un nouveau comité exécutif de la section.

« Des pratiques utilisées par le 1ersecrétaire sortant de la section et ses alliés, qui ont permis la validation de la candidature d’un ex-élu à l’APC, en l’occurrence M. Laifa Medjkane, ayant des antécédents judiciaires et dont le mandat au niveau de l’assemblée populaire communale d’Ath-Laâziz, était entaché de plusieurs anomalies et irrégularités », peut-on lire essentiellement dans cette déclaration.

Fédération de Bouira : le conflit permanent

Il semble évident que la formation de Hocine Ait-Ahmed continue, à ce jour, de subir les conséquences de son choix d’avoir pris à prendre part aux dernières élections parlementaires. Rappelons qu’à ce moment-là, beaucoup d’observateurs de la scène politique étaient étonnés de l’option choisie par le FFS, plus grave encore l’on entendait des voix de l’intérieur du parti même, qui dénonçaient sa participation à une telle élection, taillée sur mesure et dont les résultats étaient connus d’avance, ainsi que sur l’utilité de sa présence dans une telle chambre d’enregistrement.

La fédération du FFS à Bouira, n’a été donc pas épargnée par le sentiment de colère et de dénonciation. Des militants ont clairement affiché leur opposition à une telle décision, d’autres n’avaient pas de doute que le mot d’ordre, d’y prendre part a été pris bien à l’avance, par le président du parti et qu’il l’avait communiqué au 1er secrétaire et aux membres du bureau exécutif. C’est dans ce contexte qu’une démarche de consultation « folklorique » a été entamée par la direction nationale du parti, pour donner la justification nécessaire à la participation du FFS aux élections parlementaires, un choix assimilé à une « grave dérive de la ligne politique du parti » par beaucoup de militants et de cadres, qui ont préféré jeter l’éponge que de cautionner de telles pratiques.

Le désarroi et la mésentente ne s’arrêtaient pas là, puisque le choix portant sur le tête de la liste du FFS à Bouira, à titre d’exemple, a été largement contestée par la base militante, des questions de fond devaient trouver des réponses concrètes et ce notamment sur la manière avec laquelle le tête et le classement des militants dans la liste électorale, a été confectionné, tout ne sachant qu’il s’agit là, ,e principe, d’ une prérogative qui revient exclusivement à la fédération locale du parti et au vote des militants de la base. Cette procédure qui n’a pas été respectée ni honorée.


Affaire Khlifi : la boude de trop

L’affaire de Nafaâ Khlifi, avait surpris plus d’un observateur. En effet, ce jeune homme invalide à 80% pour cause de troubles mentaux périodiques, a été dans l’obligation de comparaître devant le juge six fois successivement, suite à une plainte portée par le maire d’Ahnif d’obédience FFS. Ce dernier l’avait accusé « d’atteinte à l’image du président de la République », « de destruction de biens publics » et « de menace non armée ». Il purge actuellement une peine de 04 mois de prison ferme, prononcée par la cour de justice de Bouira, le 05 septembre dernier.

Même la direction locale du parti s’est démarquée de son élu communal, puisque dans une déclaration à la presse en marge du congrès de la section du FFS de Bouira, le 09 septembre dernier, le 1er responsable de la fédération, M. Derradj Saïd, a été catégorique en abordant cette affaire. Interrogé par des journalistes, il dira que « le maire d’Ahnif ne représente que lui-même dans ce procès, puisqu’il n’a pas consulté les instances du parti dans sa démarche judiciaire ».

Pour rappel le Collectif des jeunes d’Ahnif (CJA) et le Réseau de Défense de la Liberté et de la Dignité (RDLD) ont affiché clairement leur sympathie et soutien au jeune Khlifi, qui ne demandait qu’un travail décent, avant qu’il ne se retrouve derrière les barreaux de la prison.

Il est clair alors, que le FFS n’est plus la force politique des années d’or. En enregistrant une nette régression sur la scène politique, il n’est plus capable de jouer le rôle d’un mobilisateur ou rassembleur. Devenu un simple appareil entre les mains d’une poignée de personnes, des dires même des militant de base, la formation de Hocine Ait-Ahmed, semble bien perdu son bastion classique la Kabylie, sans qu’elle ne puisse atteindre d’autres terrains d’action. L’on commence à se poser sérieusement des questions sur la vocation du FFS durant les prochaines élections municipales et durant les prochaines années.

Aziz Ait-Amirouche.info

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