Quelque 60% des sondés jugent l’influence et la visibilité de l’islam « trop importantes », contre 35% d’indifférents et 5% qui les jugent « pas assez importantes ».
43% affirment que la présence d’une communauté musulmane en France est « plutôt une menace » pour l’identité de notre pays, contre 40% n’y voyant aucun danger et 17% qui la considèrent plutôt comme un facteur d’enrichissement culturel.
Concernant l’attitude de la société française envers les musulmans, 69% des personnes interrogées la considèrent suffisamment ouverte (31% pensant le contraire).
67% (contre 33%) des Français affirment que les musulmans et les personnes d’origine musulmane ne sont pas bien intégrés dans la société française.
Ils sont 68% à estimer que cette mauvaise intégration vient du refus des musulmans de s’intégrer et 52% à l’attribuer à de « trop fortes différences culturelles ».
Quant au port du voile pour les « musulmanes qui le souhaitent », 63% des sondés y sont opposés contre 7% qui y sont favorables.
Le sondage a été réalisé par questionnaire auto-administré en ligne auprès d’un échantillon de 1.736 personnes, représentatives de la population française âgée de 18 ans et plus, entre le 15 et le 18 octobre.
« Le plus grave dans ce sondage, ce sont les 68% de Français qui considèrent que c’est la faute des musulmans s’ils sont mal intégrés », a commenté pour l’AFP Raphaël Liogier, professeur à Sciences Po Aix et auteur du Mythe de l’Islamisation.
Ils étaient 61% à le penser il y a deux ans. « Ca veut dire que la paranoïa face à l’islam augmente », a-t-il ajouté. « En disant cela, les Français supposent une intention maligne et négligent les facteurs économiques et sociaux. »
« C’est très dangereux » car cela peut entraîner des personnes fragiles à se prendre pour des « héros isolés » de la « civilisation européenne » et à verser dans la violence, dit-il.
L’occupation de la Mosquée de Poitiers samedi par le groupuscule d’extrême droite Génération identitaire relève, selon lui, de cette logique.
Mais « le pire est encore devant nous », a ajouté l’expert en estimant possible l’émergence en France d’un tueur comme Anders Behring Breivik, qui a assassiné 77 personnes en Norvège le 22 juillet 2011 au nom de la lutte contre le multiculturalisme.