Anniversaire de l’Assassinat de Saïd Mekbel : Rassemblement et recueillement, aujourd’hui, sur sa tombe à Bougie

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Voici l’appel transmis par sa famille et son fils Nazim, en cette journée de commémoration :

« Appel :

(Bougie 25 mars 1940 – Alger 03 décembre 1994)

Il y a 18 ans était assassiné Said Mekbel.

Certains voulaient voir Said enterré à El Alia (Alger), nous , sa famille, avons décidé qu’il devait reposer à Bajaïa (Bougie, NDLR), au cimetière de Sidi Muhand Amuqran, sur la terre de ses ancêtres auprès de sa famille.

Chaque année nous commémorons son assassinat, nous le faisons car si Said est oublié c’est non seulement sa mémoire qui est effacée mais c’est toute son œuvre, ses idéaux qui sont mis aux oubliettes, on aura alors réussi à faire taire son combat.

Ce lundi 3 décembre 2012, cela fera 18 ans que Said repose auprès des siens aussi, nous demandons à qui veut, à qui peut, d’avoir une pensée pour celui qui, chaque matin, donnait à lire son petit billet d’humeur.

Nazim Mekbel

2 Commentaires

  1. …..C’est bel et bien le DRS qui avait assassiné Said MEKBEL et la plupart des intellectuels, journalistes, artistes et écrivains, durant la « Guerre interne » (1991-2012)…qui continue.

    ….Lire :

    Monika BORGMAN, Said Mekbel: une mort à la lettre, Editions Téraèdre,
    ISBN : 978-2-912868-47-3

    …..Monika Bergmann : « Lors de mon premier rendez-vous, en novembre 1993, avec Saïd Mekbel, directeur et chroniqueur du quotidien francophone Le Matin, celui-ci évoqua ses liens d’amitié avec le journaliste et écrivain Tahar Djaout et le sentiment d’impuissance absolue qui l’avait envahi lorsque ce dernier avait été assassiné… »

    …..« Lorsque je suis arrivée en Algérie, la peur, les menaces et la violence avaient déjà poussé de nombreux intellectuels à l’exil. Je voulais comprendre pourquoi certains ne cédaient pas à cette peur, à ces menaces, à cette violence, pourquoi ils restaient en Algérie alors que d’autres quittaient leur pays.

    …..Lors de mon premier rendez-vous, en novembre 1993, avec Saïd Mekbel, directeur et chroniqueur du quotidien francophone Le Matin, celui-ci évoqua ses liens d’amitié avec le journaliste et écrivain Tahar Djaout et le sentiment d’impuissance absolue qui l’avait envahi lorsque ce dernier avait été assassiné. Il parla des métamorphoses de sa peur et de ses tentatives pour comprendre les raisons secrètes du meurtre de Djaout et des autres. Il plongea dans le passé et se remémora sa vie clandestine sous Boumediene, la torture, et cette absurde relation de pouvoir qu’il avait alors entretenue avec ses bourreaux. Puis il revint au présent et développa dans les grandes lignes sa théorie des « meurtres pédagogiques ». Il réitéra plusieurs fois son désir désespéré de vivre assez longtemps pour pouvoir transmuer son vécu en œuvre littéraire.

    ….À la suite de cette première rencontre, trois autres entretiens eurent lieu. Je découvris alors un homme qui mettait à nu l’effrayante logique du meurtre des journalistes et des intellectuels et qui se sentait, du fait même de sa découverte, encore plus menacé, encore plus seul. Les interviews elles-mêmes, où se mêlaient le politique et le personnel, cessèrent pour moi – et peut-être pour lui aussi – d’être de simples entretiens journalistiques pour devenir des sortes de « confessions », faisant de moi le témoin de ses pensées. Je ne sais pas et ne saurai jamais pourquoi il s’est prêté à ces aveux.
    Le 3 décembre 1994 à midi, dans la pizzeria Errahma, Saïd Mekbel fut atteint de deux balles dans la tête et succomba à ses blessures après un combat de plusieurs heures contre la mort. Un an auparavant, nous avions déjeuné dans ce restaurant, tout proche du Matin, et j’avais pu remarquer les coups d’œil incessants et nerveux qu’il jetait derrière lui, conscient que lui aussi pouvait un jour devenir une victime. » [extrait de l’avant-propos]

    …..Monika Borgmann, née en Allemagne, a étudié la philologie arabe et les sciences politiques à Bonn et à Damas. De 1990 à 2001, elle a travaillé en tant que journaliste indépendante pour la radio et la presse au Caire, tout en voyageant à travers le Moyen Orient et l’Afrique du Nord. Elle est également co-auteure et co-réalisatrice du film MASSAKER, documentaire dressant le portrait de six hommes impliqués dans le massacre de Sabra et Chatila en 1982 durant la guerre civile libanaise. Elle est aussi co-réalisatrice du film Le Balcon, court-métrage tourné lors de la guerre de l’été 2006 au Liban.

  2. Azul IMAZIGHEN,
    Paix sur leurs ames à tous les Argezen tamurt nar.
    Une chose que je ne comprends pas, je trouve étrange de célébrer une date « anniversaire » d’un assassinat.
    Ce serait plus beau de célébrer une vrai date d’anniversaire  » date de naissance ».
    Vivement la création de notre État Amazigh de Kabylie LIBRE, LAÏC, pour pouvoir rendre un vrai Hommage
    aux hommes et femmes qui ont fait notre histoire en créant un musée digne d’eux.

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