Conférence de presse de Boussâd Boudiaf et le sénateur Mohamed Ikherbane : « Le MAK n’est pas notre ennemi »

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KABYLIE (Tamurt) – Ce soudain « intérêt » à la commémoration de l’anniversaire du Printemps amazigh par partis et des forces qui n’ont pas cette tradition est vu et interprété par le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) comme « une tentative du pouvoir de torpiller cet événement pour le dépouiller de sa sève en le folklorisant ».

En s’alternant la prise de parole lors de la conférence de presse tenue aujourd’hui à Tizi-Ouzou, le président des bureaux régionaux RCD de Tizi-Ouzou et Boumerdès, Boussâd Boudiaf, et le sénateur, Mohamed Ikherbane, ont tiré à boulets rouges non seulement sur le pouvoir mais aussi sur « ses courtisans » et « supplétifs ».

Pour étaler leurs thèses sur la volonté du pouvoir à « nuire » à la commémoration du 20 avril 1980, les deux conférenciers ont mis sur la table une multitude d’arguments. Le cas de l’implication du RND et du FLN dans ces festivités commémoratives, l’instruction et le financement de pas moins de 63 associations au niveau de la wilaya de Tizi-Ouzou pour « maintenir » sur leurs propres lieux les gens lors de la journée du 20 avril. « L’objectif est d’empêcher les gens à venir à Tizi-Ouzou pour participer à la marche le 20 avril », explicite Boussâd Boudiaf avant d’ajouter que « même les salles seront mises à leurs dispositions du 18 au 22 avril et nous savons qu’en réalité c’est seulement la journée du 20 qui est ciblée ».

La mobilisation de Mohand Chérif Hannachi pour ce rendez-vous du 20 avril fait également partie du plan du pouvoir « de nuire à la célébration de cette journée historique ». Les deux conférenciers ont souligné que leur intention n’est pas de donner « la paternité exclusive » du 20 avril à leur parti politique mais juste de rétablir la vérité sur la commémoration de cet événement. Tout en soulignant que par le passé, « seuls le RCD et le MAK étaient sur le terrain pour commémorer l’événement », le sénateur, Mohamed Ikherbane ira jusqu’à dire que « le MAK n’est pas notre adversaire ». Reprenant la parole, le président des bureaux régionaux RCD de Tizi-Ouzou et Boumerdès dira que si le Printemps 1980 ,n’a rien perdu de sa lettre et de son esprit jusqu’à ce jour, c’est grâce aussi beaucoup d’hommes et de femmes travaillant et militant dans l’anonymat.

Toujours dans le sens de la « flibusterie » du pouvoir, Boussâd Boudiaf dira avec un ton humoristique : « La gendarmerie, l’ANP et les puits de pétrole son entre ses mains (pouvoir ndlr) ; et plus il a de l’argent à distribuer, plus le cercle des courtisans et des supplétifs s’élargit ». A ce moment, le sénateur Mohamed Ikherbane revient à la charge. D’un côté, il désigne le Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) comme « l’instigateur » des multiples mauvais coups donnés à l’Algérie en général, à la Kabylie en particulier, et la ministre de la culture, Mme Khalida Toumi comme étant l’une des personnes ayant faibli devant les dividendes matériels d’où son reniement des causes justes.

Revenant à la question de l’officialisation de Tamazight, les deux conférenciers diront qu’ « au RCD, nous avons toujours milité pour que tamazight devienne langue nationale et nous continuerons à militer pour qu’elle devienne officielle ». Après avoir répété que « tout a été fait par le pouvoir pour saborder » cette marche du 20 avril, un autre cadre du RCD prend place à côté des conférenciers. Il s’agit de l’avocat Hakim Sahab. A noter que Mme Leïla Hadj-Arab, elle aussi cadre du parti et avocate de profession, a pris place aux côtés de des principaux conférenciers dès le début de la conférence mais ne prenait la parole que de temps en temps et, souvent, pour compléter une information ou l’expliciter juridiquement.

En ce qui le concerne, Me Hakim Saheb a révélé que des spécialistes de son parti ont déjà finalisé le document portant propositions de la révision de la constitution. « Ce document en question, dit-il, sera soumis d’abord à l’appréciation des membres du conseil national du parti qui se réuniront le 26 mai prochain avant de le soumettre à l’étude et à l’enrichissement des militants et des intellectuels lors des conventions régionales ». M° Hakim Saheb n’a pipé mot sur le contenu de ce document propositionnel qui sera soumis à l’étude prochainement. Ça ne fait aucun doute cependant quant à la proposition de l’officialisation de tamazight et de la limitation des mandats présidentiels à deux et d’une durée de quatre années chacun. A la remarque d’un journaliste sur le constat établi par le premier responsable du HCA (Haut commissariat à l’amazighité) sur le peu d’intérêt accordé par les pouvoirs publics à l’enseignement de tamazight, M° Hakim Saheb dira : « L’Algérie a précédé le Maroc de plusieurs années dans son engagement à prendre en charge tamazight. Il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui au Maroc, non seulement cette langue est devenue officielle mais aussi, on y compte 16.000 enseignants de tamazight alors qu’en Algérie, on en compte que quelques centainse ».

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