Un banquier suisse, précédemment salarié d’UBS et travaillant aujourd’hui pour la filiale helvétique de Coutts, la division de banque privée de Royal Bank of Scotland, a été arrêté aux Etats-Unis, a-t-on appris ce lundi auprès de sources au fait de la situation.
Coutts a informé son personnel à Genève vendredi que l’un de ses salariés avait été arrêté à son arrivée aux Etats-Unis où il venait passer des vacances, a dit une de ces sources. Une source gouvernementale a dit ne pas savoir si le banquier avait été inculpé. Aucune des deux sources n’a dit connaître le motif de l’arrestation.
Moyen de pression
Le gouvernement suisse a dit apporter une aide consulaire au banquier, dont l’identité n’a pas été révélée. Selon la presse, il a été transféré à Miami et ordre lui a été donné de porter un bracelet électronique. Coutts a fait savoir qu’elle ne faisait l’objet, à sa connaissance, d’aucune enquête aux Etats-Unis et qu’elle ne faisait affaire qu’avec des clients en règle avec le fisc.
Selon les médias suisses, l’homme a travaillé chez UBS jusqu’en 2009, auprès d’une clientèle russe, avant de rejoindre Coutts en 2012. Certains voient dans cette arrestation un moyen de pression des Etats-Unis sur la Suisse pour qu’elle accepte un accord global sur le rôle des banques helvétiques auprès de riches Américains coupables d’évasion fiscale.
«Il semble que les Etats-Unis aient recours à des méthodes d’intimidation pour montrer qu’ils ne bluffent pas», a déclaré Jean-Christophe Schwaab, président de la branche francophone de l’Association suisse des employés de banque (SBPV), en recommandant aux banquiers suisses haut placés de ne pas se rendre aux Etats-Unis.
Il y a deux semaines, un membre de la direction de la Banque Frey, Stefan Buck, et un avocat suisse ont été mis en examen pour avoir aidé des clients américains à soustraire des millions de dollars au fisc. En mars 2009, UBS avait accepté de verser 780 millions de dollars pour mettre fin à une enquête du département américain de la Justice. D’autres établissements sont maintenant dans le viseur des Américains, dont Credit Suisse, Julius Baer et Wegelin & Co, cette dernière ayant dû mettre la clé sous la porte après une amende de près de 58 millions de dollars.