Mali: arrestation du jihadiste français Gilles Le Guen

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Le jihadiste français Gilles Le Guen, apparu à visage découvert l’automne dernier sur une vidéo dans laquelle il mettait en garde la France contre une intervention au Mali, a été arrêté il y a deux jours par les forces françaises dans la région de Tombouctou (nord).

L’arrestation, annoncée par RTL mardi en fin d’après-midi, a été confirmée à l’AFP de source proche du dossier.

L’islamiste, un quinquagénaire converti de longue date et qui se fait appeler Abdel Jelil, a été capturé au nord de Tombouctou dans la nuit de dimanche à lundi, a-t-on précisé de source gouvernementale malienne. Pour des questions de procédure, il doit être remis aux autorités maliennes avant d’être expulsé vers la France.

«Les enquêteurs devraient être en mesure de l’entendre d’ici un maximum de deux semaines», a dit à Paris une autre proche du dossier.

En novembre 2012, Gilles Le Guen avait été fait prisonnier durant quelques jours par les responsables d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) à Tombouctou, certains le soupçonnant d’être un espion. Selon d’autres sources, il aurait été arrêté parce qu’il se serait interposé pour empêcher des jihadistes de malmener des femmes.

Installé au Mali avec sa famille après avoir vécu en Mauritanie, il avait été repéré en septembre 2012 dans les rangs d’Aqmi sur un cliché récupéré par les services secrets français. Un membre de la sécurité malienne avait alors expliqué que le dénommé Abdel Jelil vivait avec son épouse maghrébine et leurs enfants dans le nord du Mali avant l’arrivée des islamistes et qu’il avait «épousé leurs idées».

Dans une vidéo mise en ligne début octobre sur le site d’information mauritanien Sahara Media, il avait mis en garde «les présidents français, américain» et les Nations Unies contre une intervention militaire au Mali, alors en préparation pour en chasser les groupes islamistes armés qui contrôlaient le nord du pays.

Vêtu d’une tunique beige, d’un turban noir, portant une moustache et un bouc, il était apparu devant un fond noir portant le sigle d’Aqmi, un fusil-mitrailleur posé à ses côtés. Pendant une dizaine de minutes, Gilles Le Guen tenait des propos anti-occidentaux et anti-israéliens.

Une intervention occidentale «rendra notre lutte légitime comme celle de nos frères d’Afghanistan et de Palestine. Nous nous battrons jusqu’au bout», déclarait-il alors. Il demandait également «au peuple français de s’opposer à toute agression qui ne serait pas dans son intérêt», évoquant «une catastrophe humaine et humanitaire».

Se disant «d’origine française», Abdel Jelil affirmait avoir été «officier de la marine marchande» pendant une trentaine d’années et avoir à ce titre beaucoup voyagé à travers le monde. Il affirmait également vivre depuis deux ans à Tombouctou avec sa femme et ses cinq enfants.

Après avoir démantelé les réseaux jihadistes, notamment les infrastructures d’Aqmi, dans leur sanctuaire du nord-est du Mali, l’armée française poursuit ses opérations de ratissage dans les régions de Gao et de Tombouctou. De petits groupes de combattants islamistes restent actifs dans cette zone, où ils harcèlent l’armée malienne.

Un autre jihadiste de nationalité française a été capturé début mars par l’armée française à l’issue de violents combats dans le nord du Mali. Renvoyé en France, il a été mis en examen le 22 mars pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste» et placé en détention provisoire.

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