Après le déjeuner contre l’inquisition à Tizi-Ouzou et à Bougie : Le pouvoir mobilise ses troupes

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Police algérienne
Police algérienne

KABYLIE (Tamurt) – L’écho mondial suscité par l’action historique du 03 aout, a créé une véritable panique au sein du régime. Face à cet impact extraordinaire, il a actionné l’islamisme dont il est géniteur pour semer les graines d’une guerre civile.

Après la diabolisation de l’événement par une presse arabophone qui déshonore chaque jour davantage la noble profession du journalisme, des voix islamistes à leur tête le ministre de l’inquisition, le directeur des affaires religieuses de Tizi-Ouzou, dont les idées sont à dater au carbone 14, sont montées au créneau pour proférer des menaces pour l’avenir contre de telles actions. Cela ne fait que confirmer le caractère intolérant, obscurantiste et violent des institutions de l’Etat algérien qui dépasse même l’Etat Iranien en la matière.

Pour les démocrates de salon qui ont été jusqu’à dissocier la liberté de conscience de la démocratie, il faut d’abord provoquer la chute du régime pour démocratiser l’Algérie. En fait, pour eux, ce n’est qu’après un tel changement que l’on pourra enfin parler de la liberté de conscience. Entre-temps, que des citoyennes et des citoyens soient chaque année interpellés, arrêtés, jugés et condamnés pour avoir rompu le jeûne ou pratiquer une autre religion que la religion d’Etat, n’a pas d’importance.

La démocratie ne se décrète pas. Elle se construit sur des valeurs non négociables qu’il faut défendre au quotidien face à un régime totalitaire. Les victimes de l’injustice et de l’inquisition ne peuvent pas attendre 50 ans ou plus pour être défendues et avoir leurs droits. Tout espace de liberté perdu et non récupéré marque une avancée de l’intégrisme, de l’obscurantisme et de l’intolérance.
La liberté de conscience est une valeur kabyle avant d’être une valeur universelle. Il faut la restaurer pour permettre à la Kabylie d’aller dans le sens du progrès.

Sur la chaîne de BBC, deux algériens islamo-baâthistes, à la solde du Qatar, n’ont rien trouvé de mieux à faire que de stigmatiser et d’insulter les organisateurs de l’action du 03 août qui a brisé le mur de la peur.

Saad Djebar, avocat établi à Londres, inconnu au bataillon quelques années auparavant, et Ferrad Mohand Arezki, un kabyle au service de l’anti-kabylisme, ont attribué le rassemblement au DRS. Tantôt, ils présentent le FFS comme un parti national, tantôt comme un parti kabyle afin de nier l’ancrage du MAK en Kabylie, pour en fin regretter que l’action n’ait pas été réprimée par le régime.

Ils nous apprennent alors que le FFS qui a contracté un accord avec le pouvoir infâme est la seule force d’opposition qu’il ne combat plus. Pis encore, selon ces deux charlatans de la Oumma Arabia, la démocratie consiste à bafouer le droit à la différence et la liberté de conscience. Le point culminant de leurs insanités, c’est quand ils se présentent en démocrates qui appellent à la répression de toute initiative citoyenne qui déroge aux règles arabo-islamiques.

Selon eux et leurs semblables, à l’approche d’une échéance électorale présidentielle, les forces vives de la Kabylie doivent renoncer à leur lutte, à leur droits, à leur libertés fondamentales, et accepter toutes les injustices du monde sinon, elles sont à la solde du DRS.

Ils nous apprennent ainsi que le régime redoute la passivité des citoyens plutôt leur révolte et leur détermination à arracher leurs droits.

Ce qui les dérange dans l’initiative citoyenne kabyle du 03 août, c’est son caractère laïque devant lequel ils n’ont pas pu taire leur islamisme et leur haine à l’égard de la pluralité et la neutralité confessionnelles de la Kabylie. C’est de l’anti-kabylisme pure et simple !!!!

Il est clair que ce genre d’énergumènes, sont engagées par le pouvoir afin de pacifier la société avec un discours lâche qui incite à la soumission.

Au nom d’un « sentiment religieux largement partagé dans la société », à ne pas heurter, un SDF politique, veut refaire surface sur la scène publique après sa déception aux élections législatives. Samir Bouakouir, puisqu’il c’est de lui s’agit , après avoir joué le jeu jusqu’à ce qu’il apprenne que l’accord initial entre le pouvoir et son ex parti soit modifié au détriment de son siège à l’APN, est entré en dissidence et tente vainement de se faire une virginité. A cours de perspectives politiques, il choisit , pour offrir ses service au régime, de traiter une riposte citoyenne kabyle à l’inquisition de l’Etat algérien de provocation. Dans sa logique absurde, la liberté de conscience doit s’effacer devant la religion dominante. Il préconise alors aux kabyles, pour ne plus se singulariser, de renoncer à leur valeurs séculaires et s’adapter à l’ordre arabo-islamique. Quel bel exemple de résistance !!!!

Tout ce beau monde avait parié sur une guerre entre Kabyles lors de cette action. Eh bien, la Kabylie a su déjouer les dessins diaboliques du régime algérien et ses relais salafistes. La fraternité kabyle l’a emporté sur l’inquisition de l’Etat algérien. Le rassemblement a eu lieu malgré les campagnes de diffamation et d’intimidation.
Devant l’absence des services de « sécurité », le pouvoir a sous-traité la l’interdiction du rassemblement en la confiant à quelques voyous salafistes pour empêcher l’événement. Mais devant la forte mobilisation des kabyles laïques, ils en ont été dissuadés. La peur a changé de camp.

Hier soir, des centaines d’islamistes importés de plusieurs wilaya du centre, autres que la Kabylie, ont prié sur la place Matoub Lounes. Des fonctionnaires de l’APC, de la wilaya, des hôpitaux et de la DTP sont mobilisés de force pour amplifier l’événement. C’est ainsi que des « amazighs » s’exprimant en arabe ont été exhibés pour tenter de contrecarrer la résistance kabyle.

Même les citoyens nécessiteux qui rompent le jeûne dans les locaux du croissant rouge sont sommés de participer à l’outrage fait à la Kabylie, sous peine de ne pas dîner ce soir-là. Le forcing organisé par le DRS rappelle l’ère sinistre des « foutouhate » du conquérant arabe Okba ibn Nafaa, venus soumettre les fiers ancêtres amazighs. 14 siècles plus tard, la Kabylie résiste, encore et encore.

Selon un policier Kabyle, 300 agents de sécurité civile, la plupart du DRS, étaient réquisitionnés pour protéger les salafistes. Notre source précise que 15 policiers Kabyles ont refusé d’appliquer les consignes de leurs supérieurs. Ils ont été désarmés sur place et seront présentés devant un conseil de discipline. Les pauvres risquent gros. Leur courage est à saluer », selon une source digne de foi est vérifiée.

Ces mercenaires du dieu veulent islamiser une région connue pour avoir adopté une pratique de l’islam marquée par la tolérance et le respect de la liberté de conscience.

Une vingtaine de pseudo-kabyles, payés pour la circonstance, ont défilé et scandé : Tizi Islamia, dans une place baptisé au nom de Matoub, celui qui les a toujours combattu.

Même la distribution des aides alimentaires, effectuée d’habitude par les autorités durant la nuit destin « leilat El Qadr », a été reportée pour le lendemain, le jour du rassemblement des islamistes sous le haut patronage de la DRS. Les aides alimentaires ne seront distribuées qu’aux seuls participants à la protestation islamique. Les nécessiteux ont subi un ignoble chantage : pour bénéficier de ces aides, ils devaient participer à cette mascarade ou bine ils ne dîneront pas. C’est ainsi qu’à la fin de la prière, ils ont été dirigés au parking de la mairie où a eu lieu la distribution des aides alimentaires.

Cette agression contre le peuple kabyle et ses valeurs ancestrales confirme le caractère colonial du régime algérien qui a actionné le numéro 2 du terrorisme, Ali Ben Hadj.

Même un terroriste repenti, résidant au lotissement Hamoutène, devenu malade mental, présenté comme un imam a été interviewé pour confirmer : Tizi-Ouzou Islamia.

Les Imams de la Kabylie profonde ont appelé les fidèles à ne pas cautionner une telle entreprise qui vise à dépouiller la Kabylie de sa conception laïque de la religion. L’appel a été bien entendu du fait qu’une petite poignée de kabyles égarés a pris part à cette invasion salafiste orchestré par le régime et certains de ses relais locaux à leur tête le directeur des affaires religieuses de Tizi-Ouzou.

Le 03 aout 2013, deux événements coordonnés à Aokas et Tizi-ouzou ont mobilisé deux grands rassemblements pour revendiquer la liberté de conscience en Kabylie où le pouvoir faisait depuis dix ans, la chasse aux non-jeuneurs. Elle a ainsi montré son attachement à la laïcité et aux valeurs universelles de liberté de conscience et de choix du culte. Une liberté qui, en principe, est bel et bien consacrée par les lois suprêmes de l’Algérie.
Cette consécration n’existe que sur papier. Dans la vie réelle, ceux qui ne se conforment pas aux principes de la « religion musulmane » se retrouvent à chaque coin de rue, importunés, agressés, arrêtés et condamnés par la justice algérienne et ce, en dépit des articles suivants :

Art. 32 – Les libertés fondamentales et les droits de l’homme et du citoyen sont garantis……..

Art. 36 – La liberté de conscience et la liberté d’opinion sont inviolables.

Art. 132 – Les traités ratifiés par le Président de la République, dans les conditions prévues par la Constitution, sont supérieurs à la loi. (La charte des nations unis, la déclaration universelle des droits de l’homme, le pacte international des droits politiques et civiques, le pacte international des droits économiques, sociaux et culturels…)

Au vu du traitement réservé aux droits de l’homme par l’Algérie, il est clair qu’il n’y a point d’avenir pour le peuple kabyle en dehors du recouvrement de sa souveraineté pour la maîtrise de son destin.

La rédaction

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