Idir : La noblesse qui habille le talent

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Hommage à Idir
Hommage à Idir

COMMUNIQUE (Tamurt) – 1973. Dans une Algérie qui s’était affranchie du colonialisme étranger une décennie avant et tombée sous l’emprise d’un clan maffieux qui a confisqué toutes les libertés, un jeune universitaire kabyle, poète et musicien occasionnel avec, pour seul viatique une volonté tenace de contribuer à la renaissance de sa langue et de sa culture, a décidé d’enregistrer un chant sur un disque.

Idir venait de déclamer A vava inu va, une chanson qui allait parcourir le monde entier. Une œuvre fondatrice et inaltérable.

Dès lors, Idir, Ferhat Imazighen Imula, et bien d’autres allaient imprimer à la chanson un rôle politique de premier plan dans la revendication identitaire amazighe. Et ainsi, cette nouvelle production artistique fondée sur le combat est venue en renfort et réconfort aux rapsodies d’Igherbouchène et aux merveilleuses complaintes de Tawes Amrouche longtemps restées orphelines dans le musée folklorique que le système algérien a réservé à la Kabylie.

Oui, il s’agit bien de combat car dans une Algérie vouée exclusivement à l’arabo-islamisme, chanter en kabyle n’est pas seulement un acte militant ; c’est un engagement pour la défense de la langue, de la culture, de l’histoire et de l’avenir du peuple kabyle.

Actuellement, il y a ceux qui émargent à la chorale Khalida et qui se disputent les restes laissées par les vedettes orientales en produisant en continu des diarrhées musicales.

En face, il y a les Immortels de l’Académie Symphonique de Kabylie qui, tels des artisans amoureux de leur œuvre, accomplissent leur besogne comme un devoir obligeant. Ce qui ne les prive pas par ailleurs de reconnaissance internationale pour leur art.

Entre les deux, il n’y aucune comparaison possible. Car tandis que les premiers choisissent d’être les figurines des récurrentes « Années de la culture arabe et de l’islam » en mendiant un « couffin de ramadan » en guise de rémunération, les autres s’évertuent à conforter et élever le patrimoine immatériel de leur peuple avec courage et dignité.

Le soutien exprimé récemment par Idir à Ferhat Mehenni est reçu en Kabylie comme un hommage à tous ses militants qui luttent pour l’honneur, la dignité et la liberté de son peuple.

Bon sang ne saurait mentir ! Il était dit qu’une personnalité de la trempe de Idir ne pouvait rester assise à regarder se perpétrer l’assassinat de la Kabylie éternelle.

Pour tout ce qu’il a déjà fait et pour son engagement d’aujourd’hui, la Kabylie exprime une éternelle reconnaissance à Yidir son digne fils.

Tizi-Ouzou, Bgayet, Tuviretts, le 5 octobre 2013

Un groupe de militants kabyles

9 Commentaires

  1. Les retrouvailles de la Kabylie avec Idir, un de ses fils prodigues doit être un bain de jouvence.

    Voilà un artiste hors pair, longtemps courtisé, tantôt subrepticement menacé par le pouvoir dans le but de le faire rentrer dans le rang. Ce qu’il a toujours refusé.

    Il dénote avec les pique-assiettes qui se renient pour de l’argent.

    Sa dernière intervention publique en rapport avec la Kabylie nous a fait oublier l’invitation à aller voter en masse d’un certain troubadour.

    Sa position envers l’autonomie de la Kabylie est aussi une réponse aux planqués (uffiren) qui passent leur temps à être des cautions kabyles à la désintégration de la culture et de la langue tout en se remplissant les poches.

    Oui. Idir est un noble et la Kabylie ne l’oubliera jamais.

  2. Que dire de ce combattant de la 1ère heure, il a en effet essayé de rassembler tous les AMAZIGHS, mais hélas, la majorité ne se reconnaisse pas en tant que tel, bien au contraire, mis à part TKOUT
    ( AURES) aucune ville ou village n’avait soutenu la KABYLIE dans son bras de fer contre la gestapo d’Alger et son massacre à huit clos.
    MAS IDIR a bel et bien attendu, et même lancé des appels (AYAYMAYNU IKAREN ACHAOUI), aucun écho ne lui est parvenu, c’est le silence total.
    Las d’attendre, il rejoint les vrais AMAZIGHS, les dignes héritiers de MASSINISSA, de MACIPSA, de YUGHURTHEN et DIHYA. la KABYLIE reste un modèle de bravoure et de sacrifice pour les peuples qui veulent se libérer de l’arabo-islamisme. Votre frère Kabyle.

  3. IDIR, MATOUB, ZEDEK et FERHAT l’espoir des millions de KABYLES et AMAZIGH que Dieu vous protègent pour nous. Les maquisards vivant les anciens, les troubadours, les infatigables de la cause KABYLES et Amazigh, ce que vous faites est considérablement reconnaissant dans le monde entier, vos noms seront inscrit éternellement en cristaux d’Émeraude et de diamant. TANEMIRT N-WEN .

  4. Cette sortie médiatique de hamid cheriet dit idir est NECESSAIRE mais pas SUFFISANTE.

    Il me revient l’époque où nous supplions « hamid » de nous aider ,nous qui depuis plus de 30ans ,déjà,sensibilisons nos compatriotes kabyles de l’état de colonisation arabe de la kabylie,soyons honnêtes en disant que hamid a toujours préféré chanter et se dire « musulman et algérien » et pour des raisons qui le regardent,peur,carriére artistique …. et celà est respectablle en soi,en utisant la kabylité et les kabyles ses premiers fans qui l’ont propulser et rendu célébre.

    Il n’ya que les imbéciles qui ne changent pas d’avis !et saluons ENFIN cette solidarité de notre ami et citoyen hamid cheriet dit idir et nous l’invitons à se faire délivrer LA CARTE D’IDENTITE symbolique ,certes,auprés de nos instances kabyles .

    Et s’il te plaît hamid ,lorsque tu auras encore l’occasion de passer dans un média cathodique ,à montreal où en france comme chez drucker,un célébre dinosaure du paf français,parle UN PEU MOINS des  » îles canaries,des guanches,de l’oasis de siwa egypto berbere,des touaregs et des amazighs de tenerif(tine na rif) jusqu’à siwa MAIS PARLE PLUS DE LA KABYLIE ET DE TON PEUPLE KABYLE !

  5. Une bonne nouvelle à vous annoncer.
    Nous travaillons actuellement avec un groupe de musiciens kabyles de la musique classique universelle à
    former un groupe à majorité kabyle dont le but serait de se produire aux quatre coins du monde comme un groupe philharmonique kabyle.
    Nous y mettons l’énergie nécessaire pour ce noble but,que « illu ,anzar et antée nous aident !

    • On vous souhaite pleine réussite.

      Nous sommes sûrs que vous réussirez votre projet. Car la volonté de faire est le meilleur gage de réussite. Comme l’a démontré justement Yidir, parti sans aucun moyen sinon son courage et son abnégation.

  6. « A vava inu va », la chanson fondatrice qui allait porter la voix kabyle au-delà des mers et des océans avait coûté le prix de 2 heures d’enregistrement au studio Oasis à Alger.

    Aujourd’hui, aucun parmi les membres de la Chorale Khalida qui bénéficient de subventions, de remplissage de stades, de tapage médiatique n’est capable de produire une oeuvre digne de ce nom.

    Ils continuent de se contenter des miettes des carnavals organisés par le pouvoir. Mais le jour où ce même pouvoir n’aura plus besoin de leurs services, ils seront jetés aux orties et oubliés.

    Souvenons-nous de Muhend Uyehya qui a été ostracisé sa vie durant. A sa mort, le pouvoir, par l’intermédiaire de la chef de Chorale s’est jeté sur sa dépouille pour la rapatrier dans l’espoir de se rattraper.

    Puisse le courage et la clairvoyance de Idir servir d’exemple à tous les quémandeurs d’un couffin de ramadan et les inciter à se tourner vers la cause de leur peuple menacé d’extinction par le régime qu’ils servent consciemment ou non.

    Il n’est pas trop tard pour eux de faire amende honorable.

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