Appel de Tighremt : Communiqué de clarification

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Réunion RPK
Réunion RPK

COMMUNIQUE (Tamurt) – Les signataires de l’Appel de Tighremt, Hamou Boumedine, Aziz Tari et Idir Ouannoughene, ont estimé que des éclaircissements étaient nécessaire du fait que le dit appel ait « donné lieu à des déclarations de personnes et de groupes de personnes faisant référence ou se réclamant de cet appel, avec pour certains, des prises de position sortant du cadre de celui-ci ». Ils ont tenu à rappeler que l’appel de Tighremt, « signé par des individus » « s’est transformé en pétition » qui avait comme « seul et unique objectif un large rassemblement en vue de la célébration du 20 avril ».

Par ailleurs, les 3 signataires de l’appel de Tighremt ont également mentionné le fait que « Les appelants de Tighremt ont fait une deuxième et dernière déclaration, le 20 Avril 2014 » pour « dénoncer la répression » du 20 avril et pour « appeler à une réponse concertée et unitaire. » mais que suite à l’échec de la concertation entre les différentes parties sollicitées, et « Prenant acte de l’échec de la concertation, l’assemblée a conclu naturellement à la fin de mission pour l’appel de Tighremt ».

Cependant, précisent encore les signataires, « il a été décidé d’engager, si les conditions s’y prêtaient, une action de soutien à la communauté universitaire en dehors de toute référence à cet appel » et c’est pour cela, précisent-ils, qu’ils ne comprennent pas que « quelques signataires (certains à leur insu !) se réclament encore de cet appel pour mener d’autres actions, fussent-elles pour de bonnes causes. ».

Les trois signataire de l’appel de Tighremt assurent être les premiers à regretter « d’être contraints de faire cette mise au point nécessaire pour éclairer l’opinion publique afin de lever les équivoques et de ne pas entretenir la confusion » avant de réaffirmer « qu’en aucun cas il n’a été question de donner un prolongement politique organique à l’appel de Tighremt » estimant qu’un tel prolongement est « impossible à construire au demeurant, compte tenu des identités politiques diverses des appelants, allant des tenants d’une « Algérie une et indivisible » à ceux qui prônent ouvertement depuis des années l’autonomie de la Kabylie, voire de sa souveraineté totale. »

Ci-après, la déclaration dans son intégralité

Appel de Tighremt : clarifications

L’appel de Tighremt a donné lieu à des déclarations de personnes et de groupes de personnes faisant référence ou se réclamant de cet appel, avec pour certains, des prises de position sortant du cadre de celui-ci. Par ailleurs, des manifestations répondant à cet appel se sont faites sous le sigle du MCB. Même si nous comprenons que des militants manifestent une attente légitime d’un cadre d’expression rassembleur, nous pensons qu’il est aujourd’hui inapproprié et illusoire de faire revivre le MCB qui appartient désormais à notre histoire, et que nous nous devons de trouver, ensemble, les moyens politiques plus adaptés à la réalité actuelle et aux exigences de l’avenir.

Nous rappelons que l’appel de Tighremt, signé par des individus et qui s’est transformé en pétition à la faveur de la grande adhésion qu’il a suscitée a eu comme seule et unique objectif un large rassemblement en vue de la célébration du 20 avril survenant cette année en pleine tension électorale présidentielle. Cette période, comme toutes les périodes de crises du système, est potentiellement pourvoyeuse de danger pour la Kabylie qui est souvent utilisée comme bouc émissaire et comme terrain d’affrontements entre les clans au pouvoir. Cette appréhension était justifiée et l’empêchement de la marche à Tizi-Ouzou et de sa brutale répression n’a pas tardé à venir la conforter.

Les appelants de Tighremt ont fait une deuxième et dernière déclaration, le 20 Avril 2014, en dénonçant vivement ces pratiques et en appelant à une réponse concertée et unitaire.
La réunion, tenue le 23 avril au Campus de Bastos de l’université de Tizi-Ouzou en présence des signataires de Bouira et Bejaïa a dressé le bilan suivant :

• Réussite totale des manifestations organisées dans les villes de Bouira et Bejaïa
• Empêchement de la marche à Tizi-Ouzou avec une répression brutale ayant causé plusieurs blessés.
• Echec de la concertation : Les forces politiques qui ont été contactées ont toutes choisi de réagir différemment face à la répression et au déni de célébration du printemps berbère.

Prenant acte de l’échec de la concertation, l’assemblée a conclu naturellement à la fin de mission pour l’appel de Tighremt. Cependant, il a été décidé d’engager, si les conditions s’y prêtaient, une action de soutien à la communauté universitaire en dehors de toute référence à cet appel. C’est pourquoi nous ne comprenons pas que quelques signataires (certains à leur insu !) se réclament encore de cet appel pour mener d’autres actions, fussent-elles pour de bonnes causes.

En conséquence, toute initiative se référant, à l’avenir, à l’appel de Tighremt ne peut être considérée que comme une utilisation abusive et hypothèque par la-même toute possibilité de rassemblement ou d’action unitaire en Kabylie. Il est, pour nous, important d’introduire dans nos pratiques les compromis politiques nécessaires en veillant, aussi, à ne pas les détruire avant même de les avoir totalement capitalisés. Nous sommes les premiers à regretter, pour avoir été les initiateurs de la démarche de Tighremt, d’être contraints de faire cette mise au point nécessaire pour éclairer l’opinion publique afin de lever les équivoques et de ne pas entretenir la confusion.

Nous réaffirmons, ici, qu’en aucun cas il n’a été question de donner un prolongement politique organique à l’appel de Tighremt , impossible à construire au demeurant compte tenu des identités politiques diverses des appelants, allant des tenants d’une « Algérie une et indivisible » à ceux qui prônent ouvertement depuis des années l’autonomie de la Kabylie, voire de sa souveraineté totale.

Nous restons persuadés que les pratiques politiques saines, le sens des responsabilités, le respect de l’éthique et des engagements pris sont les garants de toute démarche pour mener à bien nos combats, chacun selon ses convictions et nous restons disponibles à travailler, en toute fraternité, et en concertation à chaque fois qu’un intérêt suprême le dictera.

Tizi-Ouzou le 04/05/2014

Les signataires :

Hamou BOUMEDINE
Idir OUNOUGHENE
Aziz TARI

7 Commentaires

  1. « les garants de toute démarche pour mener à bien NOTRE combats »,maintenir le cap, il faut pas s´eloinger de lobjectif tracer, car il y a pas milles combat!

  2. la division des rangs Kabyles ne mène à rien sinon d’affaiblir la cause. Cessant de tourner en rond, aussi, Je me permet, en tant que Kabyle, de lancer un appel à toutes les associations culturelles, sociales, professionnelles, au RCD, au FFS, aux ex militants des MCB de rejoindre le GPK/MAK. La réussite de notre cause requiert de fédérer tous nos efforts, pour un seul et unique objectif: L’INDEPENDANCE DE LA KABYLIE. Votre frère Kabyle.

    • Azul ,

      J’ai été pendant des années été un militant et sympathisant de base du FFS et j’ai participé à plusieurs marches et de debats du FFS ainsi aussi j ai debattu avec des militants du RCD . Aujourd’hui , cette politique n’a rien donné ,a même mené à la division entre les kabyles .
      Ni ait ahmed , ni said saadi n’ont réussi à nous conduire vers des horizons sures , Ils ont échoués , c’est sûr.

      Aujourd’hui , il faut prendre leçon des années passées , et regarder bien vers l horizon ce qui sera bon pour nous et qui sauvera notre identité et l ‘avenir des enfants de la Kabylie et des berbères en général , la destruction de la Kabylie et de ses valeurs a déjà commencé .

      Aujourd hui , il ya deux chemins , continuer dans cette politique qui a montré ses limites ou essayer autre chose ou on peut être maître de notre destin .

      Thanemirt

  3. Il ne s’agit pas DES combats de personnes mais il s’agit d’un combat d’un peuple: le peuple Kabyle doit se doter de son propre Etat libre et independant. C’est la condition » sinequanun » pour la perrenite de son existence , si notre peuple sera raye de la carte par l’arabo islamisme. Agir en dehors de ce cadre est une perte du temps, d’energie :se tromper de combat.

    Alors aux auteurs de ce communique et aux Kabyles indecis : au lieu s’eparpiller vos energies et vos competences , agissez en bonne intelligence collective et de s’unir autour de l’organisation Deja mise en place ( mak & gpk). C’est la seule strategie pour creer DES rapports de forces en face d’un regime mafieux, violent et sans scrupule.

    L’assassinat de luwnes matoub est l’ultime preuve que le regime post colonial Algerien oeuvre pour notre disparition.
    Alors c’est a chaque Kabyle de faire Appel a sa conscience et d’agir avec recul , sagesse et intelligence pour la liberte de notre peuple

  4. Ces clarifications honorent ses auteurs tout comme elles dévoilent ce que nous savions déjà ! à savoir que l’ascension du MAK va faire remonter à la surface toutes les « petites gens » comme disait Mohand Arab Bessaoud!

  5. réanimer le mcb,c’est comme qui dirait préparer un éniéme echec!tout autres inititiatives qui ne vont pas dans le sens de la libération du peuple kabyle sont vouées a recommencer !

  6. Au point où en est le combat Kabyles, avancer un sigle ou acronyme qu’il soit ancien ou nouveau relève de la division du combat Kabyle et doit être dénoncé sans équivoque.

    Le MAK est le mouvement de la Kabylie, il n’est la propriété de pesonne. Il revient à ses militants et sympathisants de convaincre les hésitants à le rejoindre. Le mcb ou aarch ou tout autre association qui se voudrait, aujourd’hui, concurrente du MAK est nuisible au combat Kabyle et doit être combatu avec tous les moyens pacifiques possibles, ceci est un devoir de tout militant Kabyle. Ce sont bien des adversaires et non des partenaires s’ils s’opposent, comme c’est bien le cas, à l’autodétermination du Peuple Kabyle.

    Le minimum démocratique ne sera jamais la base d’union du MAK avec ces organisations. L’engagement envers l’émanciaption de la Kabylie doit être la ligne de démarcation. Les partis ffs et rcd doivent recevoir le même traitement que ces organisations de la part de militants et sympathisants du mouvement Kabyle. Ces 2 partis qui jusque là étouffaient par leur algérianisme le mouvement Kabyle ne sont plus que de vieilles batisses vermoulues, quelques coups de pied bien assénés les réduiront en tas. Certes, le ffs se réunit dans une grande salle et le rcd a marché à Tizi ; ceci n’est qu’une illusion de militantisme, il faut rappeler que ces partis sont agréés et subventionnés par le pouvoir algérien et qu’à ce titre ils disposent en Kabylie de conseillers municipaux rétribués, de conseillers de wilaya rétribués également et de permanents rémunérés qui pour faire vivre leurs familles doivent en contre partie marcher à l’appel du chef de parti. Un parallèle, toute proportion gardée, peut être mené avec le pouvoir qui, par chantage, fait applaudir à ses discours les milliers de fonctionnaires qui mangent à ses rateliers.

    La conviction chez les marcheurs du rcd est inexistante, ce ne sont pas les gesticulations en tête de manifestation d’une ex député qui pourraient pallier l’absence du drapeau Kabyle de leur marche ou voiler leurs écritaux en langue arabe envahissante (hourra dimoqratia…). Aucune comparaison avec les démonstrations pleines de convitions et de courage des marcheurs du MAK qui doivent eux affronter la barbarie du pouvoir mafieux. Si le pouvoir subventionne ces partis algérianistes, avec des miettes certes mais que ces derniers acceptent sans être forcés d’ailleurs (les militants Kabyles ne le soulignent pas assez), ce même pouvoir au même moment réprime avec une rare violence les militants du MAK.

    Si on veut emporter l’adhésion des Kabyles, il ne faut pas faire dans la demi mesure, ne pas vendre son âme : qui n’est pas avec la Kabylie est contre la Kabylie. Il faut saper ces orgaisations qui ont pour mission inavouée de faire échec au mouvement Kabyle.

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