Le 19 mai 1981 dans la Soumam

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Libérez les prisonniers!
Libérez les prisonniers!

CONTRIBUTION (Tamurt) – Après le « débat » officiel du début de l’année 1981 sur le « dossier culturel », le régime du parti unique en fit la « synthèse » déclarant l’Algérie encore plus arabo-islamique. Et le gouvernement mit en branle une politique d’arabisation plus agressive en réponse aux revendications des Kabyles. La rumeur aussi circulait comme quoi le projet du Centre Universitaire prévu à Targa Uzemmur était détourné.

C’est dans cette atmosphère socio-politique qu’une grande marche préparée clandestinement fut organisée en cette Journée nationale de l’étudiant par des lycéens et quelques professeurs à Bougie.

Le cortège a démarré du Lycée El Hammadia (quartier Lekhmis) et a pu atteindre le centre ville (3 km) après avoir été rejoint par les élèves du Lycée Iheddaden et les étudiants de l’ITE (Institut des technologies de l’éducation). Des centaines de citoyens ont également rejoint les lycéens.

C’est au centre-ville que les forces de l’ordre ont chargé et la manifestation dégénéra alors en émeutes incontrôlables. Toute l’après-midi, les manifestants en colère et frustrés par des années de dictature du FLN s’adonnent au saccage de tout ce qui symbolise l’État : siège de la wilaya, Bureaux du FLN, académie, siège des impôts, tribunal, Galeries algériennes…Durant les jours suivants, la révolte embrasa toute la région de la vallée de la Soumam : Aqvu, Sidi Aich, Leqser, Amizour se réveillent en brisant les chaînes de la dictature du Parti unique. Les citoyens crient leur soif de liberté et de démocratie exigeant la reconnaissance de leur identité et de leur langue.

La répression ne se fit pas attendre. Trente et un manifestants en majorité des lycéens (dont trois activistes étudiant à l’université de Tizi-Wezzu : Djamel Zenati, Tari Aziz et Gérard Lamari) furent arrêtés et condamnés à de lourdes peines. Ils ne seront libérés qu’en juin 1982 sur décision du président Chadli qu’ils ont saisi, peu avant, par une lettre ouverte ponctuant une grève de la faim de 26 jours.

À Alger pas moins de 20 étudiants activistes dont les membres de la troupe Debza ont été arrêtés et jetés en prison. En ce printemps 1981, la vallée de la Soumam a vécu son printemps berbère et inscrit une page glorieuse dans l’histoire de la Kabylie.

Détenus des évènements du 19.05.1981

1-Med Cherif Bellache (lycéen)
2-Boukhalfa Bellache (lycéen)
3-Med Larbi Boutrid (lycéen)
4-Salah Taybi (lycéen)
5-Azzedine Madaoui (lycéen)
6-Zaher Chibane (lycéen)
7-Djamel Menguelati (lycéen)
8-Zaher Aouchiche (lycéen)
9-Med Salah Messalti (lycéen)
10-Mokrane Agoun (lycéen)
11-Zoubir Tarki (lycéen)
12-Med Said Belalouache (lycéen)
13-Abdennour Yanat (lycéen)
14-Ali Benamsili (lycéen)
15-Mustapha Brahiti (lycéen)
16-Farid Zadi (lycéen)
17-Med Akli Benalaoua (lycéen)
18-Abdelaziz Merabet (lycéen)
19-Mouloud laichouchene (lycéen)
20-Ali Gharbi (enseignant)
21-Abdelkader Guidjou (enseignant)
22-Ali Dai (enseignant)
23-Salati Moussouni (enseignant)
24-Tayeb Chebi (enseignant)
25-Mohamed-Ourabah Ait Heddad (enseignant)
26-Kamel Merdes (fonctionnaire)
27-Khelil Aizel (fonctionnaire)
28-Moussa Talbi (ouvrier)
29-Mouloud Belal (ouvrier)
30-Hamid Lakhdari (employé)
31-Moussa Cheurfa (agent technique)

Seize (16) personnes arrêtées à Akbou et condamnés à des peines allant de quelques mois à quatre ans de prison:
1-Amar Boukedami,
2-Smail Ait Meddour
3-Belkacem Souagui
4-Zoubir Chekkar
5-Mebrouk Hamidouche
6-Abdesslam Tiar
7-Smail Maamri
8-Mokrane Baaziz
9-Abdennour Benyahia
10-Abdennour Meldiloufi
11-Abdelmalek Halfaoui
12-Abderrahmane Nasroune
13-Youcef Chilha
14-Hider Chikhoune
15-Zoubir Berkani
16-Amar Idri

Yidir A.

3 Commentaires

  1. Que dire des ces jeunes anonymes condamnés aux fers et jetés dans l’obscurité des cachots sales et froids , torturés,frappés et humiliés mais la foi en leur Kabylie ne les a jamais quitté.
    Un grand hommage à Mohamed Ikerkouren de Bgayet qui en 1984 , la vielle du 20 avril et de ses 20 ans, la dictature algérienne l’a condamné à un an de prison.

    N’oublions pas aussi les condamnés de Oued Amizour, ou un certains Brerhi à la langue venimeuse disait ‘ des harkis ont brulé le drapeau national » quel désordre mental!

  2. dans cette liste des détenus visiblement incomplète il y’a lieu de préciser que souama ali employé à l’apc de sidi aich avait été arrete et emprisonné.

  3. azol féllawène je vous invite tous a regarder cette video sur youtube « Massinissa reveille toi tes enfants ont perdus la raison »tanmirt

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