Université Mouloud Mammeri : La situation est catastrophique

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TIZI-OUZOU (Tamurt) – La situation de livraison des équipements au profit de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou est catastrophique. Ce constat, au grand dam de l’esprit rationnel et cartésien, a été étalé au grand jour, hier encore, à l’occasion de la tenue du conseil de wilaya sous la présidence d’Abdelkader Bouaghzi.

Sur l’ensemble du programme de l’ordre de 24.000 places pédagogiques et de 25.000 lits d’hébergement (I4.000 places pédagogiques et 20.000 lits d’hébergement pour le plan quinquennal 2004 – 2009) et I0.000 places pédagogiques et 5.000 lits d’hébergement pour le plan quinquennal 2009- 20I4), seulement 7.000 places pédagogiques et 6.500 lits d’hébergement ont été livrés.

Les travaux avancent à une allure d’escargot. Une telle gabegie a fait a fait réagir violement le wali. « Vous devriez avoir honte ! Honte à vous », a répété à plusieurs reprises Abdelkader Bouaghzi aux responsables concernés par ce qui s’apparente désormais à une tentative d’escroquerie à grande échelle. L’enveloppe financière dégagée par l’Etat le développement de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou en matière infrastructurelle est de pas moins de 400 milliards de DA, et ce rien que dans le cadre de ces deux plans quinquennaux (2004-2009 et 2009-20I4).

De son côté, le recteur de l’université, Idir Ahmed-Zaïd a crié au scandale. S’adressant directement aux responsables des entreprises en charge de la réalisation des travaux, le représentant de l’université Mouloud Mammeri leur lance cette pique : « Il est temps que vous quittiez le champ des transactions pour vous investir dans celui de la responsabilité ».

Idir Ahmed-Zaïd, très fidèle à son profil d’universitaire, n’a pas manqué de lancer cette superbe parabole à l’assistance, notamment en direction des chefs d’entreprises de réalisation des travaux: « A l’université, nous avons la mission et la charge de former des cadres pour la nation. Nous avons aussi pour obligation de former des hommes et des femmes ». Soucieux que sa parabole ne soit bien interprétée, l’intervenant explique : « Il est nécessaire que nos étudiants évoluent dans un environnement saint ; ce qui n’est pas, hélas le cas. Je suis témoin de l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou depuis I977, année de son ouverture. Et jusqu’au jour d’aujourd’hui, elle (université) est toujours en chantier ».

Sans aller jusqu’à faire dans le détail, le recteur de l’université a souligné le climat d’insécurité et de violence dans lequel évoluent les étudiants puisque n’étant pas clôturée à cause des chantiers toujours en cours, les espaces estudiantins subissent souvent des violations de la part des éléments extras à l’université.

De son côté, le directeur des équipements publics de la wilaya (DLEP), Mustapha Bounnouh, a préféré délaisser la rhétorique au profit de mots plus durs et plus crus. Le DLEP a accusé de « malhonnêteté » la direction d’Euro CASA, une entreprise espagnole. C’est le représentant d’Euro CASA qui a ouvert l’hostilité en se plaignant au wali des retards dans le versement d’une échéance financière de la part de la wilaya (maître d’ouvrage). Mustapha Bounouh, révolté par cette attitude, a catégoriquement rejeté les accusations d’Euro CASA. Le DLEP a même lancé un défi à son vis-à-vis quant à la présentation de ce dossier portant créances. Plus tard, et toujours dans le même état d’esprit, Mustapha Bounnouh criera qu’ il est hors de question que ses services admettent « des constructions hors normes universitaires ». « Etant qu’on réalise des constructions pour le compte d’une université, il n’est que normal alors de respecter l’étique et la morale universitaires en la matière ! », a souligné vivement Mustapha Bounnoun.

Et Idir Ahmed-Zaïd ne manquera pas de s’aligner publiquement avec lui. « L’architecture universitaire doit être effectivement très respectée », a appuyé le recteur de l’université. A vrai dire, aucune entreprise en charge des travaux de réalisation n’a bénéficié d’un quelconque satisfecit. Même l’entreprise nationale COSIDER a fait l’objet d’une mauvaise notation. Cependant, les entreprises les moins performantes, voire pas du tout performantes sont l’ETPB KESSI Akli et HAISUM. A propos de l’ETPB KESSI Akli , Abdelkader Bouaghzi a parlé de la nécessité de résilier le contrat la liant avec elle. Le contrat en question a porté sur la réalisation de 2500 lits d’hébergement à Tamda. Quant à HAISUM, le wali s’est encore montré plus dur dans les propos. « S’ils (responsables de HAISUM ndlr) continuent à jouer au malin avec nous, je peux leur assurer tout de suite et ici même que je leur ferai boire le calice jusqu’à la lie ».

Abdelkader Bouaghzi, qui n’ rien fait pour cacher sa colère, a même retenu la possibilité de l’exclure hors des frontières de l’Algérie. Les représentants de HAISUM, surpris par la vive réaction du wali, et certainement soupçonneux sur son pouvoir de frappe, ont préféré garder le silence ; Un silence qui signifie naturellement reconnaissance de culpabilité.

Un autre responsable de CTC (contrôle technique) a accusé HAISUM de ne faire qu’à sa tête. « Sur le chantier, dit cet intervenant, ils ne prennent même pas la peine de mobiliser un interprète ; ce qui démontre leur désintérêt total pour leur mission ».

Notons enfin que le wali a reçu des engagements fermes de la part des responsables des entreprises concernées quant à la livraison des équipements pour la période se situant entre juin et août de l’année 20I5.
Ces équipements en question serviront à assurer une bonne rentrée universitaire 20I5-20I6.

Addenda : données chiffrés et identité des entreprises concernées.
Plan quinquennal 2004 -2009, 14.000 places pédagogiques et 20.000 lits d’hébergement.
Plan quinquennal 2009-2015, 10.000 places pédagogiques et 5.000 lits d’hébergement.
Total des deux plans quinquennaux : 24.000 places pédagogiques et 25.000 lits.
Projets livrés à la rentrée universitaire 2009-2010 : places pédagogiques, 4000/14.000, 2000/14.000 et I000/14.000, Total : 7.000/I4000.
Lits d’hébergement : projets livrés à la rentrée universitaire 2010-2011 : 500 lits à R’hahlia, rentrée universitaire 2011-2012 : 2000 lits à Tamda par HAISUM, rentrée universitaire 20I2-20I3 : 2000 lits à Tamda par HAISUM et I.500 lits à Tamda par KESSI, rentrée universitaire 20I3-20I4 : 500 lits par l’entreprise KESSI, Total : 6.500 lits.
Le programme restant : 17.000 places pédagogiques et 18.500 lits d’hébergement.

Le wali compte superviser les rénions entre la DLEP et trois entreprises concernées, à savoir COSIDER, Euro CASA et HAISUM. La première rencontre aura lieu demain, la seconde après-demain et la troisième et dernière, dimanche prochain. Le lieu de ces rencontres n’est autre que la propre salle de rénion du wali.

3 Commentaires

  1. Azul,comment s’étonner de cette situation dans un pays à la dérive qui a fait le choix de l’obscurantisme et dont les stuctures éducatives sont des établissements régressifs au sens plein du mot.
    Pour le reste,je constate que Mr Ahmed Zaid a réussi à se placer tout comme Hachi ce qui explique bien les silences des bien-pensants d’hier….
    Tanemirt

  2. une photo copie de la france colonianle et la dependance dans tout , meme les intelectueles sans parler de l alimentation, tous paralyser, l institution de sante qui n arrive meme pas a produire une seringue.aller perdre son temp dendant des annes sans rien produire de bon et finir a lire les journeaux en francais et en arrab

  3. d’Abdelkader Bouaghzi, c´est n´es pas un elu, il n´est mondaté par peronnes, un fonctionnaire attaché du régime en kabylie point c´est-tout(il n´est meme pas un natif de la région, un petit colon), parconséquant, il a aucun prérogative qui lui permettrait de défendre les interets de la communauté universitaire et cela est valable pour tout les domains qui touche la vie public. En effet la kabylie n´est pas seulement marginalisé sur le plan identitaire mais aussi souffre du déficite démocartqiue, un pays entier émietté et isolé sur plusieurs entité microscopique, la politique du partie unique aprés 62 qui consiste de deviser pour règné, leur devise le clientilisme et la corruption.

    Logiquement je ne voit pas comment a ne pas accépté ou a ne pas ademttre que M.Farhet Mehani mettra en place une République unis pour toute la kabylie, dans l´interet de ses villages ainsi que de ses villes manacé par le sous développement?

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