Santé : Le cœur humain bientôt régénéré ?

0
382

« Des cellules souches cardiaques embryonnaires ont été utilisées pour réparer les régions lésées du cœur. Une première mondiale. »

« CARDIOLOGIE ». L’opération s’est déroulée en octobre 2014 mais les premiers résultats n’ont été publiés qu’en janvier : le Pr Philippe Ménasché, de l’hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, a essayé pour la première fois au monde des cellules souches cardiaques pour réparer les régions lésées du cœur. Une opération qui fait rêver les cardiologues depuis qu’elle a été réalisée en 2001 chez la souris.

Des essais thérapeutiques avec cellules souches ont débuté chez l’homme dès 2004 et une vingtaine sont actuellement en cours dans le monde. Mais c’est la première fois qu’on lance un essai clinique avec des cellules souches embryonnaires, orientées in vitro en cellules précurseurs du cœur puis implantées à l’aide d’un patch à la surface du tissu cardiaque abîmé. Il est hélas trop tôt pour dire si la fonction cardiaque s’est améliorée avec cette opération. D’autant que celle-ci s’est accompagnée d’un pontage coronaire à l’efficacité éprouvée.

À l’avenir, les autres approches, avec cellules souches mésenchymateuses du même type que celles utilisées en 2001 chez la souris, pourraient se révéler tout aussi prometteuses. Prélevées dans la moelle osseuse du patient, amplifiées ex vivo, puis appliquées par cathéter directement sur le tissu cardiaque nécrosé, elles ont déjà permis d’observer une amélioration du fonctionnement cardiaque et de l’endurance de patients après plusieurs mois. Dès 2009, le Pr Philippe Hénon, fondateur et directeur de l’Institut de recherche en hématologie et en transplantation de Mulhouse (IRHT), avait réalisé avec son équipe une régénération du cœur à partir de cellules souches adultes isolées du sang des patients. Celles-ci, amplifiées puis spécialisées ex vivo, sont ensuite réinjectées sur les endroits nécrosés du cœur.

La start-up CellProthera a alors été créée pour exploiter cette découverte, la première à avoir obtenu l’agrément de l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour ce type de thérapie cardiaque. En 2015, un nouvel essai clinique va porter sur 44 patients et la société prévoit de commercialiser le traitement en 2017. L’enjeu est de taille, puisqu’il pourrait éviter le recours à des transplantations cardiaques, dont la demande s’accroît avec le vieillissement de la population mondiale.

Par Pierre Kaldy

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici