Réponse à Mme Tamzali Wassyla suite à son intervention méprisante

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Wassyla Tamzali
Wassyla Tamzali

(Tamurt) – Non, non et mille fois non Madame Tamzali. Pas vous. J’ai écouté avec intérêt et beaucoup d’attention « Algérie : chronique d’une crise annoncée » sur les matins de France culture, notamment votre intervention depuis Alger.

J’étais tout simplement estomaqué par votre facilité à magner la langue de la servitude et de l’esclavage moderne. Êtes-vous dans un besoin mercantile? Êtes-vous à la recherche d’une quelconque reconnaissance ? Qu’est-ce qui aurait pu motiver votre soudaine soumission? Mais la question que je me suis immédiatement posée était de savoir d’où arriveraient les dividendes de votre prise de position. D’Alger ? De Paris ?; Mais à dire vrai, je dirai que ça importe peu, d’Alger ou de Paris, de toute façon pour ceux qui souffrent, c’est bonnet blanc et blanc bonnet.
Vous avez volontairement mis en évidence ce que vous aviez appelé la société civile « la société des palais et des jardins des chancelleries » pour justifier par sa présence, l’existence d’une intelligentsia agissante. Vous aviez oublié des milliers de créatures, réduits à néant par la tyrannie, votre tyrannie Madame. Vous vouliez bander les yeux du monde ! Tant pis pour ceux qui comme moi, ont, un tant soit peu cru en vous. Ne dit-on pas que l’on est mieux servi que par soi-même !!.
Vous fréquentez les salons et les jardins des chancelleries, et vous déclariez qu’avec la présence de Daech aux frontières, les Algériens ne veulent pas entendre parler d’un changement brutal. Vous aviez juste fait semblant d’ignorer que l’esprit Daech est omniprésent dans tous les recoins de l’Algérie. Où sont passés les milliers d’éventreurs de femmes et d’égorgeurs d’enfants qu’a libérés Bouteflika ? Que dispense et  prépare l’École Algérienne depuis l’avènement Bouteflika ? Qu’en est-il des droits de cultes, du droit de croire au pas croire depuis l’arrivée de Bouteflika ? Où sont l’état, le droit et la loi à chaque fois que, la morale Daechiste vient s’imposer sur la société ? Les 4 mozabites brûlés vifs, la veille de votre intervention ne sont-ils pas les victimes de Daech assisté par les mercenaires légaux et officiels de Bouteflika.

Vous aviez juste omis de dire que onze siècles d’islamisation et d’arabisation forcenées, 5 siècles de soutien inconditionnel de l’Empire ottomans à cette dépersonnalisation de l’Afrique du Nord, le rêve de Napoléon de faire de l’Afrique du Nord une chaire du royaume arabo-islamique dans l’Empire français, n’ont pas réussi ce qu’a réussi Bouteflika en 16 années de règne avec la bénédiction de la mère-patrie « LA France ».
Bizarrement, les dates et les symboles ne semblent plus vous interpeller. Le 15 juin, lendemain de l’anniversaire de la fameuse marche historique du 14 juin 2001, ce jour-là Madame, 3 millions d’âmes, les vôtres, malgré 10 ans de guerre civile que vous présentiez à la face du monde comme le frein à toute contestation, ont marché sur Alger.
Comment ont-ils été accueilli Madame? À coup de balles explosives et de chars d’assaut. Sous quel règne Madame? De Bouteflika Madame.
Aux mêmes moments, lorsque vous vous pavaniez dans les jardins des chancelleries, des dizaines de milliers de Kabyles pleuraient leurs enfants dans l’omerta la plus totale que vous et vos sbires leur aviez imposée.
Ce jour-là du 14 juin Madame, votre tyran a cassé l’espoir de tout un peuple dans son sursaut de dignité. Il a ravi plus de 128 jeunes Kabyles à leur Kabylie et handicapé plus de 6 000 autres. Aujourd’hui, cette Kabylie est martyrisée, outragée, violentée, saignée, blessée, traumatisée.

Vous déclariez que par la photo que l’on vous a montré, vous le trouviez « Bouteflika », très présent, et par cette photo, vous en déduisiez qu’il gouverne l’Algérie. Dommage que le ridicule en ces temps du bal des faux-culs, ne cause plus aucun tort à personne ! Pour vous donner bonne conscience, vous vous en remettez à vos amis intellectuels, activistes, militants féministes et défenseurs des droits de l’Homme, journalistes, artistes, comédiens, cinéastes, médecins et vous allez pleurer sur leur épaule en espérant les incorporer dans votre cause de serviteur zélé…
Quel est le pays au monde qui peut accepter un légume omnipotent sur un trône, qu’on fait déambuler toute honte bue sur un fauteuil roulant. Ça me fait drôle de vous voir vous, vous en remettre à la panoplie de différents ponts de la société sus cité, quand personne n’ignore comment il est arrivé au pouvoir, par quel subterfuge, il a changé la constitution pour se maintenir et comment par son invisibilité totale, il fut réélu une quatrième fois !
Pour conclure votre intervention, vous vous êtes proclamé chantre des institutions. Mais de quelles institutions voulez-vous parler ? De la chambre de résonance et d’enregistrement appelée, APN? D’un sénat grabataire ? D’un Conseil des ministres qui ne se tient plus depuis bientôt trois ans ? D’un Conseil constitutionnel fantoche et caduque ? D’une justice aux ordres et pour l’injustice ? D’une administration préhistorique ?
Je vous laisse Madame, méditer, si ce n’est pas là, la voie toute indiquée qui mène fatalement à un changement brutal.
Je finis par cette maxime de l’illustre Mouloud Mammeri qui dit  » quand trop de sécheresse brûle les cœurs ; quand la faim tord trop d’entrailles ; quand on rentre trop de larmes ; quand on bâillonne trop de rêves ; c’est comme quand on ajoute bois sur bois sur le bûcher ; à la fin, il suffit du bout de bois d’un esclave ; pour faire ; dans le ciel de Dieu ; et dans les cœurs des hommes le plus énorme incendie ».

Boualem Tiakout

NB : ci-joint le lien « http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-algerie-chronique-d-une-crise-annoncee-2015-06-16 »

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