Journée mondiale de la femme: Une rose pour une journée, une claque pour chaque jour

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Une femme kabyle
Une femme kabyle

ALGERIE (Tamurt) – L’hypocrisie cynique qu’affiche sans vergogne le pouvoir d’Alger pour amadouer les femmes l’espace d’une maigre journée qu’est le 8 mars dépasse tout entendement. Des éloges, des louanges et des réceptions, où sont triées sur le volet des femmes, souvent invitées pour caresser sa « majesté » le président Bouteflika dans le sens du poil ne peuvent aucunement embellir la situation de la femme algérienne, réduire à l’éternelle mineure. En cette journée du 8 mars, une date par excellence dédiée à la deuxième moitié de l’homme, tous les regards vont sournoisement vers cette femme réduite le reste de l’année à croupir sous les ordres des mâles malotrus.

Une journée est déchirée d’une éphéméride pour la dédier à la Femme au huitième jour du mois de mars. Une seule journée, ni plus ni moins. Le retour sous le potentat du mâle se fait illico presto! Réserver une éthique journée à cette âme auréolée pour sanctifier son combat à huis clos pendant que l’homme lorgne sa ״rivale״ est un acte sournois à côté des moult peines qui la crépissent quotidiennement. Cette orchidée entourée d’orties n’a pas souvent la vie en rose. Les déboires entourant la Femme ne sont pas nés de la dernière pluie. Depuis la nuit des temps, elle est acculée à supporter la matité de ce malotru (mâle), qui la dédaigne et la réduit à un état d’asservissement et d’annihilation.

Le temps a donné raison à cette deuxième moitié, longtemps restée laconique devant cet homme loquace. Usant de sa masse musculaire, il improvisa à sa guise certains discours dogmatiques qui lui prodiguent le droit de la garder sous ses sabots. En Algérie, la femme traîne les savates devant la gent masculine, en sus, le système patriarcal et archaïque auquel s’arcboute le modèle sociétal algérien ne lui permet guère de s’épanouir en tant que femme, d’autant plus que les préjugés ne laissent pas place à une liberté d’agir.

Tant de sobriquets attribués à cette innocente Femme : beau diable, sorcière, soumise…et j’en passe devant cette liste sempiternelle dont l’autre mâle ne s’en lasse pas de rabâcher. Il serait incongru de la toiser et de la laisser pleurer jusqu’à ce que deux fossettes se creusent au milieu de ses joues comme pour recueillir ses larmes. Elle ne demande pas de compassion ni de pitié, mais juste une considération et un respect pour ce qu’elle est et ce qu’elle peut faire. De crainte que l’homme soit culbuté par sa partenaire, il se réfugie derrière les raisonnements insensés. Accusée à tort de diableries et le son penchant sensuel, la Femme est présentée comme étant inapte à suppléer l’homme dans ces activités.

Il est grand temps de trouver un modus vivendi entre ces deux êtres et escamoter ces vieilles querelles. « Rendre à ces âmes, ce qui appartient à ces âmes. » En toute simplicité, une place de mère, de sœur, d’épouse, de collègue… sans préjugé ni machisme. Le code de la famille en Algérie est l’un des nœud gordien auquel les tenants du pouvoir tiennent mordicus à préserver tel quel. Sur un autre registre, l’influence des islamistes qui ne reculent devant rien pour maintenir la femme dans cette position étriquée, soumise de surcroit au dictat des hommes.

Amnay

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