Sidi-Aich: Conférence-débat de Mr Ali Yahia Abdenour "Ensemble pour bâtir la Kabylie"

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Mr Ali Yahia Abdenour
Mr Ali Yahia Abdenour

SIDI-AICH (Tamurt) – Lors d’une conférence-débat qu’a animée le plus ancien militant des droits de l’homme, Maitre Ali Yahia Abdennour, à la salle des fêtes Youcef Abdjaoui de Sidi-aich, le conférencier n’a pas mâché ses mots pour dénoncer haut et fort le régime algérien qu’ils qualifient de dictateur et de satrape. 

L’invité de l’association Soummam Eco-culture a passé en revue divers sujets, notamment la crise berbériste de 1949.  Durant cette conférence qu’a abritée l’ex-salle de cinéma ce samedi 9 avril, le doyen des avocats a parlé en détail de cette crise dite berbériste que certains appellent crise anti-berbériste, et en général de la crise identitaire qui en a suivi dans l’Algérie postcoloniale, et qui perdure jusqu’aujourd’hui.

« En 1947, à l’issue du premier congrès du PPA/MTLD, quatre cadres de la Kabylie, animateurs du mouvement dit berbériste, font leur entrée au Comité central du Parti : Omar Oussedik devient adjoint de Ahmed Bouda, Amar Ould-Hamouda devient haut cadre de l’O.S., Hocine Aït-Ahmed devient chef national de l’O.S., et Ouali Bennai responsable du parti en Kabylie », dixit Dda Ali. « Comment peut-on faire confiance à des gens qui ne reconnaissent pas l’histoire des Berbères et qui martèlent de surcroit que l’Algérie n’existe que depuis l’arrivée de l’Islam », s’interroge le conférencier. « La Kabylie à elle seule a livré ses plus braves hommes et femmes, tant en quantité qu’en qualité pour libérer l’Algérie des griffes du colonialisme. Mais, force est de constater qu’un nouveau colonialisme est né après le départ des Français. Le régime algérien est pourri jusqu’à la moelle épinière », assène le conférencier aux 95 berges. Dans son long discours, maitre Ali Yahia s’est attardé à inciter la nouvelle génération à prendre le flambeau pour se défaire des trappes du régime algérien. Il a aussi appelé tous les Kabyles à manifester le 20 avril  et s’unir autour du socle commun qu’est la Kabylité. Dans ce message implicite, l’ancien avocat reconnait à demi-mot que la Kabylie doit prendre son  destin par les mains. « Nous avons beaucoup d’ennemis. Il faut se mobiliser et s’unir », enchaine-t-il.

Le conférencier s’est déchainé sur le gouvernement algérien, notamment sur la personne de Abdelaaziz Bouteflika, source de tous les maux selon les dires de maitre Ali Yahia. « Ce président algérien a mis bas toute l’Algérie. Il s’est permis de dilapider l’argent du peuple en toute impunité », déclare-t-il. La révision de la constitution algérienne n’est qu’une scène de théâtre burlesque. L’officialisation de Tamazight, dont certains larbins du pouvoir s’enorgueillissent, n’est qu’un leurre, d’autant plus que cette langue n’aura nullement la chance de rivaliser avec la langue arabe, jouissant de toutes les faveurs et de tous les privilèges. L’invité de Sidi-aich a axé son intervention sur la nécessité de créer des écoles libres, en parallèle à celle existante.  Cette idée en gestation s’est déjà concrétisée dans certaines régions de la Kabylie grâce à la mobilisation  des militants du MAK. Ces derniers ont compris que l’école algérienne, qualifiée de sinistrée et de sclérosée, ne doit aucunement paralyser les enfants kabyles par des programmes scolaires qui ne font que les abrutir  à foison.

En grosso modo, l’appel du doyen des avocats se rejoint aux appels des dirigeants du MAK quant à l’urgence de s’unir derrière la Kabylie, qui reste de loin la seule et l’unique patrie de ceux qui s’estiment appartenir à cette noble terre accueillante. Jadis, des Kabyles fessaient l’apologie de l’Algérie algérienne, l’Algérie n’est pas arabe. Aujourd’hui, la donne a changé ! la Kabylie kabyle, la Kabylie n’est pas arabe. Ce slogan doit servir de socle pour la refondation d’un État libre, laïc et indépendant.

 Amnay

9 Commentaires

  1. @lfenec: Ali yahia abdenour a 95 ans et ne veut rien pour lui. Il se souci des générations à venir un point C tout. A lui seul il dépasse de loin des milliers de jeunes passifs qui ne veulent pas de réchauffé, c’est à dire écouter le passé qui nous interpelle.

  2. Il faut tout de même rappeler que Me Ali Yahia a été Algérianiste d’idées et d’actions durant toute sa carrière d’homme politique et d’acteur actif de la société dite civile. Il a été Ministre sous le régime de Boumediène, défenseur acharné des cadres de l’ex-FIS, a constamment plaidé pour la réhabilitation de ce parti fasciste particulièrement lors de sa participation au congrès de SAN EGIDIO, disons qu’il a bien accompli sa mission de bon Kabyle de service puisqu’il ne s’est pas ou peu investi pour la Kabylie. Ce Sieur après avoir investi toute son énergie pour une Algérie fictive se rend compte tardivement au crépuscule de sa vie qu’il a fait fausse route en reconnaissant que la Kabylie a beaucoup d’ennemis. Lui et tous ceux de sa génération qui quittent le navire l’un après l’autre, auraient été mieux inspirés de dresser ce constat et tirer les enseignements utiles après les événements suivants:
    – Crise contre les berbéristes en 1949,
    – Trahisons, retournements de veste et positions contre révolutionnaire des adeptes de l’Arabo Islamisme durant la guerre d’Algérie,
    – Non reconnaissance des résolutions du congrès de la Soummam par les fossoyeurs de l’Algérie Algérienne,
    – L’Assassinat de Abane Ramdane par les ennemis de la Kabylie,
    – Le faux congrès de Tripoli où les masques sont tombés,
    – Le putsch contre le GPRA,
    – Le conflit armé durant l’été 1962,
    – Le dictât imposé par l’Etat major de l’Armée des frontières qui s’est accaparé illégalement et illégitimement du pouvoir,
    – La résistance du FFS en 1963 qui malheureusement a tourné au fiasco par la faute de qui on sait,
    – L’épisode des berbéristes poseurs de bombe en 1976 dont les auteurs à l’image de Mass Haroun ont payé le prix fort,
    – Les événements (de même nature) d’Avril 1980 à Tizi-Ouzou et de Mai 1981 à B’gayeth,
    – La distinction de la Kabylie du reste de l’Algérie durant l’avènement de l’islamisme politique durant les années 1990,
    – La démarcation nette et précise de la Kabylie de Bouteflika en 1999,
    – Les événements tragiques et malheureux de 2001,
    – Et enfin la naissance du GPK/MAK après les événements de 2001.
    C’est incroyable que toutes les élites Kabyles demeurent prisonnières de tabous dont elles n’arrivent pas à se départir même au détriment des leurs et de leur région. Qu’attendent-ils pour réagir maintenant qu’il y’a péril en la demeure. La situation est telle que désormais tout un chacun doit prendre position de manière claire, précise et sans faux fuyants. Ces élites ne peuvent plus se permettre de faire le dos rond, gesticuler pour ne rien dire ou d’ignorer la situation cruciale que traverse la Kabylie. Tout un chacun devrait, en son âme et conscience, se prononcer et faire connaitre ses positions sur les questions de l’autonomie ou de l’autodétermination de la Kabylie. Ce n’est pas de la fiction, c’est une réalité qui s’impose par la force des événements. Quant aux calculateurs de la 25ème heure qui espèrent tirer des dividendes en temps utiles, le MAK s’en chargera de les remettre à leur juste place. Comme quoi il ne faut surtout pas rééditer les erreurs de 1962 et d’autres dates charnières.

  3. Pour qu’ensemble les Kabyles puissent se mettre d’accord il faut définir un socle minimum aussi indiscutable que l’est l’Islam pour la constitution Algérienne.
    Je propose donc de soumettre une nouvelle constitution dont un seul article sans discussion préalable , suffira à nous libérer de l’influence de l’Arabistan .
    Article un de cette future constitution : la Kabylie a définitivement pour seule langue officielle le Kabyle. Pas de langue nationale ou officielle bis arabe dont l’enseignement sera abrogé
    Pour les acharnés de la langue bédouine l’Algéristan fera le nécessaire . On verra si après 20 ans il y aura encore beaucoup d’ a-rats bisants an Kabylie. Si en 14 siècles ils n’ont pas réussi à nous zombifier linguistiquement,je suis sûr qu’en 20ans de mise à l’écart plus personne ou presque ne se souviendra sauf en cauchemar de leur langue maudite .

  4. Mille MERCI Maître.
    Voila un exemple à méditer par tous les intellectuels et hommes politiques Kabyles, notre Kabylie est très riches
    en ressources humaines il -y-a de quoi être fier, avec des hommes de le trompe de Maître ALI –YAHIA l’espoir de voir un jour fonder un Etat Kabyle est plus que probant.

  5. AZUL,

    Eh oui dommage que tous ces Kabyles aient perdu leur temps à défendre leur algerinité lorsqu’en face depuis des lustres les arabomusulments leur crache à la gueule.
    Mais au moins Ali Yahia à le courage à son age de reconnaitre que seul un État Aqvayli garantira Tilelli pas comme un certain dha Lhoucine qui est parti sans reconnaitre son échec et n’a nullement voulu donner un espoir au peuple Aqvayli.
    Tadukli.

  6. Azul,
    Les investissement du régime algerien en kabylie sont:
    -le terrorisme
    -salafisme
    -dépersonnalisation des kabyles
    -l’arabisation……..etc mais nous on à oublié le passé. …..par contre le malg persiste suite au x événements de 63…..

  7. Da Abdenour est un militant sincère au long parcourt , à ma connaissance il est l’un des rares ministre à avoir démissionné de son plein grès , maintenant si certains lui reproche d’avoir défendu des éléments du FIS , il faut reconnaitre qu’il est dans son rôle d’avocat …

    Il demeure pour moi no seulement un ami de longue date , mais surtout une référence de probité et d’engagement .

    L’assassina par leur paires des Berbéristes de 49 , il me la apprise il y a plus de 20 ans , voilà qu’il dénonce les coupables dans son livre sur Benai Ouali , de son vivant et c’est tout a son honneur .

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