MUNICH (Tamurt) – La militante autonomiste, féministe Kabyle, Malika Baraka, médecin cardiologue à Paris, a été invitée par l’association « Amitié Allemagne-Kabylie », à la ville de Munich, au sud de l’Allemagne dans le cadre de la célébration du printemps Amzigh d’Avril 1980. Elle a animé une conférence devant une nombreuse assistance composée d’Allemands et de Kabyles venus de plusieurs villes allemandes, de Suisse, de France, de République Tchèque et de Pologne
D’emblée, madame Baraka est revenu sur l’histoire de la Kabylie. Elle rappellera que « le peuple kabyle est un peuple autochtone qui appartient à ce qu’on appelle les Amazighs, les premiers habitants connus d’Afrique du Nord. Sa nature montagneuse et très boisée lui a permis de sauvegarder, sa culture, sa langue et son organisation sociale particulière en petites républiques que constituent les villages, un peu à l’image des cantons suisses. L’islam a été probablement introduit tardivement par rapport au reste de l’Algérie, ce qui peut expliquer le rapport au religieux. Il s’agit non pas d’une laïcité telle qu’on l’entend en Occident mais d’une sorte de distanciation du fait religieux. Il existe deux institutions distinctes sur des sites différents du village, l’assemblée villageoise « Tajmaat » dans un lieu situé généralement au centre du village et où se traitent les affaires de la cité et la mosquée lieu de la spiritualité et des cérémonies religieuses. Il est à noter un fait marquant qui montre l’attitude des Kabyles envers la religion, c’est l’accord signé au milieu du 18eme siècle par une confédération de villages autorisant l’exhérédation des femmes en complète opposition avec le droit musulman ». La conférencière est, devant une assistance attentive, remontée jusqu’à la période de l’invasion de l’armée française pour expliquer comment la Kabylie avait perdu sa souveraineté.
« En 1857, l’occupation française va bouleverser l’histoire de la Kabylie. Cette terre á forte identité située sur la rive sud de la méditerranée a toujours réussi à maintenir son intégrité face aux multiples intrusions. C’est la colonisation française porteuse d´une culture impériale avec imposition d’un pouvoir central de type jacobin perpétué par le pouvoir algérien qui va lui associer l’hégémonie arabo- islamique. Les effets délétères de la déculturation vont s´accélérer et se démultiplier avec les moyens modernes de communication.
La Kabylie ayant perdu son autonomie va entrer en résistance et dans une révolte cyclique amenant à chaque fois son lot de souffrances, mais toujours tendue par l’espoir et la volonté de retrouver son intégrité, sa dignité et sa liberté. Chaque étape de lutte se traduira de manière différente selon le contexte sociopolitique du moment. Les avancées seront d’importance inégale, il y aura des erreurs, des régressions mais la dynamique globale est dans la rupture progressive des liens qui l’entravent. Depuis plus d´un siècle, elle ne cessera pas de porter et de défendre les idées de liberté. C´est pour cela que contrairement a un discours que j´entend parfois, je pense qu´il il faut parler de continuité des luttes kabyles même s’il y a eu des étapes marquantes dans cette quête de liberté. 2001 n´a été possible que parce qu´il y a eu1980 lequel n´a été possible que grâce a 1949 », relata Malika Baraaka qui insiste sur l’enchainement des évènements tragiques et de protestations en Kabylie depuis 1962. Pour toutes ses raisons, Malika Baraka estime que
Aujourd’hui, « c’est le temps de l’affirmation identitaire kabyle. Les Kabyles parlent enfin d’eux mêmes sans complexes et disent ce qu’ils veulent faire de leur avenir mais on est encore loin de la réalisation de leurs projets. La marche du 20 avril dernier, même s’il est difficile de tirer des conclusions des ces marches avec un biais lié à cette date anniversaire (on marche car est le 20 avril) , on peut dire que la militance kabyle a choisi le chemin de la prise en mains de la Kabylie de son destin et l’abandon de la thèse de solution par la démocratisation d’un Etat Nation. Lequel Etat vient de montrer une fois de plus son incapacité à changer la réalité linguistique en n’amorçant aucun changement institutionnel en faveur de la prise en charge réelle de la langue amazighe qui vient d’être reconnue comme
langue officielle dans la nouvelle constitution mais avec un statut minoré par rapport à celui de la langue arabe ».
L’intervention détaillée de Malika Baraka a attiré l’attention de l’assistance jusqu’à la fin. Très lucide dans ces déclarations, son discours est très structuré et surtout limpide. Plusieurs questions ont été posées sur l’assistance concernant l’avenir de la Kabylie. A la fin de la conférence, Lyazid Abid, vice président du GPK llui a remis un bouquet de fleur sous les applaudissements du public et le crépitement des appareils des photographes. La soiré est cloturée par le concert d’Akli D. au grand bonheur du public présent.
Nous publiereons prochainement la conférence dans son integralité.
Lounès B
Azul,
Je me demande pourquoi les intellectuels kabyles parlent de l’islam kabyle mais très rarement de notre vraie religion, à savoir la religion des ancêtres. C’est dommage de reprendre sans discernement les discours des dominateurs qui font du culte musulman autre chose qu’un élément du panthéon kabyle. On oublie totalement que notre panthéon comprend, au sommet, le culte des ancêtres rendu aux iɛessassen, et que ce n’est qu’en second lieu que se positionnent les culte allogènes : l’islam et les rares reliquats du christianisme et du judaïsme.
On ne peut que se réjouir de l’adhésion des intellectuels kabyles à l’idée d’un Etat kabyle libre,seul moyen de sauver notre identité,notre langue et notre culture….Ceux qui défendent le statu quo ou l’assimilation à l’Algérie,sont d’une manière ou d’une autre les complices de l’ethnocide que subit la nation kabyle.
Parmi les priorités du futur Etat kabyle,il faudrait une véritable révolution culturelle pour dés-arabiser et dés-islamiser (du virus intégriste cela s’entend) la société kabyle.Ce que l’Etat arabo-intégriste d’Alger a semé dans les esprits kabyles démunis, l’Etat kabyle doit le défaire et l’éliminer radicalement.L’éradication du sida mental qu’est islamisme toutes options confondues (salafisme,wahhabisme…) est une condition sine qua non pour faire entrer la Kabylie dans la modernité et le 21ème siècle.
Moi je sais qu’il y a un dieu kabyle qui dort mais qui finira par se réveiller. Notre malheur c de toujours croire aux dieux des autres qui font trop de bruit et provoquent bcp de malheur. Le notre est une force de la nature, une force de vie et non de la nord. Les kabyles qui ne veulent pas y croire sont des ignares, des gens bridés qui se complaisent dans leur sous-citoyenneté. iɛessassen que vous rappeler existent dans chaque village de Kabylie. Les anciens entretenaient constamment un lien spirituel avec eux, mais aujourd’hui les kabyles les ont oubliés parce qu’ils sont détournés par de faux dieux, les dieux des autres qui détruisent notre nature propre.
Personne n’oublie jamais vraiment. L’islam Kabyle à maintenu vivant ces anciennes croyance. Dans la genèse de l’islam kabyle comme on me la enseigné, il n’est point question de Adam et Eve (que je trouve incestueux), mais que les différentes vies ont été forgé à partir « d’argile lunaire », y aussi ce conte qui dit que dans un passé lointain, les hommes était semblable au singe, mais que ces derniers sont resté des singes parce qu’ils ne faisaient que se moquer et profiter du travail de ceux qui ont fini par devenir des hommes. Le respect aux iɛessassen est toujours vivace chez certain Kabyle. Et « Rebbi » est aussi présenté comme une « volonté » ou une « force »… Mais bon, tous ça ne sont que des contes… Je ne sais pas si c’est utile de remplacer une croyance par une autre. Moi ce qui me dérange, c’est la haine/rejet de l’autre présent dans la plupart des religions monothéiste… Que faire ? :/
Azul,
Pour la simple raison, que ce que tu appelles les religions de tes ancêtres sont fondées sur des croyances fausses et ont disparu d’elles mêmes.
Aujourd’hui l’islam règne et rayonne en kabylie et il est porté très haut par l’extrême majorité du peuple kabyle.
Le nier serait un mensonge.
Je suis à fait d’accord, les rites animistes, les religions polythéiste et les 3 religions monothéiste font parti du folklore de la Kabylie. Maintenant, il faut aller de l’avant et se débarrasser de ces boulets dans la vie quotidienne et les réduire à quelque fêtes folklorique pour ne pas oublier notre passé…
Tu appelles les croyances de mes ancêtres jusqu’à ma défunte grand-mère qui croyait encore et pratiquait cette dernière avec un mélange de christianisme, tu oses qualifier ces traditions de mensonge??? Tu glorifié la bassesse secte criminelle de bédouins cannibales, pauvre de toi??? L’Islam ce vomi issu d’une tribu Arabo-sémite rétrograde, arriérée et mortifère qui avait plongé l’Afrique dans les ténèbres à cause des soumis comme toi qui en fait le relais de cette cata!!!!!…..
Le sujet est d’une grande importance. Il s’agit là de ralliement d’une élite kabyle pour l’autodétermination et l’indépendance de la Kabylie. Merci beaucoup Dr. Malika Baraka pour votre positionnement. Nous attendons le même ralliement des autres élites. Nous souhaitons que la majorité de l’élite kabyle œuvre pour la Kabylie et rien que pour la Kabylie, et affiche un positionnement clair pour l’autodétermination. Car nous avons besoin de tout le monde pour enfin consacrer la liberté de la Kabylie et du peuple Kabyle. Le sort de la Kabylie ne dépend que de la volonté des Kabyles, dont la volonté est désormais affichée lors du dernier 20 Avril.
Moi je suis convaincu d’une chose: les kabyles n’auront jamais une indépendance totale tant qu’ils ne se seront pas débarrassé de ces idéologies venues d’ailleurs. Je dis bien une indépendance totale, une indépendance d’esprit. Il faut être totalement soi, sinon on n’est jamais soi-même. Le problème des religions doit être mis de côté dans tout débat concernant l’avenir de la Kabylie. Les kabyles ne sont pas tous des croyants et ne sont pas tous de la même religion. Evidemment il y aura toujours des individus qui clameront que la majorité des kabyles sont musulmans. Parce qu’on leur a inculqué l’idée qui fait que dans les pays musulmans on naît musulman! Il faut tout revoir.
Azul
Je me rejouis du ralliement de cette grande dame kabyle. Oui, je dis bien grande Dame. C’est un prélude à la recupereation de l’intelligentsia kabyle par la kabylie et Dieu sait elle est nombreuse et tres utile. Ell a assez servi les autres. Bientot, La kabylie se sentira tes forte et en phase avec elle-meme.
Bravo Dr Malika Baraka.