L’Algérie, l’unicellulaire !

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ALGERIE (Tamurt) – Dans un monde inhalé par une mondialisation effrénée et dépourvue de sentiments, tout un chacun se démêle tant bien que mal de tirer son épingle du jeu. Par ailleurs, en Algérie,  la mondialisation est perçue comme un danger pouvant fragiliser les fondements de l’État national qui sont, entre autres, son territoire, sa souveraineté et le lien avec ses citoyens.

En effet, maintenu dans un espace délimité par des frontières et sur lequel il exerce sa souveraineté, l’État, dans une certaine mesure dépéri par l’ampleur de la mondialisation, voit de plus en plus s’étioler ses prérogatives régaliennes et mêmes les plus élémentaires. On assiste alors à  la décomposition des territoires, si cher au clan des arabo-baathistes débouchant inéluctablement sur une triste « fin des territoires ». Ces territoires, jusqu’ici des enclos où se retranchent les véritables autochtones qui ne demandent qu’à se libérer du joug des « nouveaux colonisateurs » qui règne sans partage depuis un demi-siècle. De plus, l’uniformisation culturelle dangereuse (musique, langues, codes culturels de vie, mode, etc.) est devenue une règle d’or et inhibe toute résistance formulée par les minorités culturelles en perte d’identité. Les kabyles ont intérêt à se défaire du mythe algéro-algérien et prendre leur envol pour l’instauration d’un véritable État indépendant, libre et laïque. L’état de survie doit être banni à jamais.

En Algérie tout est unilatéral. Entre modernité et modernisme, elle éprouve toutes les peines du monde à se frayer un passage. Recroquevillée dans sa position erratique, la coquille hermétique est couvée par un duvet rêche, hirsute et échevelé. Le pharisaïsme est la nouvelle mode pour laquelle nos responsables valétudinaires excellent dans l’art de l’esbroufe. La frange d’islamistes renait de ses cendres par le coup de grâce d’un pouvoir en quête d’une nouvelle béquille, tendue aux islamistes qui prolifèrent comme des champignons. De surcroît, les révolutions arabes ont allègrement fait le bonheur des fous de Dieu, et ce, en brandissant un Islam modéré pour les uns, et une bigoterie effrénée pour les autres. Une main tient la Kalachnikov et l’autre agite le calicot, perché sur de longues hampes, dans le dessein de se rapprocher plus du divin. Cultivant l’apagogie et l’anarchie, même si cette dernière est l’œuvre d’érudits penseurs, entre autres : Pierre Joseph Proudhon, Mikhail Aleksandrovitch Bakounine, Kropotkine, Max Stirner…l’Algérie est comme une abeille qui butine en pérégrinant de fleur en fleur. Mais le comble de l’ironie est son incapacité à se fixer sur un seul objectif. Le trémoussement des adeptes du désordre s’adonnant au dilettantisme et se livrant à de joyeux ébats  dans la fange ne fait qu’empirer la situation. Les ballets de personnalités paradant dans les résidences d’État, en palabrant de tout et de rien, n’est qu’un écran de fumée qui se veut de berner les gouvernés. Pour s’animer, des conférences vides de sens et évidées de concret sont organisées en longueur d’année sans vraiment solutionné aux maux qui rongent l’Algérie. Des sommes faramineuses sont engouffrées sur le dos du contribuable en mangeant à belles dents. Pour les soirées, un mélange du Hawzi et du Chaâbi pour égayer les hôtes en savourant des méchouis sur des feux de braises.

En guise de souvenir, quelques étrennes ne pèseront en rien sur le trésor public. C’est normal, l’Algérie est une terre d’accueil et de convivialité. Pourvu que vous ne soyez pas un enfant du pays. Pendant ce temps-là, la plèbe est prise par un vortex de contingences et de mésaventures. Le fossé se creuse davantage entre les gouvernées et les personnes au pouvoir. La théorie des ″impedimenta″ se résume en quelques mots : « Enrichir le pouvoir, appauvrir la tourbe. »  Les ports maritimes algériens sont submergés par de marchandises qui affluent de tout horizon. En inverse, peu de choses à se mettre sous la dent. De petites quantités infinitésimales qui ne dépassent pas le seuil des 2 %. Et pourtant, les gens du sérail se targuent d’un bilan flatteur aux résultats chimériques, et ne lésinant pas d’éloges en la puissance de l’économie algérienne. Le ridicule ne tue pas ! La logorrhée coule à flots, se déversant dans un réceptacle de babillage et de phraséologie. Excepté les hydrocarbures qu’il aspire avec frénésie sans se soucier d’un probable tarissement dans un proche avenir, le gouvernement algérien importe le fretin du marché mondial. D’où décline la notion d’import-import.

En  biologie, les organismes unicellulaires ont développé des capacités d’adaptation extraordinaires, et par un procédé appelé phagocytose reposant sur mécanisme qui permet à certaines cellules spécialisées telles que les protistes (monocellulaire) l’ingestion de particules étrangères comme les bactéries, les débris cellulaires…ce cas de figure est valable pour une Algérie unicellulaire qui couve les hydrocarbures d’un amour charnel. En parallèle, une déglutition en crue affluant de tous les recoins du monde. On consomme de tout et de rien ad libitum. En grosso modo, l’Algérie se donne une image de monocellulaire marchant à cloche-pied.  C’est là où le bât blesse !

Amnay

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