Les déboires de Mhend

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pauvreté en Algérie

CONTRIBUTION (Tamurt) – Mhend est un algérien, comme beaucoup d’autres, qui n’en finit pas de souffrir, du matin jusqu’au soir. A croire qu’il est né un jour de souffrance, la misère et lui se ressemblent comme deux gouttes d’eau.

Ses parents étaient extrêmement pauvres. Alors, il n’avait droit ni aux jouets, ni aux vêtements neufs. Il ne mangeait pas souvent à sa faim. Résultat, sa constitution physique était des plus chétives. Ses côtes étaient visibles de loin. Ses parents étaient trop soucieux et trop occupés pour lui prodiguer la moindre affection ou attention. Il jouait tout seul dans la poussière, devant la maison. Même les enfants des voisins, qui étaient riches, dédaignaient de jouer avec lui.

A l’âge de cinq ans, son père lui lance un vieux cartable et lui ordonne d’aller rejoindre les bancs de l’école. A l’école, il s’assoit toujours à la dernière table. Sale et pauvre avec des vêtements rapièces, il est dédaigné par ses instituteurs et ses camarades de classe. Apres quelques années passées à l’école primaire, las de le voir doubler et redoubler de classe, les enseignants prononcent son exclusion de l’école.

Apres quelques années passées à errer sans but dans son village, il décide de chercher du travail. Sans instruction et sans formation, il ne trouve que des travaux pénibles et mal rémunérés à effectuer. Il charge et décharge des briques, du sable, du ciment…Il coupe du bois, il brise des roches, il nettoie les champs, il creuse la terre, il seconde les mâcons auxquels il prépare le mortier…Quand il termine sa journée de travail, il sent tous ses os et ses muscles crier de douleur. Il a l’impression d’être écrasé par un bison.

Quand il a atteint l’âge de la majorité, ses parents le pressent de se marier. A chaque fois qu’il sollicite une femme, ses parents lui posent deux questions fatales : -Est-ce que tu travailles ?Oui, je travaille comme journalier quand je trouve du travail. -Est-ce que tu es bien rémunéré ? Non. Alors, ils le renvoient sans ménagements en lui disant : « Va chercher ailleurs, notre fille ne se contentera pas d’amour et d’eau fraiche. »

Apres plusieurs tentatives infructueuses, Mhend arrive enfin à trouver une femme illettrée comme lui et moche comme un fantôme. Chaque année, il donne naissance à un nouveau-né. En douze ans, il a formé une équipe avec même un remplaçant Son salaire est dérisoire mais les besoins à satisfaire sont tellement nombreux. Conséquence, il appréhende de rentrer à la maison car sa femme et ses enfants réclament beaucoup de choses qu’il n’arrive pas à satisfaire.

Les soucis familiaux s’ajoutent à ses problèmes professionnels. Au fil du temps, Mhend n’arrive plus à dormir. Il devient maigre comme un clou. Sa santé physique et mentale périclite. Il ne peut plus travailler. Il erre dans la ville d’Azazga en gesticulant et en tenant des propos incohérents. Sa famille se retrouve dans le désarroi le plus total.

Hammar Boussad

1 COMMENTAIRE

  1. c’est une histoire typique des annees 70, 80 d’un n’importe quel villageois ou citadin kabyle et algerien de l’epoque , les gens etaient pauvres, mais il y avait la paix, et la solidarité jusqa l avenment des barbus extraterrestres.
    unfortunately, la fin est tragique, on souhaiterait qu’elle soit á sa faveur afin de donner un brin d’ espoir aux lecteurs, mais ce n’est pas trop tard, il s’en remettra de son desarrois au plus vite .

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