6000 licenciés en tamazight en chômage

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ALGERIE (Tamurt) – Plus de six mille détenteurs d’une licence en langue et culture amazighes sont actuellement en chômage en Algérie. L’information est officielle puisqu’elle émane directement du Haut Commissariat à l’Amazighité.

Ce dernier, faut-il le rappeler, est une institution du pouvoir algérien dont la mission est censée être la promotion de tamazight. En réalité, elle ne fait que tenter de juguler toutes les actions s’inscrivant dans le cadre du combat identitaire qui se poursuit toujours. Six mille licenciés en tamazight en chômage et le pouvoir algérien, par la voix de ses représentants, continue d’évoquer le manque de moyens humains afin que l’enseignement de la langue amazighe dans les écoles algériennes, qui est toujours facultatif, ne devienne obligatoire. Tamazight est d’ailleurs la seule matière qui est facultative. Le parent de tout élève a la latitude de pouvoir priver ses enfants de l’apprentissage de tamazight au moment où la langue arabe est enseignée dans les quatre coins de la Kabylie de façon obligatoire dès la première année du primaire.

Or, la majorité des kabyles avouent être contraints d’étudier l’arabe à contre cœur car d’abord il s’agit d’une langue imposé. Deuxièmement, il n s’agit pas, à leurs yeux, d’une langue qui véhicule le savoir au sens large. La preuve, les bacheliers sont vite coincés après l’obtention de leur baccalauréat car une fois à l’université, la majorité des spécialités scientifiques sont enseignées en langue française à l’instar de la médecine, la pharmacie, l’informatique, les industries légères, les hydrocarbures et la liste est encore  longue. Le système éducatif algérien réserve la part du lion de l’apprentissage à la langue arabe. Donc, une fois à l’université, les étudiants éprouvent d’énorme difficulté à se convertir au français afin de pouvoir poursuivre leurs études. Ils sont très nombreux les étudiants qui ont été contraints d’abandonner leurs études, une fois à l’université, car la contrainte de la langue leur est parue insurmontable.

En revanche, malgré ce constat d’échec, le pouvoir algérien continue d’encourager l’enseignement de la langue arabe au détriment de tamazight qui est la langue d’origine de toute l’Afrique du Nord mais aussi au détriment des langues de la science comme le français et l’anglais. D’ailleurs, même l’enseignement des mathématiques, qui se déroule en langue arabe, est énormément problématique car les caractères arabes ne s’y prêtent guère pour cette science. Et rien que pour donner un exemple : comme tout le monde le sait, en mathématiques, l’usage de la majuscule et des minuscules est indispensable. Or, dans la langue arabe, les deux versions des caractères n’existent pas. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

Tahar Khellaf

5 Commentaires

  1. Ce qui intéresse le pouvoir c’est d’arabiser pas de former des intellectuels. Quant à ces 6000 licenciés, la société kabyle peut leur faire appel pour appendre Tamazight à ceux qui le désirent. Nous sommes prêts à payer leurs salaires.

  2. Il y aura encore malheureusement de plus en plus de chômeurs parmi les les diplômés en Tamazight. La raison est claires : en algérie, le seul enseignement en Tamazight possible, quand il est permis comme ap^r exemple en Kabylie, c’est des cours d’apprentissage de la langue, c’est à dire au mieux de la lecture et de l’écriture. Autrement aucune autre matière n’est enseignée en Tamazight ; par exemple l’Histoire, la civilisation, l’éducation civique ou morale, la géographie, ou pourquoi pas des matières scientifiques. Nous sommes dans un leurre total et cela dure depuis l’introduction de Tamazight dans le système éducatif algérien où on a confiné notre langue à de pseudo lecture/écriture faisant croire à des Kabyles naïfs que leur langue est prise en charge au moment où la langue arabe est introduite injustement dans l’enseignement universitaire.

    Seul un Etat Kabyle libre pourrait vraiment et réellement prendre en charge la promotion de Tamazight et de ses enseignants. Ceux qui vous font croire que le sort des enseignants de Tamazight pourra s’améliorer dans le cadre algérien vous trompent. Soit on étudie l’Historie en arabe soit on le fait en Tamazight. Ceux qui choisissent de rester dans le statu quo sont pour la lâcheté de la 2e option. Il est indigne d’un être humain de laisser sa langue se faire piétinée par une autre langue et à fortiori quand celle-ci n’est pas une langue des sciences comme c’est le cas de la langue arabe.

    • « Il est indigne d’un être humain de laisser sa langue se faire piétinée par une autre langue et à fortiori quand celle-ci n’est pas une langue des sciences comme c’est le cas de la langue arabe ». Le présupposé est, on ne peut plus, clair: quand c’est le français qui la piétine, comme c’est le cas sur ce site, vous l’acceptez sans rechigner!!

  3. Pour nous inculquer bessif la langue étrangère arabique Boumediène a ramené des milliers d’Égyptiens et autres Palestiniens ,mais malgré la pseudo officialisation de Tamazight nos Professeurs Kabyles ne trouvent pas de place dans l’Algéristan . Vivement l’indépendance et là ce seront les profs d’arabes qui devront chercher ailleurs que chez nous un emploi.

    • Vous dites n’importe quoi mr ou mme
      Laissez la france chez elle (d’ailleurs pourquoi y a tant d’algérien en france)
      On parle d’être piétiné chez nous sur notre propre terre
      On est kabyle et on veut apprendre notre langue
      Vive Le MAK

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