Pour une Kabylie unie et libre

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Bouaziz Ait Chebib
Bouaziz Ait Chebib

KABYLIE (Tamurt) – Le processus de dépersonnalisation du peuple kabyle s’accélère. Après la mise en œuvre des politiques scélérates d’arabisation et de salafisation, l’État algérien passe à l’étape suivante de son projet machiavélique d’anéantissement de notre société qui consiste à récupérer les symboles de la Kabylie.

Ainsi, le porte-voix du peuple kabyle et des amazighs en général, Matoub Lounes, fait l’objet de tentatives de récupération de la part du régime colonial algérien. Ne pouvant éliminer son message de liberté fortement ancré en Kabylie, l’État algérien procède à la perversion de son héritage intellectuel en se faisant le seul représentant légitime de sa mémoire et en l’arrachant à son propre peuple. Aussi, tout hommage non contrôlé par l’administration coloniale algérienne  est empêché et ses posters sont tous simplement interdits dans les stades. Pis encore, sa propre maison fait l’objet d’un projet de classement comme « patrimoine culturel de l’État ». 18 ans après son ignoble assassinat, Matoub fait toujours trembler les tenants de l’arabo-islamisme.

Il est de notre responsabilité,  à toutes et à tous, de réhabiliter la souveraineté de nos structures de base : les villages et les quartiers, afin d’assurer la transmission de  notre histoire et de préserver nos symboles. L’État algérien  ne propose rien d’autre comme perspectives d’avenir pour la Kabylie et le Mzab que la répression, l’oppression, l’emprisonnement, l’appauvrissement, l’inquisition. Sa politique incarne de tout point de vue l’extinction de tout ce qui ne cadre pas avec son idéologie néfaste et colonialiste. Un peuple n’est libre qu’à l’intérieur de son propre Etat.

En désespoir de cause, les ennemis de la Kabylité tentent d’opposer des souverainistes kabyles, les uns aux autres conformément au principe de « Diviser pour régner. Rappelons qu’aux mois de septembre et d’octobre derniers, des officines du pouvoir algérien ont lancé une campagne d’intox faisant état de « négociation entre la direction du MAK et le gouvernement algérien » dans le seul but de semer le doute et la suspicion pour effriter  les rangs de la famille patriotique kabyle. A l’époque déjà, les deux présidents du MAK et du GPK ont pu mettre en échec ce plan  de déstabilisation en signant un communiqué commun :

« Les exigences de rigueur, de fidélité, de démocratie et de responsabilité, énoncées par le président de l’Anavad sont effectivement les conditions sine qua non qui nous permettront de continuer notre développement et permettre de protéger le MAK et l’Anavad des manœuvres externes, comme les rumeurs faisant état de négociations avec le régime colonial algérien. Rumeurs totalement infondées et qui ne visent qu’à semer le doute dans nos rangs. Ces exigences énoncées, nous nous engageons tous les deux à y obéir.

Je tiens à préciser que contrairement aux ragots, colportés ici et là, il n’existe aucun problème personnel entre moi et le président de l’Anavad, Ferhat Mehenni, pour qui j’ai un respect incommensurable et il le sait pertinemment. Nos divergences sont minimes devant la  Kabylie que nous défendons au prix de nos vies. Un peuple sans repères est condamné à disparaître. La seule manière  de faire face au  régime colonial algérien et ses conspirations diaboliques est de revenir aux valeurs kabyles  qui incarnent la démocratie, le respect, la  fraternité, la dignité, la liberté d’opinion et d’expression. La vigilance est de rigueur. J’adresse un appel fraternel à l’ensemble de la famille militante et sympathisante du MAK et l’invite à instaurer à la place des polémiques stériles et stérilisantes un débat d’idée qui va placer l’avenir et le devenir de la Kabylie au dessus des personnes.

La Kabylie a besoin de tous ses enfants. Quelles que soient les divergences qui peuvent exister entre les différents acteurs kabyles, ils partagent l’essentiel.  Iverdan macci yiwen, maca ttawin ak d asawen. Nous n’avons pas le droit à l’échec. La libération de la Kabylie reste notre objectif commun pour lequel nous sommes condamnés à nous unir  afin d’accomplir notre mission historique: l’instauration d’un Etat kabyle libre, démocratique social et laïque.

De notre union naîtra la Kabylie souveraine. Notre division fera le lit de notre disparition.

 Bouaziz Ait-Chebib,

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