En solidarité avec le Dr Fekhar et ses codétenus : Des femmes d’Ath Bouyali (Mozabites) observent un jeûne illimité

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détenus mzabs

MZAB (Tamurt) – Pour apporter, à leur manière, un soutien aux personnes mises en détention hors la loi pour leur instigation présumée des troubles à l’ordre public de Ath Bouyali (Taghardait ou Ghardaïa), un groupe de femmes de cette région a décidé d’observer le jeûne jusqu’à l’issue de cette affaire.

Elles ont entamé leur mouvement de solidarité depuis le 31 12 2016. Le choix de la journée n’est guère fortuit. Ces femmes ont décidé, ainsi, de lancer leur action le premier jour de la grève de la faim d’une dizaine de détenus, qui eux-mêmes ont fait écho à l’abstention d’alimentation entreprise par Kamel Eddine Fekhar, dont l’état de santé est jugé préoccupant par ses proches et son avocat. Pour rappel, ce dernier ainsi que d’autres personnes ont été arrêtés il y a environ 19 mois. Ils sont accusés “d’incitation à la haine et à la violence” et “d’atteinte à la sûreté de l’État et à l’unité nationale”. Ces chefs d’inculpation semblent faire appels  à ceux d’avril 1980 et de 1981 qui s’en est suivie (Printemps berbères).

Je ne sais si, en dehors de cette action venant de nos concitoyens militants  marocains, de certains médias très limités en Algérie et timidement entre elles quelques voix citoyennes, s’il y en ait eu d’autres ailleurs, avoir lu, vu ou entendu d’autres voix militantes, associatifs ou autres prendre une position pacifique, même par voix de presse, sur cette détention hors la loi qui perdure dans le flou et la douleur depuis 19 mois environs,

Ce n’est, sans doute pas l’engagement politique et associatif qui leurs manque, mais le musellement, la manière et le degré répressif à apparence réfléchi et pacifique du pouvoir  pourrait en être la cause qui les font réfléchir. Pourtant les femmes d’Ath Bouyali ( Taghardait ou M’zab) ont osé se positionner pas le Jeune qu’elle ont entamé depuis quelques jours par solidarité à ces détenus de manière hors la loi depuis 19 longs  mois environs, et ce, en violation de l’esprit humanitaires et des règles constitutionnelles, notamment les articles ……, 35-38-48-56-60……,

Mais, dans bien des cas ou pareils, comment expliquer la facilité d’actions pacifiques associatives et/ou citoyennes ainsi que l’organisation de colloques, d’assemblées, de conférences débats, même avec la présence de personnes venues d’ailleurs et d’Afrique du nord  en toute quiétude sans aucune présence répressive apparente lorsqu’ils se déroulent dans un pays connu pour son caractère répressif et ardemment dénoncé pour ses positions dictatoriales et inhumaines par un autre qui se targue, d’un coté, d’être respectueux de la déclaration universelle et de la charte internationale des droits de l’homme, et de l’autre il change d’épaule à sa manière répressive. C’est à dire les multiples pressions et actes répressifs en apparence pacifiques et aux normes très différentes de celles des années de braise.

Madjid AM

3 Commentaires

  1. Bientôt Diogène reviendra avec sa lampe chercher un homme en plein jour. Il ne trouvera que ces quelques femmes qui crient leur révolte contre l’injustice au milieu d’une foule de mâles zombifiés par la lâcheté et les exigences du ventre. Les ligues des droits de l’homme, les partis politiques, les associations, les journalistes…etc..etc. sont aux abonnés absents pour ne pas irriter ceux qui commettent des injustices au nom de l’Etat et avec la force publique de L’Etat. La société est dénuée de toute dignité. Les quelques militants qui continuent à combattre l’injustice au risque de leur vie mènent un combat désespéré dans une indifférence générale qui cautionne les dérives des tenants du pouvoir. Il faudra de plus en plus de « femmes » pour que les hommes admettent qu’ils n’ont pas le monopole de l’honneur et de courage.

  2. Ce motif d’inculpation ne date pas de 1980. Sous boumendile déjà on inculpé nos jeunes
    pour avoir étudié le tamazight pour le même chef d’accusation en 1976 .dans des prisons militaire.

  3. La femme berbère a tjrs sauvé l’homme berbère de l’anéantissement, et dès que le danger s’éloigne, il reprend son statut de mâle dominateur et dénie à cette femme tout droit.
    Chez les kabyles, ça a tjrs été le cas ( de l’art de commencer et finir une guerre), la femme kabyle a souvent sauvé et défendu l’homme et comment a t-il montré sa reconnaissance ???
    En lui deniant même le droit à l’héritage !!!

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