Guéguerre entre Saïd Sadi et El Watan

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ALGÉRIE (Tamurt) – Ali Bahmane, l’un des actionnaires principaux du quotidien « El Watan » n’a pas tardé à répondre aux attaques de Saïd Sadi contre la presse privée, créée au lendemain des émeutes d’octobre 1988 et dont El Watan constitue l’un des principaux titres, ayant pu s’imposer tout au long des années quatre-vingt-dix, avant de péricliter durant les années 2000.

Ali Bahmane, qui s’est exprimé au nom du journal « El Watan », voire de certains journaux de la même lignée, a rappelé, dans un éditorial, le soutien zélé de Said Sadi à Bouteflika en 1999 : « Il y eut un moment où Saïd Sadi, qui avait intégré le RCD dans le gouvernement Bouteflika, avait reproché aux médias – Lettre à mes amis de la presse – leurs critiques du régime ». Le fait que Ali Bahmane rappelle ses vieux mauvais souvenirs à Said Sadi semble avoir provoqué la colère de ce dernier. C’est en tout cas le moins que l’on puisse dire au vu de la virulente réaction du psychiatre-politicien, qui s’est trompé de société, en 1991. L’ex-président du RCD, devenu un simple militant, comme le militant de Tikobain ou celui d’Ath Ziki, en réponse à Ali Bahmane n’a pas hésité à écrire qu’une partie de la presse écrite privée roule pour un clan du pouvoir. Il est clair que, répondant à Ali Bahmane d »El Watan », ce journal est en premier lieu visé par cette vérité que Said Sadi a tardé à dire, alors que son ennemi juré, le défunt Hocine Ait Ahmed l’avait maintes fois martelé au début des années quatre-vingt-six. Mais ce que ne dit pas Saïd Sadi, c’est qu' »el El Watan » a toujours soutenu le RCD et plus particulièrement Saïd Sadi même quand il se trompe, donc presque toujours.

Saïd Sadi reproche même à la presse d’avoir critiqué son soutien zélé à Bouteflika (un peu comme le fera Amara Benyounes, un peu plus tard). Le « grand écrivain », qui écrit des chefs-d’œuvre sur Amirouche et Chérif Kheddam (en attendant qui sera sa prochaine victime), regrette même que peu, très peu de journalistes avaient analysé sa décision (de soutenir Bouteflika) avec le recul qu’appelait une scène nationale en pleine effervescence. Donc, à bien comprendre, Said Sadi ne s’était pas trompé en soutenant Bouteflika. Ce sont les journalistes qui se sont trompés en le lui reprochant.

Tahar Khellaf

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