Selon Noureddine Boukrouh : Saïd Sadi avait refusé de se retirer de la présidentielle de 1995

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Boukrouh et Sadi

ALGÉRIE (Tamurt) – L’homme politique algérien, Noureddine Boukrouh, a révélé que Saïd Sadi avait refusé de se retirer de l’élection présidentielle de 1995 même après avoir appris que le Chef de l’Etat de l’époque, Liamine Zeroual, se portait candidat. 

Noureddine Boukrouh a affirmé que, quand il avait appris que Zeroual, alors chef d’État en exercice, allait déclarer sa candidature contre toute attente, il avait changé son opinion concernant la transparence de cette élection. « Une fois que Zeroual avait annoncé publiquement sa candidature au Palais des nations, j’ai demandé à le voir pour lui dire, face à face, au siège de la présidence et en présence de son conseiller principal, le général Betchine, et de son chef de cabinet, ce que je pensais de sa décision. De retour à mon bureau, j’ai appelé les deux autres candidats en lice, Mahfoud Nahnah et Saïd Sadi. Ils sont venus séparément à mon bureau, je leur ai rapporté l’entretien que je venais d’avoir avec Zeroual et leur ai proposé de nous retirer ensemble de l’élection. Après de longues et vaines discussions, ils ont refusé ». L’ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie a réagi en réfutant les révélations de Boukrouh. « Je ne sais pas si Mahfoud Nahnah a été appelé ni ce que se seraient dit les deux hommes. En ce qui me concerne, j’apporte un démenti catégorique à cette allégation qui, à ma connaissance, est rendue publique pour la première fois.

Dans cette conjoncture de délitement national, toute polémique est malvenue mais il m’est difficile de laisser passer de telles confusions au moment où je m’efforce de relater dans mes mémoires les évènements auxquels j’ai été associé avec le maximum de précision et de rigueur. Par ailleurs, ma participation à cette présidentielle a été largement relatée dans un livre (Algérie, l’heure de vérité), écrit et publié en 1996 chez Flammarion, c’est à dire une année après le scrutin. J’avais alors fait état, en temps opportun et en détail, de l’ensemble des contacts que j’avais sollicités auprès de certains membres du mouvement national en retrait de la vie publique mais dont l’avis était utile à entendre. Le lecteur pourra également trouver dans cet ouvrage les résumés des entretiens que j’avais eus avec les autres acteurs politiques de l’époque. Tous ces échanges ont été rapportés pour être analysés en leur temps à la direction du parti ». Suite à cette réaction de Saïd Sadi, Noureddine Boukrouh a de nouveau maintenu ses affirmations.

« Dans cette affaire, ce n’est pas parole contre parole, celle de M. Sadi contre la mienne, car la rencontre en question n’a pas eu lieu de nuit, dans quelque forêt ou lieu désert, mais en plein jour, au siège du PRA où étaient présents plusieurs responsables en raison des événements. Au besoin, ils peuvent en témoigner », souligne Noureddine Boukrouh, ancien ministre sous Bouteflika, qui ne dit pas toutefois pourquoi il a maintenu sa candidature en dépit du refus de Saïd Sadi et de Mahfoud Nahnah de se retirer de la course.

Tahar Khellaf

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