Exactions commises par les forces turques à Mugla

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villes kurdes détruites

COMMUNIQUE (Tamurt) – Le 4 octobre dernier, dans la région de Mugla, au sud-ouest de la Turquie, la police turque interceptait un véhicule et ses 4 passagers soupçonnées d’être des membres du PKK. Non loin de là, au même moment, un autre véhicule transportant 3 personnes était intercepté pour les mêmes motifs. Les passagers des deux véhicules ont été déshabillés, menottés dans le dos et plaqués au sol, avant d’être photographiés. La police a prétendu que cela était « nécessaire pour procéder à une fouille intégrale avant le transfert des suspects à la section antiterroriste ».

Selon le Député HDP Ahmet Yildirim, le Ministère de l’intérieur aurait confirmé l’authenticité des photos qui n’ont pas tardé à circuler sur les réseaux sociaux. On a appris par ailleurs que les fouilles n’avaient pas permis de trouver une quelconque arme. Ces actes représentent des atteintes graves à la dignité humaine, qui ne sont pas sans rappeler les tortures infligées en 2016 par les forces de sécurité turques à des civils, dans les villes kurdes de Sûr et de Cizîr. Cette fois-ci encore, des photos montrant les victimes dénudées, portant des traces de torture sur le corps, avaient été divulguées aux médias locaux. Le lendemain de ces arrestations, c’est-à-dire le 5 octobre, les médias turcs annonçaient que 5 membres du PKK avaient été « abattus dans une opération menée à Köycegiz », une ville touristique réputée de la province de Mugla, et que deux autres étaient recherchés. Nous craignons fortement que les « membres du PKK » en question ne soient les personnes arrêtées la veille. Les autorités turques n’ayant jusqu’à présent fait aucune déclaration officielle sur l’identité des personnes arrêtées, ni sur celle des personnes qui auraient été tuées dans ladite opération, il y a de sérieuses raisons de penser qu’elles tentent de maquiller des exécutions en faisant croire que les victimes ont été tuées dans des heurts avec les forces de sécurité.

Dans son rapport 2016/2017 sur la Turquie, Amnesty International dénonce la disparition de l’Etat de droit en Turquie et une « pratique généralisée de la torture et des mauvais traitements ». En mars 2017, le Haut-commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme a par ailleurs accusé la Turquie de « graves violations » commises contre la population kurde au cours des années 2015 et 2016, avec des milliers de personnes tuées et près de 500 000 déplacements. Nous appelons les Nations Unies, l’Union européenne et le Conseil de l’Europe à demander d’urgence des informations à la Turquie concernant la sécurité et la santé des personnes arrêtées. Nous appelons toutes les forces démocratiques à condamner les atrocités et les crimes que la Turquie ne cesse de commettre contre le peuple kurde.

Le conseil démocratique kurde de France

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