Où va l’argent du peuple ?  Le journal arabophone « El Fedjr » a reçu 76 milliards

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al-Fadjr
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ALGÉRIE (Tamurt) – C’est le ministre algérien de la Communication, Djamel Kaouane, en personne qui vient de faire la révélation : le journal algérien arabophone « El Fedjr » (quotidien à très faible tirage) a reçu 76 milliards de centimes en guise de publicité étatique lors des huit dernières années.

Cette somme faramineuse s’ajoute à quatre milliards de centimes que le même journal a reçus du 1er janvier au 31 juillet dernier, par l’Agence nationale d’Edition et de Publicité (Anep), une officine du Pouvoir algérien chargé de répartir les recettes publicitaires du secteur public sur les journaux algériens dits indépendants, en fonction de leur docilité. Ces chiffres ne concernent qu’un seul journal parmi des dizaines d’autres qui sont tous alimentés par la même source. Des journaux, dans leur grande majorité, à très faible tirage et que pratiquement personne n’achète ni ne lit. Si on considère le journal « El Fedjr » comme un repère, on conclura vite que 10 journaux du même acabit ont reçu la somme de 760 milliards et si l’on multiplie le chiffre en dix (en considérant que le nombre de journaux financés par l’Anep est de 100), on obtiendra la somme extraordinaire de 7 600 milliards de centimes. Personne ne connait la destination de cet argent, en tout cas les journalistes algériens sont les derniers à en bénéficier.

Le salaire moyen des journalistes algériens est de 15 000 DA à 20 000 DA. La majorité des journalistes algériens qui exercent dans les journaux privés ne sont pas déclarés à la sécurité sociale et sont surexploités par les patrons de presse sans compter le fait que ces derniers se comportent avec les journalistes comme si ces derniers étaient des esclaves. Les journalistes algériens n’ont aucune considération auprès de leurs directeurs de publication, qui sont de nouveau riches. Ces derniers se sont remplis les comptes en banque grâce à la publicité étatique de l’Anep sans avoir à rendre des comptes à personne. Le fait que le ministre algérien de la Communication ait fait cette révélation en ce lundi 20 novembre signifie-t-il que le glas a sonné (enfin !) pour une grande partie des patrons de presse qui sont de véritable gérant véreux ?

Tahar Khellaf

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