Portrait : Lynda Koudache, la première romancière kabyle

8
1866

CULTURE(Tamurt) – L’écrivaine kabyle Lynda Koudache, originaire de Ouacif dans la wilaya de Tizi-Ouzou et ayant vécu et grandi à Fréha près d’Azazga, est entrée dans l’histoire de Tamazgha et de la Kabylie par la grande porte. Et pour cause. Lynda Koudache, qui est âgée de moins de quarante ans et a de ce fait un avenir radieux devant elle en littérature, est la première romancière d’expression kabyle.

Avant elle, aucun roman en langue n’avait été écrit. Il y a eu certes les précurseurs en la matière mais c’était tous des hommes à l’image de Belaid Ath Ali, Rachid Alliche, Amar Mezdad, Said Sadi, Brahim Tazaghart, Tahar Ould Amar, Salem Zenia, mais il a fallu que Lynda Koudache passe à l’acte pour que l’on voit, enfin, dans les librairies un premier roman en langue kabyle signé par une femme. Il s’agit du roman « Aâchiw n tmes », paru il y a une dizaine d’années.

En dépit du succès obtenu par cette fiction écrite dans la langue chère à Mouloud Mammeri, Lynda Koudache a continué d’écrire et dans la même langue jusqu’à mettre le point final à son second roman, de loin plus abouti que le premier. Un pavé de haute facture littéraire, intitulé « Tamachahut tanegarut ». Le roman a d’ailleurs obtenu le grand prix littéraire Assia Djebbar. Il s’agit là d’une écrivaine qui a jeté le premier jalon sur un terrain très difficile et qui sans doute a eu l’effet boule de neige puisque juste après, d’autres femmes kabyles sont allées sur ses traces en écrivant, à leur tour, des romans en langue kabyle.

On pensera plus particulièrement à la regrettée Dihia Louiz, qui nous a quittés prématurément mais non sans avoir laissé à la postérité un roman émouvant, également en langue kabyle, et qui a d’ailleurs, lui aussi, obtenu le grand prix littéraire Mohamed Dib, cette fois-ci.

Tahar Khellaf

8 Commentaires

  1. Bonjour,
    Un grand bravo à Lynda Koudache. Je profite de l'occasion pour vous demander si vous avez prévu une version en Tamazight de votre site. Merci.

  2. Azul
    Kemmel kan deg uvrid agi a tamlhant nnegh. Ayen i txedmedh yecvah ama d ineggalen negh tineffusin. Ihi, ur feccel ara acku tawwurt tameqqrant n umezruy telli am-id. Ur verru i tvell deg waman imi iwehhakem Yillu deg ubrid n tsekla taqvaylit negh tamazight, akken kra n imyura am tmital-im ad ufrarent. Tanmirt-im a tasedda taqvaylit.

  3. C'est bien de l'encourager à écrire dans sa langue, mais je dois dire que ayant lu ses romans, la qualité de l'écriture laisse encore beaucoup à désirer. Il faut aussi critiquer et être exigent pour améliorer.

  4. Amazigh Monsieur le critique littéraire , pourquoi ne pas nous pondre un exemplaire de ce que doit être un chef d'oeuvre de la littérature Kabyle. Comme on dit , la critique est facile mais l'art est difficile.En attendant , Encourageons donc plutôt les bonnes volontés . Elles sont si rares de notre temps .Ceci dit , Sans vouloir nullement vous offusquer cher ami !

    • Loumis, Monsieur tout-va-bien, sans doute faut-il encourager la bonne volonté, mais il faut aussi exiger de la qualité et de l'amélioration. Sinon, on ne lui rend pas service ni à elle, ni à notre langue.

      Quant à pondre un exemplaire de ce que doit être un chef d'oeuvre de la littérature dans notre langue, chaque chose en son temps. On ne rattrape pas les siècles perdus en quelques années. Il y a encore beaucoup de chemin à faire, mais on peut aller déjà voir la lueur du côté de Mezdad.

      • Amazigh Monsieur tout va pas si mal non plus , J'attends avec impatience l'arrivée de l'ouvrage (pas de l'outrage) que vous vous apprêtez à commettre pour un fervent admirateur … en perspective !
        PS un peu d'humour de temps en temps ne nuit aucunement à la santé !
        Alors à la bonne vôtre! !

        • Oui, bien sûr, je dirais même que le rire et le sens de l'humour sont nécessaires pour une bonne santé.

          Mais la qualité de notre littérature est un sujet qui mérite d'être discuté sérieusement. On a besoin de critiques, des gens compétents qui lisent les livres qui se publient dans notre langue et exposent leur analyse publiquement. Cela aidera grandement les écrivains.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici