Festival du film amazigh de Tizi-Ouzou : La cérémonie d’ouverture en arabe

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Fetstival du film amazigh
Fetstival du film amazigh

TIZI OUZOU (Tamurt) – Le coup de starter de la 16 ème édition du festival du film amazigh a été donné ce samedi 24 février au théâtre régional Kateb-Yacine de Tizi-Ouzou. La cérémonie en question a été marquée par l’usage abusif de la langue arabe. Le gouvernement a choisi le ministre de la culture, Azeddine Mihoubi (qui ne maitrise pas la langue amazighe) pour présider la cérémonie.

Ce responsable a monopolisé la parole pendant des dizaines de minutes et en langue arabe classique. De nombreux citoyens présents ont dû quitter la salle, déçus de découvrir que les travaux d’un festival amazigh se déroulent en arabe. Ce qui est décevant aussi, c’est le fait que même l’animateur de la cérémonie, un journaliste de la région pourtant (donc un kabyle mais de service vraisemblablement) a également excellé dans l’usage de la langue arabe pour souhaiter la bienvenue à « Monsieur le Ministre » et à « Monsieur le wali » mais aussi en remerciements à Monsieur le Président de la République « Fakhamatouhou (sic !), Abdelaziz Bouteflika».

On se serait cru dans une réunion du Front de libération Nationale. La cérémonie d’ouverture s’est poursuivie, non pas en rendant hommage par exemple à Abderrahmane Bouguermouh, réalisateur du premier long métrage en kabyle ou encore à Azeddine Meddour, réalisateur de l’exceptionnel film « La montagne de Baya » mais autrement. L’animateur qui a poursuivi « son travail » dans la langue d’El Moutanabi, a annoncé que le commissariat du festival du film amazigh de Tizi-Ouzou a décidé d’offrir un cadeau « à son excellence le président de la République ».

Et c’est le wali avec la directrice de la culture de la wilaya qui se sont chargés de cette mission « cinématographique » d’un autre genre. Azeddine Mihoubi, en tant que ministre de la Culture, a été pour sa part chargé de « transporter » et de remettre ce cadeau à qui de droit. C’est en somme le résumé de la cérémonie d’ouverture d’une activité culturelle qui n’a de festival que le nom et de tamazight que le slogan.

Tarik Haddouche

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