Elections présidentielles de 2019, on n’en parle même pas en Kabylie

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Elections présidentielles
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KABYLIE (Tamurt) – A huit mois de la tenue des élections présidentielles en Algérie (en avril 2019 en principe), la Kabylie semble d’ores et déjà avoir tourné le dos à cet événement. En effet, on n’en parle même pas. La population kabyle semble totalement indifférente face à la tenue de ces élections présidentielles qui s’annonce déjà ficelées. Une partie de la population, qui n’est pas férues de la lecture des journaux ou de la télévision, ignorent jusqu’à l’existence de ces élections.

« On s’est habitué maintenant : depuis vingt ans, c’est toujours Bouteflika qui passe. La population est actuellement vaccinée et elle ne croit plus en rien, surtout en Kabylie où malgré tout ce qu’on puisse dire, la conscience politique existe quand même toujours dans une certaine mesure », souligne un professeur de l’université de Tizi Ouzou qui a requis l’anonymat car sachant à quel point les déclarations qui ne plaisent pas au régime algérien peuvent coûter cher à son auteur. C’est donc une espèce de désaveu avant l’heure qu’exprime passivement le peuple kabyle qui ne croient même plus à des partis politiques comme le FFS et le RCD,  devenus, avec le temps et l’argent,  presque des relais directs du pouvoir algérien.

D’ailleurs, ces deux partis ne se sont même pas encore prononcés sur cette élection malgré le temps qui passe et qui presse. Les chefs de ces deux formations politiques attendent toujours qu’on leur donne les consignes concernant les positions à adopter au sujet de ces élections. Dans la mesure où Bouteflika se dirige vers un cinquième mandat, ce qui de plus en plus plausible dans un pays où l’impossible n’est pas politique, il est clair que ni le FFS ni le RCD ne le soutiendront car il s’agirait d’un jeu flagrant. Il est fort probable, en revanche, que ces deux partis appellent à un boycott massif des élections présidentielles de 2019.

L’objectif par le recours à cette option consistera à récupérer le taux d’abstention, qui battra tous les records en Kabylie. On dira, une fois les résultats rendus publics, que la Kabylie s’est abstenue de voter en réponse aux appels au boycott du FFS et du RCD. Il s’agit d’un scénario des plus plausibles car aucune personnalité évoluant dans ces deux partis ne pourra camper le rôle de lièvre pour assurer une couverture respectable en Kabylie comme l’avait fait avec un grand « succès » le docteur Said Sadi lors des élections présidentielles de 1995.

Tarik Haddouche 

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