Le peuple kabyle en deuil, l’écrivain et militant Abdellah Hamane n’est plus

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KABYLIE (Tamurt) – La Kabylie et la langue kabyle et les berbères de manière générale viennent de perdre un monument, un pilier, un être irremplaçable : Abdallah Hamane. En effet, le grand militant et écrivain prolifique en langue kabyle Abdellah Hamane est décédé dimanche dernier à Oran après avoir passé toute sa vie à se battre pour sa langue maternelle, le kabyle, non seulement en Kabylie mais  même en Oranie où il était l’un des piliers et figures de proue de la célèbre association culturelle berbère Numidia d’Oran. Abdellah Hamane n’a jamais abandonné le combat pour sa langue et culture que le pouvoir algérien a tenté par tous les moyens brutaux imaginables de supprimer.

Abdellah Hamane a écrit ses propres textes littéraires dans divers genres allant du roman à la nouvelle en passant par la poésie et le théâtre. Mais il a également traduit une infinité d’œuvres universelles à l’instar de la célèbre pièce « Roméo et Juliette ». Malgré les problèmes de l’édition de livres en tamazight, Abdellah Hamane a quand même réussi à éditer quelques uns de ses livres grâce au soutien permanent et indéfectible de tous les membres de l’association Numidia d’Oran,  constituée de kabyles originaires de différentes wilayas de Kabylie. Les membres de l’association Numidia ont toujours agi comme une famille. Cette association a été donc la deuxième famille de Abdellah Hamane, qui était toujours présents à presque toutes les activités organisées par Numidia.

C’est à Oran que Abdellah Hamane a rendu son dernier souffle à l’âge de quatre-vingt-deux ans. En plus de son apport incommensurable à la langue amazighe, Abdellah Hamane a été aussi un combattant de la guerre de libération algérienne. Il fait partie des maquisards qui ont été trahis par ceux qui ont confisqué l’indépendance de l’Algérie en 1962. Il a vécu honnêtement et n’a jamais couru derrière les privilèges que distribuait le FLN à ses larbins après 1962. Mais sa préoccupation et occupation principale a été toujours l’écriture en tamazight.  A maintes reprises, l’association Numidia d’Oran a rendu hommage à Abdellah Hamane, notamment en 2011. Mais le meilleur hommage à lui rendre maintenant qu’il n’est plus de ce monde, c’est d’éditer tous ses livres.

Tahar Khellaf

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