Des autorisations pour l’enseignement de tamazight !

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enseignement de tamazight
enseignement de tamazight

KABYLIE (Tamurt) – Le racisme de certains directeurs d’écoles en Algérie est sans limites à l’égard de la langue tamazight, pourtant reconnue  théoriquement comme une langue nationale et officielle depuis 2016.

En Effet, certains directeurs d’établissements scolaires, tous cycles confondus (primaire, collège et lycées) n’ont pas hésité, à l’occasion de la rentrée scolaire 2018/2019, à exiger aux élèves de se munir d’une autorisation parentale dûment légalisée au niveau du service de l’état civil de la mairie afin de pouvoir avoir accès à l’enseignement de tamazight. Ce genre de dépassements gravissimes n’est fort heureusement pas été enregistré dans les régions de Kabylie mais dans pas mal de localités arabophones. Les directeurs en question ont agi dans l’impunité totale sans qu’à aucun moment la tutelle, c’est-à-dire le ministère de l’Education nationale, ne prononce des sanctions à leur encontre pour non respect de la réglementation voire même de la constitution algérienne, qui stipule, que tamazight est langue nationale et officielle.

Devant le scandale que ce genre de pratiques indignes du rang de directeurs d’écoles a engendré, le ministère de l’Education nationale s’est limité à rendre public un communiqué juste pour rappeler que ladite autorisation parentale n’est guère exigée. Le communiqué laconique du ministère de l’éducation nationale,   rendu public mercredi dernier, rappelle l’ensemble des membres de la famille de l’éducation nationale que la note ministérielle 631/2004 portant sur l’organisation de l’enseignement de la langue tamazight dans les écoles algériennes et qui stipule clairement « qu’une autorisation parentale n’est pas exigé pour que les élèves suivent ou ne suivent pas les cours de tamazight ». Cette note est toujours valable,  a précisé le ministère de l’Education nationale pour tenter de calmer des esprits déjà surchauffés devant le racisme qui continue de frapper tout ce qui a trait à la dimension amazighe des citoyens.

Le ministère de l’Education nationale, au lieu de prononcer des sanctions fermes contre les directeurs d’école coupables de telles pratiques visant l’amazighité, a même lavé ces responsables en soulignant que les  directeurs d’écoles qui ont exigé des autorisations parentales pour l’enseignement de tamazight, « l’ont sans doute fait involontairement ». Avec une telle logique, même le pouvoir algérien qui a combattu tamazight depuis 1962 « l’aurait sans doute fait involontairement ».

Tarik Haddouche

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