Les lycéens d’Iwadiyen en grève illimitée contre la langue arabe

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Les Lycéens Iwadyen (Ouadhia) en Kabylie DR Tamurt
Les Lycéens Iwadyen (Ouadhia) en Kabylie DR Tamurt

OUADHIA (TAMURT) – Les lycéens d’Iwadiyen sont rentrés depuis d’hier en grève illimitée pour protester contre le rejet des Algériens de la langue tamazight, alors qu’eux sont dans l’obligation de subir la langue arabe. Les grévistes semblent déterminés à aller loin dans leur revendication et exhortent les autres lycéens en Kabylie de rejoindre ce mouvement qui prend chaque jour de l’ampleur.

Le mouvement a pris naissance à At Zmenzer avant de se propager progressivement. Les lycéens kabyles exigent le principe de la réciprocité concernant les langues à apprendre dans les écoles. « Œil pour œil et dent pour dent, que l’Etat algérien impose la langue tamazight et arabe à tous les Algériens , sinon chacun a sa langue: ils ont la leur, on a la notre », résume en substance un lycéen kabyle, la raison pour laquelle ce mouvement est né. Ce raisonnement rationnel a poussé le commissaire des Ouadhia, au niveau du commissarait de la meme localité à administrer une gifle à un lycéen.

Suite à cela, plus de 15 lycéennes et lycéens, déchaussés, portables confisqués, violentés par des policiers en civiles, ont été embarqués. Des citoyens ont été arrêtés manu militari sans aucune autre forme d’explication. Ces lycéens ont subi durant de longues heures des interrogatoires par des officiers de police sans  aucune consultation medicale ni PV. Comment ne pas qualifier ce comportement de comportement de force d’occupation coloniale?

La nouvelle génération ne veut pas verser dans les arguments politiques nationalistes. Ils ne sont pas dans la logique de la revendication mais dans celle de l’exigence. Le refus des Algériens d’apprendre la langue tamazight a poussé les Kabyles à répliquer par une radicalité que tout le monde qualifie de légitime. « On est les enfants de Muhand Uharoun, de Muhia. On est prêt à tout pour faire valoir nos droits. Nous sommes déterminés », nous a déclaré un lycéen de Larvaa Nat Iraten. Une déclaration qui résume la colère profonde mais aussi l’humiliation dont est victime le peuple kabyle depuis des décennies.

Ravah Amokrane

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