Djellaoui insinue que tamazight sera transcrite en caractères latins

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Mohamed Djellaoui, Président de l’Académie algérienne de langue amazighe
Mohamed Djellaoui, Président de l’Académie algérienne de langue amazighe

KABYLIE (TAMURT) – Le pouvoir algérien ne prendra, sans doute, pas le risque d’imposer, surtout à la Kabylie, des caractères autres que ceux du latin pour la transcription de la langue tamazight. Le fait que Abderrezak Dourari, connu pour entretenir l’ambigüité concernant ce sujet très sensible, ait été privé de la présidence de l’académie algérienne de langue tamazight, confirme ces appréhensions de la part du pouvoir.

De son côté, Mohamed Djellaoui, président de l’académie algérienne de langue tamazight, fraichement nommé mais pas encore installé, a confirmé en des termes à peine nuancés, que tamazight sera transcrite en caractères latins, du moins dans la région de Kabylie voire même dans la région des Aurès. Mohamed Djellaoui a, en effet, animé hier une conférence-débat à la bibliothèque principale de lecture publique de la ville de Tizi Ouzou à l’occasion du troisième anniversaire de l’officialisation de tamazight. Une occasion pour mettre les points sur les « I » et remettre à leur place les individus intrus qui s’immiscent des questions inhérentes aux aspects techniques et scientifiques de la promotion de la langue tamazight.

Mohamed Djellaoui a fait preuve d’une grande fermeté quand il a évoqué les personnalités qui s’érigent en donneurs de leçons concernant notamment le choix des caractères de transcription de la langue tamazight alors qu’ils ne sont pas dotés d’une formation aussi minimale soit-elle dans le domaine. « La question du choix des caractères de transcription est l’affaire des scientifiques et des spécialistes uniquement. Les voix qu’on entend actuellement ne seront pas prises en considération par l’académie de tamazight car ceux qui en parlent ne sont pas habilités à aborder ces questions », a indiqué Mohamed Djellaoui qui est titulaire d’un doctorat en langue et culture amazighes et a dirigé pendant des années le département de tamazight de l’université de Bouira après avoir enseigné pendant longtemps au département de Tizi Ouzou. Mohamed Djellaoui a insinué même que les caractères latins seront ceux qui seront privilégiés et validés par l’académie de tamazight en se basant sur le fait que tout un travail dans ce sens a été effectué depuis plus de cinquante ans.

Ce travail, mené depuis Boulifa puis Mammeri, sera la base et les fondations sur lesquels sera construit l’avenir de la langue tamazight, a expliqué Djellaoui. Mahamed Djellaoui a laissé entendre qu’on ne peut raisonnablement tout annihiler et recommencer à zéro. Certes, Mohamed Djellaoui n’a pas été jusqu’à le dire explicitement mais de ses propos, tenus ce mercredi à Tizi Ouzou, on ne peut que conclure que les caractères latins sont incontournables.

Il faut ajouter à ces arguments le fait que tous les universitaires kabyles ayant été désignés au sein de cette académie sont des partisans avérés des caractères latins et tous leurs travaux (livres et recherches) ont été menés en tamazight avec les caractères latins. C’est le cas, entre autres, du professeur Moussa Imarazène, de Hassina Kherdouci (docteur en langue et culture amazighe), Lydia Guerchouh, etc.

Tarik Haddouche

1 COMMENTAIRE

  1. Mais surtout pas de langue arabe obligatoire! Si les mozabites arabisent l’Amazighité alors qu’ils demandent la solidarité aux arabes pas en Kabylie.

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