Algérie : qui est derrière le soulèvement du 22 février ?

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Marche contre Bouteflika
Marche contre Bouteflika

ALGERIE (TAMURT) – Maintenant que le mur du silence a été brisé et que des dizaines de milliers de citoyens algériens sont sortis dans la rue pour la première fois depuis 20 ans pour dire énergiquement et franchement : non à Abdelaziz Bouteflika et à ses adeptes, la question qui se pose reste l’identité de ceux qui sont les initiateurs de ce « soulèvement ». Certes, il fallait qu’un jour, le peuple algérien crie tout haut tout ce qu’il pense tout bas mais n’y a-t-il pas plusieurs inconnus dans cette affaire ?

L’heure est désormais aux questionnements. Qui détient la capacité phénoménale de canaliser, de manière anonyme, autant de monde ? Il ne s’agit guère de marches spontanées, peut-on s’en douter d’ailleurs. La simultanéité de toutes les marches ayant eu lieu aussi bien en Kabylie, dans la capitale, à l’est et à l’ouest, ne peut-être le résultat d’un pur hasard. Il y a donc une ou des parties qui tirent les ficelles, dans l’ombre, dans ce jeu de la rue qui a incontestablement un côté positif indéniable mais qui demeure source de maintes interrogations.

L’aspect positif de ce qui s’est déroulé en Algérie vendredi dernier est bien sûr le fait que le peuple a remis à sa place le pouvoir algérien et tous ses larbins qui ont, à maintes reprises, non seulement fait preuve d’un mépris indigne envers le peuple mais aussi défié ce dernier. Les manifestants ont, pour la première fois durant le règne de Bouteflika, dit à ce dernier et à tous ses supporters ; « Basta ! ». Alors que jusque-là, ce pouvoir a toujours soit corrompu les voix qui pouvaient s’élever contre lui ou bien réprimé carrément tous les militants qui lui ont dit « non ». Concernant les zones d’ombre de ce « soulèvement », il s’agit d’abord et avant tout du fait que ces actions sont l’œuvre d’appels anonymes. Les auteurs peuvent être n’importe qui y compris un certain Ali Belhadj qui a publiquement soutenu ces marches. L’islamiste Abderrezak Makri pourrait aussi être un élément du puzzle puisqu’il s’est affiché allègrement dans l’une de ces marches à Alger.

Mais la voie la plus plausible est qu’il pourrait bien s’agir d’un clan du pouvoir algérien qui voudrait faire pression sur le clan de Bouteflika pour le faire plier. Le fait qu’aucun chef de parti politique (hormis Abderrezak Makri) n’ait été aperçu dans ces marches nous poussent aussi à nous interroger sur les instigateurs de ces dernières. En tout état de cause, le mystère du soulèvement du 22 février 2019 reste entier en dépit des aspects positifs qu’il recèle.

Tarik Haddouche

1 COMMENTAIRE

  1. Devant l’écran de fumée sur l’information on ne peut s y tenir qu’aux faits et leurs formes. Les manifestations suivent partout le meme model. Manifestation « spontannées mais dans l’ordre » établit le « Stop5″en arabe est dans la symbolique claire, que l’Algérie est arabe et que le problème politique soit le cinquième mandat et pas l’Algérie arabe et islamique. En effet derriere cette horde on y trouve de Louisa hanoun à Ali belhadj, c’est à dire le bon vieux temps quand la oumma arabe et islamique était unie au sein du baath Fln., C’est aussi cet ordre militaresque, cette sortie dans l’ordre pouvait etre simplement le fruit de la stratégie de l’une ou l’autre frange du régime qui ont accés aux ressources sans limites mais aussi peuvent faire recours aux militaires et leurs auxiliaires qui ont juste pour objectif le discrédit de la nomination de bouteflika, à première vue, mais c’est plutot son vice potentiel qui est visé.
    Cette élection en trompe-l’oeil sert à introniser le vice roi. Tous savent que bouteflika ne finira pas la première année quand ils auront instauré le role de vice président, lequel succèderait au président s’il venait à disparaitre. On parle de compétition rude entre les ministres actuels ou passés qui veulent etre nommés comme futur prèsident par interim.
    Hisser des banderoles écrites en arabe en Kabylie là où l’on boycotte la langue arabe est plutot absurde, preuve que la diréction des manifestations est centralisée quelque part. Que ce soit le Drs ou une frange de l’armée leurs slogans sont creux et le fait que l’on refuse le 5ème mandat ne fait pas une rèvolution, les opposants qui saluent la manif sont arabiste centralistes islamistes, ils ne représentent en rien l’alternative culturelle sociétale pour drainer des Kabyles derriére.
    Une affaire arabo-arabe.

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