Lettre ouverte d’un jeune algérien à Bouteflika

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Llyas Lahouazi citoyen algérien
Llyas Lahouazi citoyen algérien

CONTRIBUTION (TAMURT) – Cher régime, Cher Président. L’Algérie par votre faute a vécu la pire période de son histoire. L’étape que nous vivons attise la sensibilité de l’espoir et celui d’un avenir qui se présente enfin aux algériens. Vous dites avoir suivi ces mobilisations mais vous en avez compris l’absolu contraire. Vos hommes de main ont brandi le désordre religieux, la Syrie et le chaos. Aujourd’hui vous saluez le pacifisme, quelle ironie !

Hélas permettez nous de douter de votre compréhension face à notre jeunesse avide de développer son pays. Vous avez dans un premier temps au contraire attisé votre ivresse du pouvoir vous réconfortant dans un entre soi d’orgueil, d’autosatisfaction et d’autosuffisance aux mépris du peuple algérien. Le décalage évoqué n’est point le souci d’une date mais celui de votre ignorance de la volonté du peuple de vous éloigner directement sans délai du pouvoir. Force est de constater que vous parlez d’ouverture vers la société civile mais vous vous êtes précipités au contraire pour effectuer une ouverture avec vos semblables. Des ministres nommés et accusés d’être les investigateurs de fraude grossière.

Vous avez annoncé aucunement un rendez vous avec l’avenir seulement celui du désir ardent de rester au pouvoir. C’est le peuple lui même qui a pris son destin en main. Ayez grâce un dernier souffle de raison pour quitter votre trône.

Le serment fait en public fut un reliquat apparement incompris. Vous avez fait l’absolu contraire de protection du peuple algérien, déversant le fer dans les poitrines, arrachant le fils de la mère, rendant veuve de nombreuses mères. Votre goût de l’ironie vous fait échoir à l’amertume de la mémoire qui demeure impérissable de vos faits. Vous avez plutôt fait le serment de mourir au pouvoir et d’engraisser une horde d’individus insatiables. Encore une fois l’ironie est utilisée jusqu’à son paroxysme. Nous pensons qu’après avoir fait voter des morts vous faites parler maintenant le bon Dieu, vous ne délaisserez donc personne dans cette chute devant la honte.

Premièrement : Votre premièrement est un mensonge. Vous affirmez qu’il n’a jamais été question de vous présenter aux élections selon votre état de santé. Le monde entier a été témoin de votre obstination à briguer un cinquième mandat. Si vous souhaitez que les jeunes générations s’orientent vers un nouveau système, commencez par arrêter ce système. Par la suite essayez de ne pas vous accrocher à ce que vous appelez un « nouveau » système. Il est appréciable que vous souhaitiez laisser une nouvelle génération émerger. On vous croirait presque si seulement vous ne vous étiez pas obstiné à vous accrocher au pouvoir.

Deuxièment: La décision unilatérale d’annuler les élections est anti-constitutionnelle. Le système c’est vous, comment avez vous la prétention de contribuer à un nouveau système connaissant votre dépendance au pouvoir. La peur de voir émerger un candidat faire table rase du passé et vous reléguer aux reliquats de l’histoire vous hante.

Troisièmement : Vous n’avez rien décidé, c’est le peuple et lui seul qui vous a fait fléchir. Votre réceptivité a été gagné aux forceps et à fortiori non par un esprit bienveillant vous animant. Vous tentez une énième fois d’inverser la logique du sens.

Quatrièmement : Une conférence nationale sous votre égide ne sera ni plus ni moins qu’une agora à partie pris. Comment pouvez vous prétendre à élaborer un nouveau sytème alors que nous avons failli assister à un nouveau coup de force. Deux décennies durant lesquelles vous avez fait preuve d’inaction et d’enrichissement de tous vos proches. Je vous assure dans votre infinie humilité que vous n’avez pas reçu de droit divin comme vous le prétendez. De plus le peuple algérien ne vous a rien donné mais vous avez plutôt arraché d’une manière féroce ce qui leur revient de droit. Permettez nous de douter de l’indépendance à la fois des instances et des individus si vous êtes l’investigateur de cette conférence. Vous avez excellé dans la nomination à outrance de vos proches oubliant la raison et la compétence. Vous avez préféré la médiocrité à la compétence. Vous avez préféré bannir la jeunesse de votre giron. Qu’espérez de vous aujourd’hui ? Pensiez vous que nous allions croire à un réveil surprise de votre part ? Nous constatons que ce changement de ton et de direction n’est du qu’à la confusion qui vous gagne. Vous évoquez une nouvelle constitution mais nous vous prions de commencer par respecter l’existante. Vous agissez et prenez des décisions dans un cadre hors constitution. Dès lors permettez nous de refuser votre conférence dépendante du système.

Cinquièmement : Une constitution existe déjà, pour quelle raison souhaiter des élections après cette conférence nationale qui sera sous votre égide. L’Algérie contient en son sein toutes les compétences pour s’organiser sans vous et le système. Concernant le déroulé et les strates d’organisations sur différentes échelles d’élections diverses, vous avez excellé dans le bourrage des urnes et dans la fraude électorale. Il nous parait incongru aujourd’hui de prendre pour comptant vos propositions. Nous n’oublions pas que vous avez fait voter des morts !

Sixièmement : Point d’organisation avec une conférence nationale organisée par vous et point d’élection organisée par un gouvernement issu de cette conférence. Nous rejetons catégoriquement cette proposition tant votre désir ardent de vous maintenir au pouvoir est toxique.

Septièmement : Monsieur le Président, engagez vous a rétablir la vérité sur les disparus, les meurtres orchestrés et les assassinats d’intellectuels. Répondez à tous ces orphelins, à ces veuves, à ces familles brisées. Répondez du sang injustement versé, du jeune injustement fauché. De grâce ayez un sursaut d’honneur et ne reniez pas l’ignominie dans laquelle vous avez entrainé tout un pays. Ne vous engagez pas sur le seuil de la mort mais nous souhaitons que vous vous désengagez définitivement et sans délai.

Cher peuple algérien

Voici un écrit qui répond point par point à l’ineptie qui perdure de ce régime, qui se feint d’ignorer ses dires de la veille et de ses actions. Ils craignent un déchirement qu’ils ont orchestré.

« Voici la voie d’un sursaut collectif pacifique pour permettre à l’Algérie de réaliser tout son potentiel dans une démocratie épanouie, digne des gloires de l’histoire de notre nation. » Oui nous vous complétons, un sursaut et un soupçon de vie du peuple et uniquement du peuple algérien.

« Voici la voie dans laquelle je vous demande de me suivre et de m’aider. ». Hélas monsieur le Président vous avez précipité l’Algérie vers le néant absolu. Nous vous suivrons pas plus que nous ne reconnaissons pas la voie dans laquelle vous souhaitez emmener notre pays. La voie de la sédition, de l’enrichissement, du meurtre, du bannissement, de la corruption, de la fraude et encore, tels ont été vos leitmotivs.

Aujourd’hui gloire au peuple algérien et gloire à nos martyrs qui en ce jour de révolte voient leur sacrifice honoré.

Ilyas lahouazi, citoyen algérien

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