Baccalauréat en Algérie : l’arabe 5 – tamazight 2

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ALGERIE (TAMURT) – Les épreuves du baccalauréat ont commencé hier en Algérie et la langue tamazight demeure le parent pauvre de cet examen considéré comme étant le plus important et le plus décisif dans la scolarité des élèves. Le coefficient de la langue tamazight est toujours de 2. Alors que celui de l’arabe, censée être la sœur jumelle de tamazight, est de 5. Injustice !

Le coefficient de la langue tamazight n’a pas été revu à la hausse en dépit de toutes les promesses ayant été faites par tous les ministres de l’Education nationale qui se sont succédé à la tête de ce département depuis l’époque de Aboubakr Benbouzid. Pourtant, depuis l’introduction de tamazight à l’école puis à l’examen du baccalauréat, plusieurs autres mesures ont été théoriquement prises en faveur de notre langue maternelle surtout dans la Constitution. Tamazight est devenue en 2002 une langue nationale et en 2016, le statut de langue officielle lui a été conféré. Donc, logiquement compte tenu que tamazight possède le même statut constitutionnel que la langue arabe, la moindre des justices aurait été de donner le même coefficient à ces deux matières. Mais ça serait faire preuve de trop d’optimisme et de beaucoup de naïveté dans une Algérie où le système est arabo-musulman jusqu’à la moelle.

Il s’agit là d’une stratégie et d’un choix clairs et voulus, voire étudiés, pour humilier la culture berbère en la déclassant de la sorte même vis-à-vis des langues étrangères que sont le français et l’anglais qui jouissent de beaucoup plus de considération et de moyens puisque le coefficient de ces deux langues est également supérieur à tamazight. Ceci est à ajouter au fait que le passage de tamazight à l’examen du baccalauréat est optionnel et non pas obligatoire comme c’est le cas de toutes les autres matières. En outre, il faut rappeler que 25 ans après l’introduction de la langue tamazight dans le système éducatif algérien, son enseignement n’est pas obligatoire.

Ce qui fait que beaucoup de parents d’élèves, notamment les kabyles de service, qui sont des appendices du système arabo-islamique algérien, n’hésitent pas à dispenser leurs enfants « de cette matière encombrante et inutile » comme ils n’hésitent pas à le colporter ça et là comme pour prouver et exhiber lâchement leur docilité et leur traitrise. C’est dire que les kabyles ne sont pas encore sortis de l’auberge malgré les apparences et la Constitution algérienne violées de toute part.

Tarik Haddouche

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