Port du drapeau amazigh : 6 Kabyles écroués à Bgayet et Alger

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Drapeau amazigh
Drapeau amazigh

ALGERIE (TAMURT) – Six Kabyles ayant osé brandir le drapeau amazigh durant les marches populaires ayant eu lieu vendredi dernier ont été écroués, hier, après leur présentation devant le procureur près des tribunaux d’Alger et Bgayet. Il s’agit de la première réaction des autorités algériennes après l’annonce de l’interdiction du port du drapeau amazigh notamment lors des marches du vendredi.

Alors que les cinq personnes incarcérées depuis hier à Alger, sont « accusées » d’avoir brandi un drapeau autre que l’emblème national, le sixième, celui qui a été mis sous mandat de dépôt durant la même journée dans la ville de Bgayet, a été carrément inculpé pour avoir déchiré « le drapeau national ». Rappelons qu’il y a avait au total 14 manifestants à avoir été interpellés par la police vendredi dernier pour « le chef d’accusation de port du drapeau amazigh ». Après la présentation des mis en cause devant la justice, 5 ont été mis de facto en détention préventive alors que les autres ont été libérés. Il s’agit de citoyens kabyles venus de plusieurs régions comme : Azeffoun, Bgayet, Haizer, Ain Benian, Tazmalt, Seddouk, At Maouche, Draa El Mizan, Naciria et Ifri-Aouzellagen.

L’opinion publique a réagi de manière presqu’unanime à l’interdiction d’exhiber le drapeau amazigh lors des marches du vendredi. Mais malgré cet élan d’indignation, le pouvoir algérien, au lieu de réviser sa copie et de faire son mea-culpa en tournant la page, a préféré attiser le feu en arrêtant carrément un groupe de manifestants dans le but évident de dissuader les dizaines de milliers d’autres manifestants qui ont défié le pouvoir vendredi dernier. En effet, au lieu de reculer, les manifestants sont sortis dans les rues de plusieurs villes en emmenant avec eux beaucoup plus de drapeaux amazighs que de par le passé montrant ainsi leur attachement à leurs identité berbère et langue amazighe.

Dans le contexte extrêmement tendu que vit l’Algérie actuellement et dans ce climat électrique, on se demande qui pourrait tirer profit si par malheur des dérapages venaient à être engendrés par l’incarcération des six manifestants kabyles au moment où tous les efforts ne devraient être fournis que pour trouver une issue à la crise constitutionnelle que vit l’Algérie. Le pays, pour rappel, entrera dans une phase anti-constitutionnelle avérée de fait, à partir du 9 juillet prochain car la période légale du maintien de Abdelkader Bensalah à la tête de l’état se terminera officiellement à cette date.

Au-delà de cette journée, Bensalah sera un président d’état « hors la loi » car il n’aurait pas réussi à organiser des élections présidentielles durant la période de 90 jours qui lui sont impartis par la Constitution algérienne. Rappelons enfin que les manifestants accusés du port du drapeau amazigh sont aussi accusés d’« atteinte à l’unité nationale ». Un délit lourdement puni par l’article 79 du code pénal. Les mis en cause encourent ainsi une peine pouvant aller à 10 ans de prison ferme.

Tarik Haddouche

2 Commentaires

  1. Sur les pages facebook et sur les fenetres tous exhibons notre drapeau Amazigh laic ancestral, la oumma et les foutouhates continuent.

  2. Un mouvent qui s´engagé dans une démarche indépendantiste ne lit pas dans les chiffres de la constitution de l´etat de l´occupant qui est á nos yeux dénouer de toute légitimité historique donc illégale!

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